Les Formule 1 de retour au Paul Ricard grâce à Pirelli

Depuis hier, les Formule 1 ont retrouvé le chemin pour venir au Paul Ricard à l’occasion d’essais pneumatiques Pirelli. Lorsque le circuit a fait peau neuve, il était très utilisé par les stars du sport automobile, enchaînant les essais, préparant le Grand Prix de Monaco. Toyota s’était même installé sur le plateau du Castellet. Il faut dire qu’à l’époque le Paul Ricard HTTT (High Tech Test Track), comme son nom l’indiquait était un circuit d’essais modernes proposant une centaine de possibilité de piste et un système d’arrosage unique au monde, pour évoluer en condition de pluie.

Formule 1 Paul Ricard Pirelli (31)Mais voilà, en 2008, changement de programme, la F1 impose aux teams de limiter leurs essais durant la saison. Le Circuit doit aussi s’adapter à cette décision et quitte sa tenue de circuit d’essai pour redevenir ce qu’il était à l’origine un circuit de compétition en 2009. Depuis 7 ans, la structure varoise alterne les essais et les courses automobiles. Mais les Formule 1, hormis quelques Lotus Renault en démonstration à l’occasion des World Series by Renault, n’avaient plus posé un pneu dans le Var.

C’est grâce aux essais pneumatiques de Pirelli, que trois écuries ont atterri au Paul Ricard, Ferrari, Red Bull et McLaren Honda. André Rey, Track Manager (directeur de la piste) nous en dit plus. « Pirelli vient régulièrement effectuer des essais pour les véhicules de tourisme mais aussi de compétition car la marque est impliqué dans de nombreuses épreuves. Lorsque le manufacturier nous a proposé la F1, nous avons mis tout en oeuvre pour répondre à leurs attentes même si le mois de janvier est plutôt consacré à l’entretien du circuit. »

Formule 1 Paul Ricard Pirelli (2)En effet, il est rare de voir ce type d’événement aussitôt dans la saison. « La semaine dernière il faisait plus froid, et cela aurait été compliqué de mettre les système d’arrosage en route. Les conditions sont bonnes pour ces deux jours d’essai. » Comme nous l’annoncions au début de l’article, le système d’arrosage proposé par le Paul Ricard est unique au monde. Disposant de bassin de rétention qui récupère l’eau de pluie grâce notamment à des systèmes de canalisation sur les bords de la piste, la structure va pouvoir envoyer 3 000 m3 d’eau durant ces essais Pirelli. Un système fermé qui permet de limiter la perte d’eau. Avec cet hiver plutôt pluvieux, aucun rajout n’a été nécessaire mais au cas où, le Paul Ricard peut compléter avec le Canal de Provence. Alors que les autres circuits utilisent des camions pour mouiller la piste, au Ricard ils sont juste là pour compléter l’arrosage et assurer une piste complètement humide.

Alors pourquoi un circuit pour ces essais de pneumatiques plutôt qu’un centre d’essai. Rappelez-vous sur Sport-Cars.fr nous vous évoquions il y a quelque temps le cas de Michelin avec son centre de Ladoux.

F1 Ricard29« Une piste d’essai comme Ladoux est une bonne base de travail mais elle reste limitée et le manufacturier ne peut pas exactement reproduire les conditions de courses pour plusieurs raisons. Le tracé d’abord, car il est difficile de reproduire des courbes comme sur un circuit, la distance, ici nous travaillons non pas sur les habituels 3,8 km ou 5,8 km mais sur une configuration spécifique qui fait 3,530 km et enfin le grip car l’huile et les gommes déposaient par toutes les courses et essais sur un circuit offrent un grip plus important, » poursuit André Rey.

F1 Ricard28Ils n’étaient que 3 teams mais autant dire que lorsque la F1 débarque sur un circuit cela se remarque. Dans les paddocks, les camions sont en nombre alors que seulement 3 voitures sont en piste. Même si les voitures ne sonnent plus comme celles de l’époque lorsque les Grands Prix de France se déroulaient encore dans le Var, cela reste une véritable émotion de voir la référence du sport automobile roulaient sur le tracé.

A événement exceptionnel déploiement exceptionnel. Un hélicoptère est stationné en permanence en cas d’accident, le service médical renforcé et pas moins de 40 personnes travaillent autour de la piste afin d’assurer le bon déroulement de cette organisation.

Formule 1 Paul Ricard Pirelli (12)Il est important de préciser que si les F1 sont là durant ces deux jours c’est que le circuit dispose d’un Grade 1. C’est un certificat remis par Charlie Whiting, de la FIA, qui occupe les fonctions de directeur de course, délégué à la sécurité, starter et chef du département technique. Le 26 juillet dernier, en compagnie du Directeur du Paul Ricard, Stéphane Clair et André Rey, celui-ci a visité l’ensemble des infrastructures et a donné ce Grade 1 qui permet d’accueillir toutes les manifestations automobiles et ce jusqu’en 2018. « Si nous n’avions pas ce Grade 1 nous ne pourrions pas par exemple accueillir les essais du WEC en LMP1 ou comme ces deux jours les essais de F1. Si, un jour, un GP de Formule 1 revenait ici, hormis les infrastructures d’accueil pour le public qu’il faudrait aménager, nous serions opérationnels. » 

Formule 1 Paul Ricard Pirelli (21)Petite cerise sur le gâteau pour ce retour des ces F1 (version 2015), la présence des pilotes officiels. Normalement, ce sont souvent les pilotes essayeurs (remplaçants) qui s’installent dans le baquet pour ce type de programme. Alors serait-ce l’envie de profiter du sud de la France, ou de venir rouler sur le Ricard, mais une fois n’est pas coutume les stars de la F1 ont fait le déplacement à l’instar de Ricciardo (Red Bull) et Raikkonen (Ferrari) lundi et Kvyat et Vettel aujourd’hui.

Formule 1 Paul Ricard Pirelli (1)McLaren Honda en recherche d’un second souffle a choisi en revanche de faire rouler Stoffel Vandoorne, un jeune pilote belge de 23 ans.

Le Paul Ricard en développement

Pendant les pilotes de Formule 1 s’affairent sur une partie de la piste, pendant ce temps au virage du Camp, cela travaille dur pour redonner un coup d’éclat au circuit. Les vibreurs, les bordures de piste, les peintures, les câbles de fibre optiques qui doivent être remplacé car quelques rongeurs se sont amusés avec, autant de tâches à effectuer pour être opérationnel. A l’intérieur des stands, peintures neuves et aménagement de toilettes supplémentaires. Même si le Circuit Paul Ricard est loin d’être en retard en termes d’infrastructures, la direction apporte une attention particulière au confort et à l’optimisation des structures pour les teams mais aussi du public. Après le succès du Bol d’Or en 2015 pour son retour dans le Var (74 000 personnes), le directeur a prévu d’ajouter par exemple des sanitaires et des douches.

V.M

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Reportage photos, Raymond Papanti