Formula E ePrix de Berlin: Di Grassi, vainqueur disqualifié

C’est le circuit le plus atypique de la saison : un tarmac d’aéroport, sur lequel a été dessiné un tracé de 2,5 km de long comportant 17 virages. Un sacré challenge pour les pilotes et un très beau spectacle pour des spectateurs venus en masse.

Temps au beau fixe pour Di Grassi avant l’arrivée des nuages…

C’est sur l’aéroport historique du centre-ville de Berlin, le Tempelhof, transformé en un gigantesque parc depuis 2008, que vient de se dérouler la 8e manche du championnat de Formula E, avant Moscou (le 6 juin) et la grande finale (deux manches) dans les rues de Londres les 27 et 28 juin.

Un circuit particulier, donc, et que les pilotes ont eu du mal à appréhender, comme le déclarait Nick Heidfeld, le pilote allemand du team Venturi, à son arrivée à Berlin. « Je n’ai pas pu faire beaucoup de tours sur un simulateur avant de venir, mais le circuit semble être difficile et les trajectoires peu évidentes car la piste est par endroit très large. Je suis impatient de découvrir ce que ça va donner dans la réalité. Il devrait y avoir des possibilités de dépassement, certainement davantage qu’à Monaco. »

Pour Nicolas Prost, passé 4e au championnat depuis la manche monégasque, le 9 mai dernier, mais seulement à 16 points du leader Luca di Grassi (Audi sport Abt), « il faudra être vigilant en début de course, bien gérer son énergie et ne pas partir trop vite. En outre, la piste est assez sale (peu de passage sur cette piste d’aéroport en comparaison d’un circuit urbain, NDLR) et la gomme déposée sur la piste suite au passage des voitures est assez faible.« 

Du côté de Michelin, manufacturier unique pour l’ensemble des équipes en Formula E, on reste confiant mais prudent. « Nous sommes prêts à relever le défi, mais nous nous attendons à un niveau d’usure plus prononcé qu’au cours des précédentes manches, indique Serge Grisin, le responsable de Michelin en Formula E. En outre, la piste est parfois très large, ce qui devrait donner lieu à de nombreux dépassements. Il va y avoir de la bagarre.« 

Après une première séance d’essais libres réalisée avec une température extérieure de 15°C et dominée par Sébastien Buemi (e.dams/Renault), le premier pilote à avoir remporté deux courses cette saison, dont une en ayant également réalisé la pole position (Monaco), il convient de noter que les écarts sont très faibles entre les autres engagés : Seulement 1,1 secondes entre Nick Heidfeld (Venturi), second et Karun Chadhok (Mahindra Racing) 20e ! Ce qui veut dire, que si le fait de réaliser la pole position à Berlin est bien entendu important, le fait de pouvoir doubler plus facilement qu’ailleurs peut permettre d’espérer aux trois premières lignes de réaliser un podium, voire même de s’imposer.

Une pole position inattendue

La deuxième séance d’essais libres témoignera de la légère domination de Luca di Grassi (Auto Sport Abt), devant Nicolas Prost (e.dams-Renault), et Jérôme d’Ambrosio (Dragon Racing). Cependant c’est bien la pole position de Jarno Trulli (Trulli Racing), alors 17e au championnat et n’ayant marqué que 12 points depuis le début de la saison, qui viendra créer la première surprise de la journée. « Je tiens vraiment à remercier toute l’équipe et tout ceux qui nous supportent. Nous avons visiblement aujourd’hui les bons réglages… Je suis vraiment content, surtout compte tenu de notre situation actuelle. » L’ancien pilote de F1 se qualifie pour un dixième de seconde devant Lucas di Grassi et Sébastien Buemi, Nick Heidfeld venant compléter la deuxième ligne. L’autre Allemand, Daniel Abt (Audi Sport Abt) occupera, quant à lui, la troisième ligne aux côtés du Belge Jérôme d’Ambrosio, les quatrième et cinquième lignes étant 100 % françaises avec d’abord Nicolas Prost (e.dams-Renault) et Loïc Duval (Dragon Racing), puis Stéphane Sarrazin (Venturi) et Jean-Eric Vergne (Andretti).

Une course à rebondissement

Si Di Grassi est parvenu à s’emparer de la tête de la course dès le deuxième virage, profitant d’une largesse de trajectoire de Trulli, les changements de position à l’arrière ont été nombreux. Nicolas Prost (e.dams-Renault) qui avait pris un bon départ en gagnant quelques précieuses places pour se retrouver cinquième dès les premiers tours, se fera repasser par Liuzzi (Trulli Racing) et D’Ambrosio. Et alors que Daniel Abt (Audi Sport Abt) se retrouve à l’arrière suite à un tête-à-queue, Stéphane Sarrazin (Venturi) double Nelson Piquet Jr pour s’installer en septième position. Entre temps, Trulli, en perte de vitesse, se fait passer par plusieurs concurrents et descend dans le classement.

A la mi-course, Sarrazin et Trulli sont les premiers à changer de voiture, Piquet et Charles Pic (Andretti) font le choix inverse. La deuxième partie de la course sera aussi intense, avec des attaques importantes mais pas toujours couronnées de succès.

Au terme d’une course finalement très réussie et captivante, c’est le Brésilien Lucas di Grassi, le seul à s’être échappé en début de course, qui passe en tête sous le drapeau à damiers. Mais il sera disqualifié dans la soirée pour aileron avant non conforme. C’est donc le Belge Jérôme d’Ambrosio, parti sixième, qui est déclaré vainqueur. Il remporte ici le premier ePrix de sa carrière, devant Sébastien Buemi et Loïc Duval (Dragon Racing), lequel monte pour la première fois sur le podium en Formula E.

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Au classement du championnat pilotes, c’est Nelson Piquet qui tire le bénéfice de la disqualification de di Grassi en prenant la tête du championnat avec 103 points, soit deux points devant Sébastien Buemi, et dix sur Lucas di Grassi. Nicolas Prost (78 points), tire aussi bénéfice de la situation, en restant à une distance raisonnable (35 points) du leader, contre 41 si la victoire du Brésilien avait été confirmée. Au championnat par équipes, e.dams-Renault dispose d’une bonne avance sur Dragon Racing (116 points), laquelle devance dorénavant Audi Sport Abt d’un petit point.

La prochaine manche du championnat de Formula E se déroulera le 6 juin prochain à Moscou (Russie).

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Photos: FIA FomulaE