La voiture est un luxe pour 74% des Français, mais indispensable !

La voiture particulière est indispensable pour beaucoup de Français, quel que soit leur lieu de résidence. Mais 74% d’entre eux pensent que c’est un luxe d’en posséder une. C’est ce que révèle la nouvelle étude menée par l’assurance LeoCare.

Texte : Gaël Angleviel / Images : Groupe Stellantis

La voiture, un luxe pour 74% des Français

En France, 74 % des citoyens perçoivent la voiture comme un luxe. Pourtant, 63 % la jugent indispensable. Par ailleurs, 54 % affirment ne pas pouvoir s’en passer quotidiennement. Cette apparente contradiction révèle une vérité profonde. La dépendance à l’automobile n’est pas affective, mais vitale. Pour 48 % des Français, la voiture reste le mode de transport le plus essentiel. De plus, 36 % estiment qu’aucune alternative crédible n’existe pas. Aller au travail, faire les courses, récupérer les enfants ou se rendre à un rendez-vous médical devient impossible sans véhicule. D’autant que 60% de ces derniers sont aussi opposés à l’interdiction de la vente des moteurs thermiques imposée par l’Union Européenne dès 2035.

Ce paradoxe, où la voiture est à la fois hors de prix et incontournable, ne reflète pas seulement un déséquilibre économique. En effet, il expose une fragilité systémique : un pays dépendant de la mobilité, mais incapable d’en garantir l’accès. Un renoncement forcé par les contraintes financières. Loin d’un choix volontaire, le renoncement à la voiture est souvent subi. Selon l’étude, 50 % des Français ont déjà abandonné l’achat ou le remplacement d’un véhicule par manque d’argent. Ce chiffre illustre une pression budgétaire intense. Par ailleurs, l’automobile reste perçue comme indispensable à la vie quotidienne.

Les dépenses liées à la voiture pèsent lourd : 36 % pour l’entretien et les réparations, 25 % pour le carburant, 24 % pour l’achat ou le financement, 11 % pour l’assurance et 3 % pour le stationnement ou les péages. Ainsi, un symbole jadis associé à la liberté et à la réussite sociale devient une source d’endettement contraint pour des millions de foyers.

Un coût qui impacte les salaires des ménages

Posséder une voiture n’est pas seulement coûteux à l’achat. Pour 62 % des sondés, elle représente 5 à 20 % des dépenses mensuelles. De plus, 61 % notent une augmentation de cette part au fil des années. Avec un revenu médian d’environ 2 000 euros, une voiture engloutit un à trois mois de salaire par an. Les coûts sont tels que 20 % des conducteurs ont dû contracter un crédit pour une réparation. Désormais, la voiture n’est plus un simple investissement ponctuel. En effet, elle constitue une charge financière fixe et durable.

Face à ces dépenses, l’assurance est souvent le seul poste ajustable. 33 % des assurés ont réduit leurs garanties, 9 % y ont renoncé, et 16 % y songent. Ce phénomène n’est plus anecdotique : il marque une précarité croissante. Par ailleurs, un décalage existe entre le prix perçu comme raisonnable (41 à 60 €/mois pour 48 %) et le coût réel, avec 30 % payant plus de 60 €, dont 10 % dépassant 80 €. Le renoncement à l’assurance devient un symptôme social, comparable à l’exclusion des soins de santé ou de l’énergie. Ainsi, les Français se privent d’un droit qu’ils ne peuvent plus financer.

Un accès à la mobilité qui est menacé

L’usage de la voiture n’est pas un choix de confort, mais une nécessité. 44 % des sondés mentionnent les transports en commun, et 27 % citent les mobilités douces comme le vélo. Cependant, 36 % affirment n’avoir aucune alternative crédible. Cette absence de choix renforce la dépendance à la voiture individuelle.

L’étude met en lumière une tension croissante : la voiture reste essentielle, mais son accès s’érode face aux barrières économiques. 60 % des Français ne s’imaginent pas vivre sans véhicule d’ici cinq ans. Par ailleurs, une défiance envers les politiques publiques émerge. 32 % jugent ces politiques trop axées sur l’électrique, jugé inabordable, et 30 % estiment qu’elles ignorent les réalités du pouvoir d’achat. Ainsi, l’automobile ne deviendra pas moins utile, mais moins accessible.

Ces chiffres dressent un constat clair : l’accès à la voiture se transforme en privilège conditionné. « Le filtre n’est plus seulement le prix, mais un basculement vers un accès sous conditions », souligne Christophe Dandois (cofondateur de LeoCare). Restaurer la confiance nécessite de repenser ce contrat implicite. En effet, il s’agit de garantir des alternatives, un accès à la mobilité et une protection abordable. Ces chiffres ne signalent pas une fatalité. Au contraire, ils appellent à une mobilisation urgente pour repenser la mobilité.

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