Essai: Audi RSQ3, le SUV version sport

En bonne marque premium, à qui le fait que la multiplicité des modèles et versions était source de profit n’a pas échappé, Audi a apposé sa griffe RS sur son Q3. Un exercice difficile, qui rend le modèle moins radical que prévu.

Audi RS Q3

Son allure

Avec ses coques de rétroviseurs extérieurs chromées et sa calandre béante, le RSQ3 est clinquant et affiche une sportivité évidente dès le premier coup d’œil. Les jantes de 19 pouces (20 en option) remplissent bien les ailes et ajoutent en personnalité. Le budget pneu s’en ressent forcément, mais lorsque se tourne vers ce genre de modèle (61 660€), cela semble cohérent.

Audi RS Q3

Qualité d’application de peinture et assemblage de carrosserie indiquent, quant à eux, qu’on se trouve bien dans le haut de gamme. Le premier contact entre l’homme et la machine, en l’espèce la poignée de porte, le confirme : sensation qualitative, mouvement d’ouvrant  « juste comme il faut » et bruit de fermeture sourd. Tout y est.

A bord, l’habitacle fait lui aussi dans le luxe : sellerie cuir, matériaux de planche de bord de bon niveau et bien assemblés, ensemble harmonieux. L’ergonomie ne fait pas défaut, mais ceux qui sont habitués à manipuler le MMI (système de navigation) depuis l’entre-deux sièges, seront agacés de devoir tendre le bras pour aller en façade de console centrale, car la manipulation est moins intuitive et oblige davantage à quitter la route des yeux.

Les équipements de série ou en option donnent toute satisfaction grâce à un haut niveau d’exécution et de prestation, notamment pour l’installation hi-fi, avec juke-box numérique, qui permet d’avoir à disposition un grand nombre de CD ainsi qu’une restitution sonore de qualité.

Audi RS Q3

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Les impressions à bord

Tourné vers la sportivité, le RSQ3 embarque dans ses compteurs ou au niveau de la boîte de vitesse le sigle RS, tout en proposant une sellerie plus sculptée pour mieux maintenir les occupants. La position de conduite, certes ajustable sur différents critères, reste néanmoins critiquable sur un aspect : le siège conducteur reste perché trop haut, même à son réglage le plus bas. Le « pilote » est indéniablement trop en hauteur pour apprécier la sportivité de l’engin, et s’en trouvera peu à l’aise en conduite rapide. Autre déception : le bruit du moteur. Alors que l’on achète un RSQ3 pour sa sportivité globale, le moteur à cinq cylindres, qui ne manque pourtant pas de caractère et de puissance (310 ch pour 420 Nm de couple) souffre ici d’un manque de personnalité sonore. Au ralenti, comme au démarrage il est inaudible ou presque, alors que l’on espère qu’il affiche son caractère dès le départ. Heureusement, il se montre plus communicatif en utilisation intensive, même si le sportif en quête de sensations restera quelque peu sur sa faim.

Audi RS Q3

En revanche, le comportement donne davantage le change. La puissance aidant, le châssis offre de belles réactions, contenues en termes de roulis, surtout pour un SUV certes assez bas mais au centre de gravité peu favorable. Par ailleurs, les dimensions extérieures modestes de l’engin aident à l’agilité. La boîte de vitesse S-Tronic à sept rapports, offre quant à elle une bonne réactivité et les palettes situées derrière le volant sont plaisantes à utiliser. Néanmoins, bien que copieusement motorisé et indéniablement sportif, il est clair que le RSQ3 est le plus sage de la famille RS, notamment en termes de personnalité.

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Le Bilan

Au final, il ressort que cette livrée survitaminée du Q3 mériterait davantage l’appellation de SQ3 que de RSQ3. Mais alors que SUV et sportivité ne font pas bon ménage, les deux versions étaient-elles vraiment nécessaires au catalogue ? La direction marketing d’Audi a choisi avec raison l’appellation la plus prestigieuse pour ce modèle qui reste le plus sportif de la gamme et qui a sa place dans la galaxie Audi, où les acheteurs ont désormais la possibilité de concilier les aspects pratiques d’un petit SUV avec les velléités sportives d’un chef de famille, lequel ne sera finalement pas déçu ni par le caractère du moteur, ni par les performances globales de l’engin (surtout s’il reste en France) et encore moins la qualité de construction et de finition.

Texte: Didier LAURENT

Pour info: La RSQ3 réalise l’accélération de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes, sa vitesse maximale est limitée à 250 km/h par l’électronique. Le cinq cylindres à turbocompresseur d’une cylindrée de 2,5 litres consomme en moyenne 8,8 litres de carburant aux 100 kilomètres.
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