Endurance – Le retour de Toyota aux 24h du mans 2012

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Toyota a décidé de revenir à la compétition de haut niveau après plusieurs années d’abstinence suite à l’arrêt du programme de Formule 1 qui ne fut pas couronné de succès. Cette fois c’est la voie de l’endurance qui a été choisie avec la TS030 Hybrid, une voiture qui sera engagée en championnat du monde FIA. Elle fera ses débuts le 5 mai prochain à l’occasion des 6 heures de Spa Francorchamps avant d’aller se frotter aux 24 heures du Mans. En attendant, nous l’avons découverte ce matin au Paul Ricard…

Toyota TS030 Hybrid 25La voiture

Le programme d’hybridation d’une voiture de course a commencé en 2006 et s’est traduit par une victoire d’une Toyota dans une course de 24 heures japonaise (les 24h de Tokachi en 2007). Quand la décision a été prise de lancer le programme TS030, le TMG a alors pu capitaliser sur l’expérience acquise et travailler sur l’aérodynamique et le poids.

Ce dernier est tenu secret (la voiture est juste au dessus du poids minimal prévu par le règlement) en ce qui concerne sa répartition et la quote-part de la motorisation hybride.

La TS030 Hybrid (TS pour Toyota Sport) prend la suite des TS010 et TS 020 qui avaient participé aux 24 heures Mancelles dans les années 90 où elles avaient signé des podiums. Mais quand on s’appelle Toyota et que l’on a vendu 3,5 millions de voitures hybrides à travers le monde, il est logique d’équiper deux voitures de course (Buemi pourrait être un des pilotes de la seconde) d’un groupe propulseur qui mêle moteur thermique et électrique. Le premier nommé est un V8 atmosphérique de 3.4 litres à 90°.

Il est secondé par deux moteurs : un à l’avant (fabriqué par Aisin AW) et un à l’arrière (signé Denso). Deux partenaires différents car « aucun des deux n’était capable de fournir le meilleur matériel pour les deux moteurs électriques » précise Pascal Vasselon, le directeur technique de TMG, Toyota Motorsport Gmbh.

Le règlement de l’ACO limite les systèmes hybrides qui ne peuvent récupérer, au maximum, que 500 kJ (Kilojoules) durant les phases de freinage, ce que « notre système fait sur un freinage de deux secondes« . La TS030 hybrid peut fonctionner en tout électrique sans consommer de carburant. Ainsi, lors du départ des stands au Circuit Paul Ricard, on est surpris de voir la voiture partir en silence… et le moteur V8 ne s’enclenche qu’au bout de quelques mètres !! Au maximum, la TS030 peut parcourir 2 kilomètres en full électrique… Ce qui lui permettrait de rentrer aux stands en cas de panne de carburant.

En matière de sécurité, Pascal Vasselon explique « que nous disposons de plus de place que dans une F1 car nous pouvons nous servir du siège passager » ce qui permet de ne pas avoir besoin de miniaturiser à outrance le système et de ne pas prendre de risque pour la santé des pilotes et des mécaniciens appelés à être en contact avec la voiture.

Au volant

Toyota TS030 Hybrid 28Nan, je n’ai pas testé personnellement la TS030 Hybrid, mais Nicolas Lapierre (il sera épaulé par Alexander Wurz et Kazuki Nakajima) précise  : « on ne ressent pas de différence dans les zones de freinage par rapport à une voiture classique. On dispose aussi de plus de couple, un peu comme un turbo. Toutefois, nous n’intervenons pas sur le système pour le mettre en route par un bouton et tout est programmé d’avance par le stand« .

Le moteur avant « ne se déclenche qu’à partir de 120 km/h » ce qui n’a sans doute pas trop d’influence sur le comportement de la voiture mais peu induire une usure des pneus avant plus rapide. Autre précision : il n’est pas possible de modifier, d’un tour à l’autre, la programmation de l’intervention du système hybride. Mais « il est possible de choisir différents réglages entre les essais et la course, pour privilégier la performance ou la consommation. »

« Des Audi Hybrides face à nous »

Pour Alexander Wurz, plus jeune vainqueur des 24 heures en 1996, « Toyota TS030 Hybrid 4on n’est jamais assez préparé pour le Mans » et « être un challenger pour Audi sera notre objectif« . Pascal Vasselon « s’engage pour gagner les 24 heures du Mans dès 2012… mais ce n’est pas réaliste ! » Pour lui, « nous devrions avoir des hybrides face à nous… » (des AUDI NDLR).

Un autre objectif est d’établir un pont entre la voiture de série, qui, cette fois, aura donné sa technologie à une voiture de course. Il serait bien que cette dernière permette un progrès technologique véritable pour justifier son rôle de laboratoire roulant.