Essai nouvel Diesel Renault

On le sait, nos constructeurs nationaux ne sont pas très productifs en matière de motorisations en comparaison à leurs homologues allemands qui font très régulièrement, comme BMW, évoluer leurs moteurs. Alors, quand Renault présente un tout nouveau bloc diésel, cela mérite de s’y attarder…

Energy dCi 130 11Issu de la F1

Le nouveau moteur Energy dCi 130 sera « le nouveau fleuron des moteurs Renault » précise ses pères, issus du monde de la F1. De cette catégorie reine de la compétition, le Energy dCi 130 en retire une architecture carrée (course et alésage sont proches) qui lui permet d’afficher des rotations élevées pour un moteur qui avale du mazout.

Le moteur Renault Energy dCi 130 comprend 264 pièces dont 75 % sont nouvelles. Les autres pièces proviennent pour la plupart du moteur 2.0 dCi (type M9R), qui est aujourd’hui une référence en termes de qualité/fiabilité.

Mais ce n’est pas tout car Renault a mis tout son savoir-faire dans l’opération. Ainsi, on a un système Stop & Start, associé à une récupération d’énergie lors de la phase de décélération/freinage, une recirculation des gaz d’échappement en boucle froide (EGR Basse Pression), la mise en oeuvre d’une technologie de thermomanagement, une pompe à huile à cylindrée variable, un swirl variable (permet d’optimiser le remplissage en air du moteur tout en assurant sa dépollution sur l’ensemble des zones de fonctionnement), un système de multi-injection permettant d’optimiser la régénération du Filtre à Particules. Sans oublier les segments racleur de piston UFLEX qui issus de la F1 et qui, comme l’explique Philippe Coblence, fonctionnent  tel « (…) un rasoir trois lames. L’adaptation au contour est naturelle sans avoir besoin d’exercer une pression élevée sur la paroi de cylindre ce qui autorise une excellente efficacité tout en limitant les frottements ».

Mais tout cela nous donne quel résultat ? Et bien avec une cylindrée de 1,6 litre, ce sont 130 ch et un couple de 320 Nm à 1 750 trs/min (dont 80 % sont disponibles dès 1 500 tr/min) qui nous tendent les bras, avec une consommation annoncée de 4,4 l/100km et 115 g de CO2/km. Selon la marque, on pourra parcourir 300 km de plus avec un plein par rapport au 1.9 Dci car la réduction de la consommation est de 20 % (un litre sur cycle mixte européen) et des émissions de CO2 de 30 g/km par rapport au moteur 1.9 dCi 130 qu’il remplace.

Ces 20% de CO2 ont été gagnés par rapport au moteur 1.9 dCi (type F9Q) grâce au downsizing (- 5,5 %), à l’étagement de la boîte de vitesses (- 3 %), au Stop & Start (- 3 %), au récupérateur d’énergie sur deceleration/freinage (- 3%), l’EGR basse pression (- 3 %), le thermo management (- 1 %), la pompe à huile à cylindrée variable (- 1 %) et au swirl variable (- 0,5 %)

Il y a un petit détail qu’il convient de noter : la nouveau moteur Energy dCi 130 reçoit une… chaîne de distribution !  Après nous avoir vanté les mérites de la courroie (silence…), voici qu’on nous explique que la chaine est plus fiable et moins onéreuse en entretien car elle est prévue pour tenir toute la durée du moteur.

Energy dCi 130 10 Energy dCi 130 1

Au volant

Ce qui étonne dès la mise en route du nouveau moteur Energy dCi 130, c’est sa discrétion ! On tend l’oreille à bord du Scénic qu’il équipe pour s’assurer qu’il est en fonction. Et sur route, cela se confirme à tous les régimes. On peut profiter du système hifi sans avoir à monter le son et les bruits de roulement deviennent le facteur numéro un de nuisance sonore.

Dès les premiers kilomètres, on apprécie les relances que le couple procure et les dépassements sont sécurisés. Toutefois, on regrette que la nouvelle boîte de vitesses à double embrayage ne soit pas disponible car elle ne peut encaisser le couple du nouveau moteur Energy dCi 130. Pour l’avoir brièvement prise en mains, on se dit que le mariage donnerait sans aucun doute un ensemble fort homogène.

Côté rotation, même avec une architecture privilégiant les régimes élevés, on a un bloc qui rechigne au-delà de 4 000 tours / minute… Atteindre les 5 000 tr/mn n’apporte rien.

Pour le reste, on retrouve le comportement du Scenic, agréable mais surtout orienté vers le confort des passagers. Pour ma part, j’aimerais un peu plus de retenu lors de la prise de roulis. Le freinage n’appelle pas de critiques.

Conclusion :

Le moteur Renault Energy dCi 130 est le 4e moteur Diesel développé dans le cadre de l’Alliance, après les moteurs 2.0 dCi (type M9R), 3.0 V6 dCi (type V9X) et 2.3 dCi (type M9T). Il sera monté dans le Scénic et le Grand Scénic c’est la Mégane qui le recevra. Certains modèles du segment C de Nissan en seront aussi équipés. Il remplace avantageusement le 1.9 Dci qui commençait à souffrir face à une concurrence qui avait aiguisée ses couteaux.

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