Essai Alpine A110 : nous avons failli attendre…

Nous l’avons attendue… longtemps, trop sans doute.. Mais elle est là, enfin… Nous avons donc finalement pris le volant de la dernière née de chez Alpine, la A110. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous nous sommes régalés.

Personne ne doutait, sauf chez… Renault !

Pendant des années, Renault nous a expliqué « nous ne sommes pas sûrs que la demande soit suffisante pour relancer la marque Alpine ».
Il fallait comprendre que la rentabilité ne serait pas forcément au rendez-vous et que sans elle, point de salut !
Ce qui n’a pas empêché que nous ayons eu le plaisir de tester des voitures dont le succès commercial fut, comment dire pour ne blesser personne chez Renault… inexistant ?
Ainsi, Wind – vous vous en rappelez ? – Twizy, Fluence, Vel Satis, la finition Gordini sur des versions diesel ici et là… ou encore Koleos et Latitude ont eu le droit d’exister, de faire l’objet d’investissements pendant qu’Alpine restait dans les tiroirs.
Un fan de la marque a même glissé un chèque de réservation dans l’Alpine de Carlos Tavares lors du Monte Carlo historique 2013… Niveau engouement, difficile de trouver mieux !

Maintenant que l’on sait qu’Alpine fera l’objet d’une gamme – je rêve d’une version 2+2 pour emmener la petite famille -, que le réseau va se développer peu à peu, que la compétition est au programme et qu’Alpine va petit à petit conquérir d’autres pays, on se dit que ca y est, enfin, on y est !

Un style digne de l’Alpine A110 originelle

L’Alpine A110 ne renie pas ses racines et puise dans son histoire pour nous offrir une version revisitée d’une ligne intemporelle.
A l’avant, on (re)découvre les quatre phares et la fameuse nervure de capot, et à l’arrière, les feux et la lunette arrondie si typique sont aussi de la partie. Le profil traduit cette volonté de faire au plus simple et au plus court afin de limiter le poids.
L’absence d’aileron arrière est compensée par la présence d’un diffuseur qui génère une zone de basse pression, lequel assoit la voiture quand le soubassement réduit la trainée. Au final, l’Alpine A110 affiche un Cx de 0,32.

En France, on aime toujours les voitures, même si le gouvernement actuel…

Nous sommes allés, un samedi après-midi, à quelques jours de Noël, nous balader dans les rues embouteillées d’Aix-en-Provence pour tester la notoriété de l’Alpine.
A voir les photos prises par les passants, les sourires, les pouces levés et la facilité avec laquelle certains nous ont laissé passer alors que nous n’avions pas la priorité, il ne fait aucun doute qu’on aime toujours les voitures en France, même si le gouvernement actuel veut nous faire croire le contraire.
A cette occasion, nous  avons aussi constater que l’Alpine sait se jouer de la circulation même si la rétrovision n’est pas idéale et que le GPS n’est pas aussi rapide qu’on aimerait.

A bord de l’Alpine A110 2018, on se régale aussi !

La vie à bord de la dernière née d’Alpine se passe très bien. On « descend » dans le sièges Sabelt – de seulement 13,1 kilos – pour prendre le volant et on trouve très facilement sa position de conduite.
Une fois bien calé, le plaisir de conduire est total. On profite des différents modes – Normal, Sport et Track – qui interviennent sur beaucoup de points mais pas sur la suspension non pilotée. Nous reparlerons de cette dernière.

Avec un poids de seulement 1080 kilos – hors options – 1103 kilos pour la version Première Edition, dont 56% sur l’arrière et un longueur de 4,17 mètres (une Clio mesure 4,06 mètres), l’Alpine est d’une agilité remarquable.
Elle bondit d’un virage à l’autre, se place à la corde rien qu’en la regardant… Le mode Sport est le plus adapté à son usage, avec un échappement « libéré » qui réjouira les mélomanes, même si ce n’est qu’un quatre cylindres.

A l’épreuve de la piste : on regrette l’absence une suspension pilotée

C’est sur le circuit du Grand Sambuc que nous avons pu tester les limites de la nouvelle Alpine A110 au cours de quelques tours parcourus à un rythme soutenu.

Le moteur turbocompressé à injection directe de 1,8 litre, développe 252 chevaux (pour un couple maximum de 320Nm) qui participent à l’obtention d’un rapport poids/puissance de 4,3kg/cheval. Ainsi parée, l’Alpine A110 passe de 0 à 100km/h en seulement 4,5 secondes.

La boîte de vitesses DCT Getrag à embrayage humide offre 7 rapports et se révèle rapide.
Le freinage signé Brembo est endurant, à vérifier tout de même en une prochaine occasion car nous avons seulement effectué des séries de trois tours…
Le comportement découvert sur route ouverte se confirme : c’est précis et efficace, on gère le sur-virage sans appréhension.

Mais la suspension arrière « pompe » et ne « verrouille » pas assez. Ce défaut, que l’on avait déjà décelé sur route ouverte, est encore plus perceptible en circuit (NDLR : dans le droite rapide après les stands du Grand Sambuc). On regrette de ne pas disposer d’une suspension pilotée qui – selon les infos recueillies lors de la présentation presse -, n’est pas au programme.

Conclusion : l’Alpine A110 2018 est très attachante et aboutie

Elle est enfin là. Nous n’allons pas bouder notre plaisir car Alpine signe ici une voiture très attachante et aboutie.
Quand au prix, de plus de 58.000€ pour les 1955 exemplaires de la version « Première édition », il est en rapport avec les prestations proposées.
Deux finitions sont attendues : Pure orientée Racing, et Legend orientée GT, dont les tarifs seront annoncé au salon de Genève. Ils seront compris entre 50.000€ et 60.000€.

Alpine A 110 : on a aimé

Alpine A110 est de retour et ça c’est top !
Les performances
La ligne

Alpine A 110 : on a moins aimé

La suspension sur circuit
Quelques détails de finition

Lire aussi : Quand Alpine faisait son cirque à Monaco

Texte et photos : Philippe HORTAIL

Le diaporama Alpine A110 2018 de l’Agenda de l’Automobile