
Arthur Leclerc, des étoiles plein les yeux
Ce week-end, Arthur Leclerc fait ses débuts sur le sol américain à l’occasion des mythiques 24 Heures de Daytona. Le Monégasque de 24 ans entame sa deuxième saison en Endurance, avec des ambitions renouvelées et une excitation palpable.
Nous l’avions laissé tout sourire début décembre, au terme d’une séance d’essais libres mémorable, où il partageait pour la première fois la piste avec son frère Charles, tous deux au volant d’une Ferrari SF-24. Nous le retrouvons cette semaine en Floride, toujours aussi rayonnant, à l’aube de la manche inaugurale de l’IMSA SportsCar Championship.
« J’ai beaucoup apprécié ma saison 2024 » confie-t-il. « C’était la première fois que je pilotais autant de voitures en une seule année. Découvrir à la fois le GT et le LMP2 a été extrêmement enrichissant. J’ai appris énormément, mais ce que j’ai surtout aimé c’est l’état d’esprit collectif. En Endurance, les pilotes doivent s’entraider pour viser le meilleur résultat. En monoplace, ton coéquipier est ton principal adversaire. Ici, si tu remarques qu’il rencontre des difficultés quelque part, tu l’aides, car cela profite à toute l’équipe. Ce côté collaboratif est très agréable, même s’il m’a fallu un temps pour m’y habituer. «

En ELMS (European Le Mans Series), Arthur s’est rapidement adapté à l’Oreca 07, une voiture avec un fort appui aérodynamique nécessitant un style de pilotage proche de celui des monoplaces. En revanche, le GT a été une tout autre aventure : « C’est très différent de tout ce que j’avais connu » continue Arthur Leclerc. « L’ABS change complètement le ressenti et la manière de freiner. De plus, il y a beaucoup moins d’appui aérodynamique, ce qui perturbe mes habitudes, surtout dans les virages rapides. Cela peut sembler anodin, mais la différence avec une monoplace ou une LMP2 est telle qu’il faut vraiment s’y habituer dès les premiers tours.«
Arthur Leclerc s’est construit sa propre carrière
Après une première saison convaincante en championnat GT italien, où il a côtoyé des pilotes de renom comme Giancarlo Fisichella, Arthur franchit une nouvelle étape avec l’IMSA, le championnat d’Endurance Norg Américain qui comporte des grandes classiques comme Daytona, Sebring ou Petit Le Mans. Au volant d’une Ferrari 296 GT3, il se lance dans sa première course de 24 heures : « Quand Antonello Coletta (responsable des programmes Endurance de Ferrari, NDLR) m’a proposé de participer, j’ai accepté sans hésiter. C’est une opportunité idéale pour lancer mon année 2025, qui s’annonce excitante. Je suis très content de découvrir l’ambiance des courses américaines. Les infrastructures ici sont impressionnantes, et l’atmosphère est beaucoup plus détendue qu’en Europe. C’est génial. Quant au circuit, il est mythique, même avec peu de virages.«

Bien qu’il connaisse déjà la Ferrari 296 GT3, Arthur devra composer avec de nouvelles contraintes, notamment un changement de pneumatiques : Le championnat GT italien utilise des Pirelli, mais l’IMSA est en 100 % Michelin, qui a d’ailleurs apporté la bagatelle de 18 000 pneus à Daytona. » La différence est notable », reconnaît Artur Leclerc. » Les pneus réagissent différemment, et les règlementations nous obligent à rouler avec des pressions plus élevées, ce qui impacte significativement le grip mécanique. Mais mon expérience en F3 et F2 m’a appris à gérer les pneumatiques, donc ce n’est pas un problème majeur pour moi. En Endurance, les gommes sont plus dures et conçues pour durer plus longtemps, ce qui les rend un peu plus faciles à gérer. «
Une carrière en Endurance mondiale pourrait être une piste
Malgré ses engagements en monoplace, notamment en tant que pilote de réserve et de développement pour la Scuderia Ferrari, Arthur Leclerc semble s’épanouir pleinement en Endurance. Sa carrière prend une nouvelle dimension, soutenue par ses frères Charles, pilote de Formule 1 et Lorenzo. Ce dernier, l’aîné, a joué un rôle essentiel dans son parcours : » Il m’a énormément aidé, surtout plus jeune, en jouant parfois les agents. Aujourd’hui, il est très occupé par ses propres projets, mais il continue de me suivre et de m’apporter son soutien. Quant à moi, j’ai grandi et j’ai intégré Ferrari. «
Désormais bien installé dans le monde de l’Endurance, Arthur Leclerc semble prêt à écrire un nouveau chapitre de l’histoire familiale en sport automobile. De là à retrouver les deux frères aux 24 Heures du Mans ? Sûrement pas cette année, mais c’est ce qui pourrait arriver. Ce sera alors un moment incroyable pour ces deux frères de talent, et un coup médiatique important pour le WEC, habitué à faire courir des stars et des anciens de la F1.