Carlos Ghosn arrêté : l’Alliance Renault Nissan dans la tourmente

Carlos Ghosn Renault Nissan

On commençait à se dire que l’automobile allait vers le mieux avec les promesses d’électrification, de transparence sur le Diesel et des chiffres de ventes plutôt stables en général. Mais le tableau se ternit cette semaine avec l’arrestation de Carlos Ghosn.

En effet, ça se corse autour de l’Alliance Renault Nissan, où la garde à vue du grand patron Carlos Ghosn pose la question de la gestion correcte des portefeuilles et, par conséquent, de celui des actionnaires.
L’arrestation d’un des plus grands patrons au monde fait suite à son audition au Japon au sujet de fraude fiscale et d’abus de biens sociaux.
On ne parle donc pas d’un feu brûlé ou d’un excès de vitesse, mais de petits secrets qui pourraient coûter gros à Carlos Ghosn et à son empire.
Car par répercussion, l’affaire pourrait fragiliser le consortium Renault Nissan qui, sans sa figure de proue, risquerait de perdre en consistance.

Nissan ne cache pas sa colère

Reconnu pour être le sauveur d’un groupe automobile qui était en difficulté et le transformer en alliance rentable, Ghosn perd de son aura avec ces récentes accusations.

Avec Carlos Ghosn arrêté, c’est le symbole d’une alliance automobile forte et pérenne qui s’effondre. Le conseil d’administration de Nissan se réunira ce jeudi 22 novembre afin d’entamer une procédure visant à remplacer son patron, préserver sa réputation et montrer sa fermeté face aux accusations lancées.

Si Nissan réagit aussi fermement sans chercher à défendre Ghosn, c’est parce que les soupçons émanent de sa division. Une enquête interne a révélé des malversations et un manque de clarté dans les sommes perçues déclarées par l’intéressé.
Rappelons que Carlos Ghosn a gagné chez Nissan près de 8.8 millions d’euros d’avril 2016 à mars 2017, auxquels s’ajoutent son salaire annuel de 7 millions d’euros chez Renault, et quelque 2 millions perçus de Mitsubishi l’an passé. Au total, ce PDG aux ambitions et aux compétences reconnues cumule donc près de 18 millions d’euros de salaire annuel.

Des questions qui nous taraudent…

Alors, quelle est la suite ? Au terme de sa garde à vue et des enquêtes, Carlos Ghosn pourrait être mis en examen.

En attendant, Thierry Bolloré va assurer l’intérim : mais qui saura manier d’une main de maître les projets du Groupe pour la suite ? Est-ce que les actionnaires et les investisseurs continueront à avoir confiance dans l’Alliance Renault Nissan ? Ce sont autant de questions qui nous taraudent pour le moment.

Tobias ANDRÉ