Chute du diesel : justifiée, vraiment ?

Au cours des dernières années le diesel a connu une chute significative en France et dans de nombreux pays européens. Autrefois considéré comme une alternative économique et écologique à l’essence, le gazole fait face à des défis croissants en raison de préoccupations environnementales, de changements réglementaires et d’évolutions dans les préférences des consommateurs. Mais tout n’est pas si simple.

Aujourd’hui, le diesel apparait toujours comme l’un des carburants combinant meilleure économie et commodité à l’usage. Et s’il n’est plus majoritaire sur les voitures neuves, il connait une forte hausse de la demande en occasion. On se rappelle alors que le diesel a longtemps été plébiscité en Europe pour sa consommation de carburant plus mesurée et ses émissions de CO2 relativement faibles. Dans les années 2000, les gouvernements européens ont même encouragé son utilisation par le biais de politiques fiscales avantageuses (TVA récupérable pour les sociétés, premiers systèmes de bonus-malus écologique). Cependant, cette tendance a commencé à changer avec la montée des préoccupations concernant les émissions de NOx et de particules fines. De roi du marché, à près de 80 % des ventes au milieu des années 2000, le diesel est passé sous la barre des 10 % en 2024, avec seulement 124 000 immatriculations.

Le dieselgate, point de départ

Le scandale du dieselgate de Volkswagen en 2015, quand le constructeur a été accusé d’avoir truqué les tests d’émissions, a marqué un tournant décisif. Cette situation a suscité une méfiance généralisée envers le diesel et a conduit à une réévaluation des politiques de transport dans plusieurs pays. En réponse, de nombreux gouvernements ont mis en place des réglementations plus strictes sur les émissions des véhicules diesel, les instances européennes s’étant par ailleurs aperçues que toutes les marques avaient triché ou presque, et que les règles étaient par ailleurs mal faites.

Impact Environnemental

Les études ont montré que les véhicules diesel émettent des niveaux élevés de NOx, contribuant à la pollution atmosphérique et à des problèmes de santé publique. Ce polluant, tout comme les particules fines, qui ne sont pas prises en considération pour le calcul du fameux malus écologique, sont reconnus comme responsables de plusieurs maladies, parfois mortelles. Croyant bien faire des villes comme Paris, Madrid et Londres ont introduit des zones à faibles émissions, limitant l’accès des véhicules diesel dans certaines zones urbaines. Ces ZFE ont aujourd’hui du plomb d’aile car elles sont jugées injustes socialement.

Évolution « forcée » des préférences des consommateurs

Avec la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, les consommateurs commencent à privilégier des alternatives plus écologiques, comme les véhicules électriques et hybrides. En France, les ventes de voitures électriques ont explosé, représentant une part de marché de plus en plus importante (environ 20 % aujourd’hui). Cette tendance est également visible dans d’autres pays européens, où les gouvernements offrent des incitations pour l’achat de véhicules moins polluants. L’autre réalité, c’est que le 100 % électrique est encore trop cher et ne correspond à à tous les usages. Les clients se tournent plus volontiers vers l’hybride léger, dont le coût (achat et fonctionnement) est proche de celui d’un diesel. Mais il y a fort à parier que si les constructeurs réintroduisaient des motorisations diesel dans leurs gammes, celles-ci connaitraient un succès marqué.

Conséquences Économiques

La chute du diesel a des répercussions économiques significatives. Les constructeurs automobiles doivent adapter leur production et investir dans des technologies jugées plus durables. De plus, les stations-service qui dépendent des ventes de gazole ressentent également l’impact de ce changement de comportement des consommateurs. La baisse du marché automobile est une autre conséquence de cette volonté accélérée de transition écologique, dont l’Europe a du mal à mesurer les impacts.

Conclusion

La chute du diesel en France et en Europe est le résultat d’une combinaison de facteurs, allant des préoccupations environnementales aux changements réglementaires et aux préférences des consommateurs. Alors que le monde se dirige vers une transition énergétique, il est clair que le diesel doit faire face à un avenir incertain. On peut alors se poser la question de sa raréfaction alors que les dernières technologies développées en avaient fait l’un des carburants les plus propres. Mais les questions politiques et idéologiques dépassent souvent les réalités du terrain…

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