Jean-Éric Vergne (DS Penske) : « fonder une famille ne m’a pas freiné, ça m’a au contraire motivé davantage »

À la veille du E-Prix de Miami, cinquième manche de la saison 2025, Jean-Éric Vergne affiche une ambition intacte. Relégué derrière son coéquipier chez DS Penske, Maximilian Günther le double champion de Formule E reste dans la course et aborde cette deuxième partie de saison avec détermination. Entretien.

Didier LAURENT

Le championnat a connu une interruption de huit semaines. Quel a été votre emploi du temps ces dernières semaines ?

Très chargé. Entre les tests à Majorque en Formule E, le simulateur, une course d’endurance au Qatar… Il a fallu jongler. Nous avons aussi profité de cette période pour faire évoluer la voiture. On a travaillé dur, analysé notre début de saison et apporté plusieurs améliorations. Je pense sincèrement que nous arrivons à Miami avec un package plus compétitif.

Comment abordez-vous le tracé de Homestead ?

C’est un circuit typiquement américain, avec deux longues lignes droites et un phénomène d’aspiration qui jouera un rôle clé. Ce sera une course stratégique, un peu à l’image de Berlin : il faudra savoir économiser l’énergie, rester dans le peloton, et sortir au bon moment.

Photo Julien Delfosse / DPPI

Et concernant la sortie du virage 15, très étroite, qui fait débat ?

C’est une zone délicate. Il faut adapter sa trajectoire, éviter de prendre le banking trop tôt et serrer le mur à la sortie. Plus on attend pour s’engager, moins le banking est abrupt. C’est un point technique, mais gérable.

Vous avez marqué des points à chaque course, sans podium. Que vous manque-t-il ?

Pas grand-chose. On est réguliers, et cette constance comptera à la fin. Nous sommes aussi plus proches des leaders que l’an dernier. On s’améliore, on se rapproche. La dynamique est positive.

Porsche, Nissan… ces équipes semblent néanmoins très solides. Comment vous situez-vous face à elles ?

Elles ont très bien démarré, mais la saison est encore longue. Si on continue à progresser, on peut se mêler à la lutte pour les podiums, voire mieux.

Dans trois semaines, nous serons à Monaco, avec pour la première fois un double header. Est-ce pour vous une bonne nouvelle ?

Faire deux courses le même week-end ne me dérange pas, sauf à Monaco. C’est une course mythique, unique. On ne devrait pas avoir deux vainqueurs à Monaco. Pour moi, c’est un peu comme organiser deux finales du 100 mètres aux Jeux olympiques…

Nous avons rencontré le double champion tricolore dans son garage, sur le circuit de Homestead, près de Miami. Photo Julien Delfosse / DPPI

La suite s’annonce très chargée : Formule E, 24 Heures du Mans… Comment gérez-vous ?

Avec de la rigueur. Il faut avoir une hygiène de vie irréprochable, éviter les coups de fatigue, gérer le sommeil, les décalages horaires. Quand on est dans un tunnel, il faut juste continuer à avancer sans trop se poser de questions.

Comment conciliez-vous votre métier avec votre vie familiale ?

C’est un équilibre délicat. Ma femme et mes enfants seront à Monaco, mais ce sera la course où ils m’accompagneront. Les déplacements sont trop complexes avec des enfants en bas âge. Ils font de gros sacrifices. Quand je rentre à la maison pour deux jours entre deux courses, je n’ai pas toujours l’énergie pour répondre à toutes les attentes. Il faut que tout le monde comprenne les contraintes mais j’ai beaucoup de chance, c’est un vrai travail d’équipe.

Jean-Eric Vergne avant la première séance d’essais libres, à Homestead. Photo Julien Delfosse / DPPI

Avez-vous envisagé de ralentir ?

Non, au contraire. J’ai encore plus envie de réussir. Fonder une famille ne m’a pas freiné, ça m’a au contraire motivé davantage. Je veux continuer à progresser, à performer. Pour moi, mais aussi pour eux.

Oh bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous pour recevoir une fois par semaine du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !