Formula E : les échos de Mexico

La première course de la saison 10 du championnat du monde de Formula E vient de s’achever sur la victoire de Pascal Wehrlein (Porsche). Voici ce qu’il faut retenir de ce début de championnat 2024.

DS Penske : DS Automobiles est le seul constructeur automobile Français engagé en Formula E. Il fait équipe avec Penske Autosport, nom bien connu aux Etats-Unis grâce à Roger Penske, figure du sport automobile outre-Atlantique. En Formula E c’est son fils, Jay, qui est aux commandes, en parallèle d’un empire médiatique qu’il pilote depuis New-York. Homme d’affaires averti, Jay Penske est aussi le propriétaire des Golden Globes Awards, qui récompense à la fois les mondes du cinéma et de la télévision.

Jean-Éric Vergne : 10ème saison pour le seul double champion de la discipline, qui a débarqué à Mexico au cœur d’une écurie gonflée à bloc. Marié depuis l’été dernier, le jeune papa est fermement décidé à renouer avec la victoire, après une inter-saison studieuse. « La meilleure stratégie est le travail sans relâche sur les axes de progrès identifiés », indique JEV. « Nous avons beaucoup appris de notre DS E-Tense FE23, qui était 100 % nouvelle en saison 9, et nous espérons maintenant en tirer toute la quintessence. » La saison a plutôt bien commencé pour le champion Français, arrivé 6ème après s’être élancé de la 10ème position sur la grille de départ.

Stoffel Vandoorne : le champion du monde 2022, engagé par DS Penske à partir de la saison 2022-2023, a un nouvel ingénieur de course. Kyle Wilson-Clarke n’est autre que l’ancien stratège de Pascal Wehrlein chez Porsche. Les deux hommes commencent seulement à travailler ensemble, mais le pilote belge indique que le feeling est très bon, et que les premières séances de travail ont été positives. Vandoorne a terminé 8ème de la course, une position égale à celle du départ, signe d’un E-Prix bien géré pour cette première coopération.

Température : A Mexico, l’altitude joue sur les températures et les réglages des monoplaces. Entre de la séance d’essais libre du samedi, à 7h30 du matin, et la course il y avait 15 degrés d’écart dans l’air, et plus de 20°C de différence au sol. Une caractéristique qui fait évoluer rapidement la piste, et qui incite les pilotes à revoir leur stratégie en permanence. 

Sold out : d’ordinaire, le stade complet peut accueillir 110 000 spectateurs. Mais dans la configuration Formula E (2,63 km contre plus de 4 km habituellement), la capacité des tribunes est réduite à 70 000 spectateurs. En ce samedi, toutes les tribunes, mais aussi les structures privées, étaient toutes pleines. Un véritable succès, et une situation unique dans la saison.

1 000 : c’est le nombre de points marqués par Jean-Éric Vergne depuis qu’il est présent dans la discipline. Il est le second pilote, après Luca Di Grassi (Abt Cupra), à avoir obtenu un tel nombre de points

Record du 100 m : l’homme le plus rapide de la planète, l’athlète jamaïcain Usain Bolt, est venu rendre visite au paddock de Mexico. Il s’est même essayé à la Formula E et, de manière symbolique, a battu son propre record du 100 m grâce à un run réalisé à bord d’une monoplace électrique de 400 kW (544 ch).

David Coulthard et Karun Chandhok : les anciens pilotes de Formule 1 ne sont pas seulement sur la piste en Formula E. Ils sont aussi commentateurs des courses de ce « nouveau monde » automobile, avec engagement et intérêt. Les organisateurs comptent aussi sur eux, peut-être pour faire apprécier la discipline à toutes les populations, même celles qui ne sont pas intéressées par le sport automobile électrique.

Volcan : une éruption volcanique à moins de 50 km de Mexico City est venue assombrir le ciel pour le jour de la course. Une colonne de fumée assez importante s’est dégager du volcan, mais sans particules de nature à bloquer les aéroports de la région. L’air environnant n’a pas non plus été contaminé, dans cette ville située à 2 200 mètres d’altitude, plus pauvre en oxygène que les villes de bord de mer. 

Los Angeles : alors que la Formula E ira (pour un double header) sur le très critiqué circuit de Portland (Oregon) fin juin, il semblerait que les chances de voir une course à Los Angeles, et plus particulièrement autour d’un stade, soit bonnes pour 2025. Après Miami, Long Beach et New-York, la Formula E est en recherche d’un lieu iconique pour faire face à la déferlante américaine de la F1, mais aussi la montée en puissance de l’IMSA (championnat d’Endurance qui accueille les mêmes voitures que le WEC (et donc les 24 Heures du Mans). Il s’agirait aussi de satisfaire les exigences de Michaël Andretti, (écurie cliente de Porsche et grand nom du sport automobile U.S.), et dans une moindre mesure celles de Jay Penske (qui roule avec DS Automobiles), deux personnalités américaines influentes qui considèrent que Portland n’est pas un endroit pour la FE.

Inde : l’E-Prix d’Hyderabad a été annulé la semaine dernière, alors que la première édition, l’an dernier, avait été le théâtre d’une belle course remportée par Jean-Éric Vergne. Les pilotes sont déçus, et plus particulièrement Jehan Daravula, pilote indien de l’écurie MSG Maserati. Mais c’est surtout du côté des constructeurs que l’affaire a fait du bruit, et plus particulièrement chez Mahindra, qui avait enfin sa course nationale. Selon nos informations, la Formula E ne retournera pas en Inde avant longtemps.

BYD : le constructeur chinois n’est pas engagé en Formula E, mais il avait érigé un stand impressionnant à l’arrière du paddock. Les visiteurs ont semblé apprécier la présentation de ses voitures, pour la plupart électriques, bien que nous n’ayons pas croisé le moindre VE dans les rues de Mexico.