
Entretien avec Maximilian Günther – DS Penske
Après sa victoire marquante à Djeddah, Maximilian Günther entame la deuxième partie de la saison du championnat du monde de Formula E avec ambition. Huit semaines se sont écoulées depuis la dernière course de Formule E, un temps mis à profit pour se ressourcer et se préparer à un enchaînement de courses décisif, à commencer par Miami, dont le départ sera donné demain à 2000, heure de Paris. Le pilote allemand nous partage ses impressions et son état d’esprit, après 4 courses avec DS Automobiles et l’écurie DS Penske.
Didier LAURENT
Vous avez remporté votre première victoire avec DS Penske en Arabie Saoudite le 14 février dernier. Quel souvenir gardez-vous de ce week-end ?
C’était un moment fort, une manière idéale de lancer ma collaboration avec DS Penske. Nous avions déjà montré un bon potentiel en qualifications en début de saison, et réussir le triplé — pole position, victoire et meilleur tour — a été vraiment spécial. Ce genre de performance donne forcément confiance pour la suite, mais en Formule E, rien n’est jamais acquis. La pause de ces dernières semaines a sûrement permis à tout le monde de progresser.
Cette interruption de deux mois, vous l’avez perçue comme un avantage ou un frein ?
C’est la même chose pour tous les pilotes, donc je ne vois pas ça comme un désavantage. L’essentiel, c’est de rester dans le rythme, concentré sur nos objectifs. Entre les séances physiques, les sessions en simulateur et le travail avec l’équipe, on a été bien occupés.

Comment avez-vous occupé votre temps libre ?
Après Djeddah, j’ai pris un peu de recul pendant deux semaines. Le début de saison avait été intense, et c’était nécessaire. Ensuite, j’ai repris le travail avec l’équipe, notamment via le simulateur. C’est aussi un bon moment pour renforcer les liens avec la marque, affiner les échanges techniques et mieux se connaître.
On vous a vu jouer au golf pendant cette période. Que vous apporte ce sport en parallèle du pilotage ?
Le golf est un sport exigeant, très mental, et je trouve qu’il y a de nombreux parallèles avec la course automobile. Il permet de mieux se connaître, de développer sa concentration. J’aimerais y jouer plus souvent, mais partager des parties à Monaco avec des amis, c’est aussi une belle manière de déconnecter.
Vous êtes actuellement 4ᵉ du championnat, derrière deux pilotes motorisés par Nissan et une Porsche. Que retenez-vous de ce début de saison ?
La compétition est très serrée, comme toujours en Formule E. Nissan a fait un excellent travail depuis la première course, notamment avec Oliver Rowland, et Taylor Barnard montre aussi de belles choses chez McLaren (avec un moteur Nissan, Ndlr). Mais la saison est encore longue, et il y aura d’autres occasions de gagner.
Le championnat entre maintenant dans une phase intense. Comment vous êtes-vous préparé à cette cadence ?
La clé, c’est l’anticipation. Quand les courses s’enchaînent, il faut avoir fait le travail physique en amont. Ces dernières semaines, j’ai veillé à rester en forme, à garder une hygiène de vie rigoureuse — bien manger, bien dormir, rester concentré. C’est un rythme de vie qu’il faut savoir maintenir.
Vous avez préparé Homestead en simulateur. Quelles sont vos impressions sur ce circuit ?
C’est un tracé typiquement américain, avec un asphalte abrasif et un peu de banking. C’est fun à piloter, je me suis bien amusé au simulateur. Les longues lignes droites vont exiger une très bonne gestion de l’énergie. Ce sera un élément clé de la course, et on s’y est préparé sérieusement.

Dans trois semaines, direction Monaco, votre course à domicile. Une pression supplémentaire ?
C’est toujours un moment à part. Monaco est l’un des meilleurs rendez-vous du calendrier, tous championnats confondus. Pour moi, c’est aussi la seule course où je peux dormir chez moi et prendre le petit-déjeuner en famille, donc ça reste un vrai plaisir. Faire deux courses ce week-end-là, c’est encore mieux, même si je pense qu’il y a peut-être trop de double headers dans la saison.