Ferrari s’impose aux 24 Heures du Mans, l’édition du Centenaire

Pour son retour officiel aux 24 Heures du Mans, Ferrari s’impose dans l’édition du Centenaire de la classique Mancelle. Après 50 ans d’absence, c’est un retour triomphal.

Ferrari l’a fait, la victoire pour les 100 ans des 24 Heures du Mans

La 91ème édition des 24 Heures du Mans correspond aussi aux 100 ans de l’épreuve qui a vu le jour en 1923. Beaucoup de constructeurs se sont donnés rendez-vous en 2023 avec la nouvelle règlementation technique HYPERCAR. Toyota n’évolue plus seule en catégorie reine : Ferrari, Peugeot, Porsche et Cadillac ont fait leur retour dans la Sarthe.

Une édition à guichets fermés, les spectateurs ne s’y sont pas trompés, ils étaient 325 000 pour ce record de fréquentation. Et cette course a été animée, indécise, cruelle, spectaculaire… les vainqueurs ont triomphé de l’une des plus belles course de la décennie écoulée.

Ainsi, Ferrari met fin au règne du Toyota Gazoo Racing (à charge de revanche) et ses cinq succès consécutifs. Le trio Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi offrent à la 499P sa première victoire. Elles étaient attendues ces Ferrari 499P, mais également d’autres équipes, et ces 24 Heures du Mans ont offert du grand spectacle.

Des 24 Heures du Mans, déjà dans les annales

Pour l’édition du centenaire, l’ACO avait mis les petits plats dans les grands. Les animations autour du circuit, une billetterie dévalisée en quelques heures, des concerts grandioses… Et une Grande Parade regroupant plus de 80 anciennes voitures, dont près d’une soixante qui ont déjà remporté l’épreuve. Cette semaine des 24 Heures du Mans aura offert beaucoup de satisfaction et de souvenirs pour les fans. Il ne manquait plus qu’une belle course indécise pour assurer le spectacle. Et ce fut le cas, mon dieu que c’était beau !

S’il fallait écrire un tel scénario, personne n’aurait pu l’imaginer. Près de 16 Hypercars étaient engagées en catégorie reine, alors bien sûr elles n’étaient pas toutes candidates à la victoire, mais le suspense restait entier. Il y avait le camp des indéfectibles qui pensaient à une victoire Toyota. Beaucoup avaient misé sur la Ferrari qui avait quelques coups d’éclat dans la saison FIA WEC. D’autres misaient sur les Porsche, détentrices du record de victoires au Mans (19). Plus rêveurs, certains voyaient les Cadillac faire un gros coup, ou pourquoi pas les Peugeot.

Et bien, de toutes ces équipes citées, toutes ont fait chavirer les cœurs, car elles furent toutes en tête de l’épreuve à un moment ou à un autre. Oui, ces 24 Heures du Mans ont vu un nombre record de changements de leaders et de leaders différents. C’est la star américaine de la NBA, LeBron James qui était le Starter de l’épreuve. En agitant le drapeau tricolore, on savait qu’on allait avoir une course à rebondissements.

Une pluie… de rebondissements

En effet, cette course aura vu les premiers faits marquants dès les premières minutes. Un Cadillac ira taper le rail dans les Hunaudières, provoquant la première Safety Car. Une toute nouvelle procédure de voiture de sécurité qui sera contestée, tant elle est peu compréhensible et longue en procédure. On vous fera grâce de son mécanisme, mais près de 40 minutes sous neutralisation pour replacer juste les concurrents dans le bon ordre, c’est trop. Pas mal d’agacements dans les tribunes, mais la course fut relancée… avant que la pluie n’arrive. Ce n’est pas une surprise, elle fut annoncée, elle est arrivée.

Et elle a semé la pagaille en piste, les gros bras s’y sont fait piéger. Malheureusement, pour l’une de nos féminines, Lilou Wadoux dans sa Ferrari, l’aquaplaning aboutira à un abandon. Toutes les cartes furent redistribuées, si bien que Cadillac mena l’épreuve. Puis au jeu des stratégies décalées et autres péripéties, Porsche sera pointée en haut du classement. Mais alors que la nuit approche, Peugeot qui détenait une place provisoire sur le podium, s’installe en tête de l’épreuve.

Leaders jusqu’au milieu de la nuit, les pilotes Peugeot vont connaître une cruelle désillusion. Un contact à la première chicane des Hunaudières et les espoirs de podium s’envolent. S’en suit une lutte à distance entre Ferrari et Toyota, mais la voiture n°7 du camp japonais sera exclue de la lutte. En pleine nuit, un concurrent du GTE arrivera trop vite dans une Slow Zone et percutera par l’arrière la Toyota GR010 n°7. L’abandon sera confirmé quelques minutes plus tard, Ferrari et Toyota ne comptent plus qu’une voiture chacun pour la victoire.

Le Money Time jusqu’au damier

A toi, à moi, la lutte se poursuit jusqu’au petit matin, où une alerte dans les stands chez Ferrari permet à Toyota de reprendre les commandes de la course. C’est mal connaître le trio de pilotes de la Ferrari 499P, l’ex-pilote de F1, Antonio Giovinazzi, et Alessandro Pier Guidi font un festival en piste. Si bien que Ferrari reprendra la tête de la course. A deux heures du damier, c’est Toyota qui se fait une frayeur, Hirakawa part en pirouette pour aller frapper les murs de pneus. Des dégâts à l’avant et l’arrière, un passage par les stands et ça repart.

Mais à la régulière, la victoire devient presque inaccessible pour Toyota. Ferrari se paiera aussi une ultime frayeur à 22 minutes du damier. La même frayeur qu’au petit matin, la voiture ne voulait plus quitter son stand. Finalement, après une réinitialisation, la Ferrari 499P peut reprendre sa marche en avant et aller s’imposer quand la pendule indique 16h00.

Après 50 ans d’absence dans la Sarthe, sous un engagement officiel, Ferrari renoue avec le succès de la classique Mancelle. Toyota termine deuxième et une Cadillac s’invite sur le podium. Le rendez-vous est pris pour la 92ème édition des 24 Heures du Mans en 2024, avec de nouveaux constructeurs attendus : BMW, Lamborghini et Alpine.