
Boreham Motorworks ramène à la vie la Ford Escort RS originale
L’entreprise britannique Boreham Motorworks, basée à Coventry, a réalisé un projet de restomod unique. En effet, c’est peu commun car elle est autorisée à utiliser le nom Escort et les badges Ford. Une tendance à la mode, les restomods, cependant Renault a fait encore plus fort en annonçant eux même la production d’une future R5 Turbo.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Boreham Motorworks
La Ford Escort RS ramenée à la vie par Boreham Motorworks
Contrairement à de nombreux autres projets similaires, il ne s’agit pas d’un restomod basée sur un châssis existant. C’est une voiture entièrement nouvelle, et chaque exemplaire recevra un numéro de châssis qui poursuivra la numérotation de la production originale. Elle repose sur la déclinaison à deux portes des Escort RS produite à son époque. Elle est assemblée par Advanced Vehicle Operations de Ford à Aveley, dans l’Essex, avant sa fermeture en 1975.
Boreham Motorworks a ainsi recréé numériquement la coque et l’a adaptée pour améliorer la maniabilité. Elle reçoit également des renforts supplémentaires et en élargissant les arches de roues. Ils ont également développé un nouvel essieu arrière en aluminium et titane, tout en repositionnant les amortisseurs arrière de leur configuration inclinée d’origine vers une orientation verticale plus conventionnelle.
Et à l’inverse de plusieurs projets restomod, il ne s’agit pas d’une transformation électrique. Deux moteurs thermiques seront ainsi proposés. Une version retravaillée du célèbre moteur Twin Cam qui a permis à l’Escort de briller en compétition, et un moteur dérivé des motorisations actuelles de Ford.
Le Twin Cam a vu sa cylindrée passer de 1558 cm³ à 1845 cm³. Puis ses carburateurs Weber ont été remplacés par une injection électronique. Ces modifications lui permettent de délivrer 182 ch (soit un gain de 73 ch) transmis aux roues arrière via la boîte de vitesses d’origine à 4 rapports, dotée de rapports rapprochés.
L’autre proposition est encore plus moderne et plus puissante. En effet, un 4 cylindres de 2,1 litres équipé de bielles en acier forgé et d’un vilebrequin usiné, lui permettant d’atteindre 10 000 tr/min. Ce moteur produit 296 ch et est associé à une boîte 5 rapports.



Modernisée, mais fidèle à l’ancêtre
Pour rester fidèle à l’expérience de conduite originale, la direction assistée, les freins ABS et le contrôle de traction ont été supprimés. La voiture est équipée d’une suspension à combinés filetés et d’un différentiel à glissement limité automatique à répartition de couple, offrant un survirage “contrôlable et prévisible”. Outre les changements techniques, Boreham a fait appel à Wayne Burgess. Il s’agit de l’ancien chef de design pour les modèles Jaguar SVR. Il a notamment travaillé sur la XE Project 8, et s’est attelé à cette nouvelle Escort.
Par exemple, les pare-chocs chromés et les clignotants principaux ont été retirés. Ceci afin de reproduire le look de l’époque, comme l’Escort développée par Alan Mann Racing. Cette dernière s’était illustrée en remportant le championnat britannique de tourisme en 1968. De plus, le design des nouveaux phares à LED imite les bandes adhésives en croix appliquées autrefois pour empêcher les projecteurs de se briser.
À l’intérieur, le design est nouveau mais comprend des références clés à l’originale. Ainsi, le bloc d’instruments reprend les 6 cadrans et deux aérateurs au centre. Dans sa modernisation, elle reçoit la climatisation, un écran tactile compact avec Apple CarPlay.
Cette Boreham Ford Escort Mk1 RS sera présentée au public l’été prochain, sa production débutera au troisième trimestre 2025. Seuls 150 exemplaires seront assemblés et vendus exclusivement sur dossier, comme pour une Ford GT. La société veut se choisir une clientèle respectueuse de ses œuvres. Le prix se situera aux alentours des 355 000 €. Mais avant la Ford Escort RS, Boreham compte relancer la Ford RS2000. Tout comme l’Escort, cette voiture sera construite intégralement à partir de zéro, en tant que création entièrement nouvelle.





