Bugatti fait ses adieux au W16 avec la Brouillard

Bugatti fait ses adieux au moteur W16 après vingt ans d’exploitation, avec une hypercar unique appelé à devenir son modèle le plus cher : la Brouillard. A cette occasion, la firme de Molsheim inaugure sa nouvelle division Solitaire, dédiée aux modèles très exclusifs.

Texte : Gaël Angleviel / Images : Bugatti SA

L’adieu au W16 avec la Bugatti Brouillard

Basé sur le speedster Mistral, le Brouillard remplace le toit ouvert par un pavillon fixe en verre. Ainsi, il devient le dernier modèle indépendant de la marque à utiliser le moteur W16 de 1 600 ch. Désormais, toutes les prochaines Bugatti reposeront sur la Tourbillon, dotée d’une motorisation hybride rechargeable de 1 800 ch conçue autour d’un V16 Cosworth. Par conséquent, ce modèle marque une étape clé pour la marque.

La Brouillard sera livré en 2027. Il inaugure la nouvelle division Solitaire, dédiée aux créations ultra-exclusives. Frank Heyl, responsable du design, précise que cette division va au-delà du programme Sur Mesure, avec des véhicules entièrement personnalisés. Dans cette logique, Solitaire s’inscrit dans la lignée de Mulliner chez Bentley ou Bespoke chez Rolls-Royce, responsables de modèles comme la Batur ou la Droptail. Le succès de la personnalisation a poussé Bugatti à aller encore plus loin.

Selon Heyl, presque aucune Bugatti récente n’est livrée sans personnalisation. Face à la demande croissante, Solitaire pourra répondre à ces envies les plus singulières. Concrètement, chaque Solitaire est dessiné à partir d’une page blanche. Aucune pièce de carrosserie du Brouillard ne provient de la Mistral, a déclaré Heyl. Cela permet une personnalisation poussée.

La dernière-née avec le W16…

C’est donc la fin d’un cycle chez Bugatti avec pour la dernière fois, l’implantation du W16 Quadri-turbo de 1 600 ch. Cette ultime création dispose d’une sthétique qui a été profondément retravaillée. Le propriétaire anonyme s’est inspiré de Brouillard, le cheval favori d’Ettore Bugatti. Le design du cheval a inspiré une silhouette fluide et musclée, sans lignes dures, avec des courbes pleines et dynamiques. Toutefois, on retrouve les grandes lignes de la Mistral. Ainsi, le vitrage en forme de visière est conservé, de même que les optiques avant. Mais l’arrière, redessiné, se distingue par un aileron fixe façon « ducktail » (queue de canard) au style Venturi.

Ce passage du roadster au coupé renforce aussi l’aspect exclusif du véhicule. Heyl explique : « C’est une pièce unique, pourquoi ne pas en faire un coupé ? » Le modèle rend hommage à la Veyron, première Bugatti à moteur W16 et bientôt âgée de 20 ans. On retrouve deux grosses prises d’air sur le toit, fonctionnelles, et une silhouette projetée vers l’avant. Le propriétaire a opté pour une peinture vert sur vert, avec des éléments en carbone teintés assortis au satin. L’habitacle est habillé dans les mêmes tons. On y découvre également des détails inspirés de l’univers équestre, comme un motif tartan. La Brouillard montre aussi l’ampleur de la personnalisation possible avec Solitaire.

De la personnalisation, mais maîtrisée !

Quand on évoque le monde de la personnalisation pour les voitures sportives, de luxe ou exclusives, toutes les craintes sont permises. C’est notamment à cause de sociétés comme Mansory qui défigure des voitures vendues à 6 chiffres. Ici, rien de tout cela, Bugatti tient à préserver l’ADN de la marque. Heyl insiste : « La calandre en fer à cheval, la ligne Bugatti latérale, et l’axe central doivent rester. » Mais il ajoute qu’un modèle unique permet plus de liberté. On peut s’éloigner des normes tout en conservant l’essence de Bugatti par la réinterprétation de ses codes.

La conception de la Brouillard a duré environ 18 mois, selon Heyl. La division Solitaire peut produire un nouveau modèle tous les six mois. Ainsi, les projets suivants sont probablement déjà en cours. Certains resteront peut-être secrets pour respecter la vie privée des clients fortunés. Cependant, la Brouillard fera sa première apparition publique la semaine prochaine au Concours d’Élégance de Pebble Beach. Une manière de présenter le savoir-faire de Solitaire.

Côté prix, le Brouillard dépassera largement les 5 millions de livres de la Mistral. Le processus de création reste aussi complexe qu’un modèle de série. Heyl explique : « Il faut quand même l’ingénierie, les outils, les tests. Donc l’investissement est énorme, même pour un seul exemplaire. » Par conséquent, la Brouillard pourrait devenir la Bugatti la plus chère de l’histoire, dépassant la La Voiture Noire estimée à 11,3 millions de livres. Interrogé à ce sujet, Heyl a répondu avec un sourire : « C’est possible. »

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