F1 – Ferrari en plein choc des cultures en 2012

Samedi 11 Février, la réunion technique devant analyser les premières journées privées d’essais de Jerez avait un goût amer à Maranello. Un peu de nervosité dans l’air, car l’équipe de Pat Fry, le nouveau directeur technique de la Scuderia s’attendait à avoir une voiture compétitive tout de suite, alors qu’ils ont fait le constat que le développement de la F2012 est plus compliqué que prévu initialement sur le papier. Fernando Alonso estime que seulement 20% du potentiel a été trouvé. Ambiance en ce début de saison.

 

Ferrari a présenté une F2012 qui est très contesté pour son design, mais aussi par ses performances médiocres et une fiabilité plus que contestable. Cette monoplace a eu trois fois des problèmes de refroidissement et surtout de surchauffe moteur durant ses essais de Jerez, qui ne proposait pourtant pas des températures caniculaires. Tandis que la performance de Fernando Alonso lors de la dernière journée d’essais a été principalement été du fait que le pilote espagnol était en pneus tendres, alors que Red Bull et McLaren étaient en pneus Pirelli medium. Autre point, le peu d’essence dans le réservoir pour réaliser ce temps (40kg d’essence au lieu de 70 pour les autres). Ce qui inquiète en priorité à Maranello.

Pour se couvrir des critiques, Ferrari annonce déjà qu’elle ne visait pas les chronos à Jerez, mais la réalité est différente. Au point que l’on annonce déjà une nouvelle version pour les essais de Barcelone à la fin du mois et même pour le premier Grand Prix de la saison à Melbourne le 18 Mars prochain.

Toutefois, tout n’est pas noir. La F2012 exploite mieux les pneus Pirelli que la F150 de l’an dernier. Un bon point. Mais, la question est aujourd’hui de savoir si Ferrari acceptera de subir une Mclarenisation de ses standards. Pat Fry était l’ancien directeur technique de l’équipe anglaise, avant de partir chez Ferrari il y a 18 mois. La F2012 est une synthèse entre ce qui a été fait en Italie depuis 2010 et ce qui a été fait à Woking depuis la même date. Une stratégie différente. Un choc des cultures qui était nécessaire, selon le président Luca di Montezemolo. Mais qui attend des résultats rapides.

La situation de Ferrari en 2012 n’est pas la même qu’en 1995, ou il fallait tout reconstruire avec le quatuor Jean Todt, Michael Schumacher, Ross Brawn et Rory Bryne. Il est intéressant de voir que ce dernier a été rappelé comme consultant sur la F2012. Maranello estime avoir perdu du temps en 2010 et 2011 et souhaite revenir dans la course rapidement dès 2012, voir 2013. La pression est donc sur Pat Fry et son équipe d’ingénieur anglais. La nouvelle machine est la première présentant un concept propre depuis la F60 de 2009. Elle n’est pas inspirée d’un autre design comme ses deux dernières années. En cela l’esprit McLaren est visible.

Les méthodes McLaren apparaitront donc dès les prochains essais de Barcelone avec des améliorations aérodynamiques et des éléments devant empêcher la surchauffe moteur. Finalement la F2012 est une voiture tellement moderne et différente, dans son ensemble, qu’il est difficile pour les ingénieurs italiens de comprendre sa complexité. Aujourd’hui, les optimistes pensent que l’équipe italienne sera bien présente à 100% lors de la première course du championnat. Les plus réalistes estiment qu’il faudra attendre le premier Grand Prix européen, en Espagne, pour enfin découvrir un potentiel qui sera au maximum en Eté. Il faudra donc attendre Mai. Trop tard pour viser le titre de champion du monde donc…