FacteurDix vise les 4 kWH/100 km avec la LINE

Il y a plusieurs façons d’envisager la mobilité de demain. On peut miser sur des carburants plus propres comme le HVO 100 qui, selon BMW, permettrait de réduire de 90 % les émissions de CO₂ des diesels récents. Il est aussi possible de fabriquer des voitures électriques dont les prix s’envolent en même temps que leur poids. Et il y a la vision de FacteurDix, start-up normande créée en 2024, qui a présenté LINE, sous forme de concept-car roulant, avec l’ambition d’une commercialisation en 2027.

Raison sur toute la LINE ?

Colin Chapman disait que « Light is right » (la légèreté, c’est ce qu’il y a de mieux). FacteurDix lui fait un clin d’œil avec LINE, acronyme de Light Is Not Enough (la légèreté n’est pas suffisante). Marc Guillemaud et Augustin Roulleaux Dugage, tous deux ingénieurs et fondateurs, veulent « développer, produire et commercialiser le véhicule le plus performant en énergie », afin de « réduire d’un facteur dix la consommation d’énergie liée à l’automobile. »

Pour atteindre cet objectif, leur véhicule se résume à «moins de  500 kilos, 500 kilomètres d’autonomie et 50 kW » (soit 68 chevaux). Cette approche permet de se doter d’une petite batterie qui devrait avoisiner les 30 kWh et qui passe de 20 à 80% en environ 10 minutes.

Ils visent, en 2027, le record du monde d’efficacité énergétique pour un véhicule homologué, avec une consommation cible de l’ordre de 4 kWh/100 km. Seules deux personnes pourront prendre place à bord, ce qui limite l’usage. Cette approche sera plus ou moins acceptable en fonction du prix de vente final qui devrait tourner autour des 30 000 euros.

Suivez la LINE blanche

Faire une telle voiture peut sous-entendre faire l’impasse sur beaucoup de choses liées à la sécurité, comme c’est le cas avec une Citroën AMI, dépourvue d’ABS par exemple. L’ambition de FacteurDix est d’offrir un niveau de sécurité certifié par les processus d’homologation rigoureux en vigueur en France et en Europe. Des airbags frontaux, des systèmes ABS/ESP et des assistances passives à la conduite (crashbox, zones de déformation latérales) sont au programme.

Un chauffage, une climatisation, un système audio et multimédia feront aussi partie de la dotation.

Une LINE aérodynamique

Un design simple est souvent un design qui vieillit bien. Dans le cas présent, il traduit aussi, d’un point de vue stylistique, la volonté de faire une voiture sobre. Avec un SCx de seulement 0,28 et une gestion des flux d’air accompagnés sous la voiture jusqu’au diffuseur arrière, LINE pourra atteindre 165 km/h, ce qui lui permettra d’envisager un trajet autoroutier. Mais son terrain de jeu sera plutôt la ville et les petites routes.

À l’arrière, le choix s’est porté sur deux roues jumelées. La puissance, via des moteurs-roues, sera transmise à la route via le train avant.

Longue de 3,93 mètres, soit la taille d’une DS3, la LINE mesure seulement 1,22 mètre de haut pour une largeur à l’avant de 1,70 mètre et de 0,76 mètre à l’arrière. L’empattement est de 2,50 mètres. Un petit coffre de 90 litres limitera la capacité d’emport. L’installation à bord, grâce à des portes en élytre, est relativement aisée. On « tombe » à bord et on se retrouve face à un tableau de bord au design épuré (prototype à ce stade) et à un petit volant sport qui tombe bien en main. On n’a pas la sensation d’être « enfermé », grâce à une bonne surface vitrée. La largeur aux épaules est suffisante. Des caméras permettront d’assurer la rétrovision.

Un calendrier ambitieux

En 2026 commencera la phase de développement du concept (18 mois) pour réaliser le proof of concept.

2027 sera l’année de la mise au point, de l’homologation et de la validation du record de performance énergétique sur le cycle WLTP. Ce sera aussi celle de la commercialisation d’une très petite série tout carbone et personnalisable, avec un positionnement tarifaire en conséquence.

Enfin, 2028 verra la mise en production et la vente des premiers exemplaires (très petite série), avant, en 2029, l’industrialisation et la montée en cadence.

Texte et photos : P. Hortail