L’achat de crédit carbone aux constructeurs chinois, l’hérésie écologique

Les constructeurs européens vont devoir affronter des coûts très élevés pour acheter des crédits carbone aux constructeurs chinois. C’est la conséquence du durcissement des normes sur les émissions en Europe en 2025.

Crédit carbone, les marques européennes sous perfusion chinoise

Les règles européennes obligent les constructeurs à réduire les émissions polluantes sur le volume global de leurs ventes. Si jamais le seuil n’est pas atteint, elles risquent des amendes ou des crédits carbone peuvent éviter ces sanctions. L’UE prévoit une amende de 95 € par gramme de CO₂ excédentaire, calculée sur les émissions moyennes des ventes des constructeurs. Pour respecter ces règles, certains fabricants envisagent d’augmenter leurs ventes électriques en réduisant les prix ou en achetant des crédits carbone. Mais, si le total des ventes ne suffit pas à baisser la moyenne des émissions polluantes, l’amende tombe. Et c’est pourquoi, les constructeurs se tournent vers l’achat de crédit carbone à des concurrents. Et ce sont principalement des constructeurs qui produisent uniquement des véhicules électriques, comme Tesla, ou Polestar. Acheter du vent pour paraître plus propre aux yeux de l’Union Européenne : l’hérésie écologique.

C’est donc l’option de « pooling » qui permet de compenser les émissions moyennes d’une flotte d’un constructeurs. Le crédit carbone permet grâce à la gamme zéro émission d’un autre constructeur, d’avoir une meilleur moyenne. Ainsi pour 2025, des analystes estiment que des groupes comme Volkswagen devront acheter des crédits carbone à des entreprises chinoises comme BYD. Tesla prévoit de regrouper des crédits avec Stellantis, Ford et Toyota, ayant déjà généré 2 milliards de dollars grâce à cette pratique. Mercedes a formé un groupe avec Polestar et Volvo, tous deux détenus par le chinois Geely, pour le partage des crédits carbone. Geely détient 10 % de Mercedes, et le gouvernement chinois, via BAIC, possède également 10 % du constructeur allemand.

Une pratique tordue qui plait aux technocrates européens

VW et Renault, risquant de manquer leurs objectifs, pourraient se tourner vers les entreprises chinoises MG-SAIC et BYD pour des solutions. Certains dirigeants jugent ce regroupement controversé, car il pourrait affaiblir l’industrie européenne face à ses rivaux américains et chinois. Des responsables politiques comme Jens Gieseke critiquent cette ouverture, estimant qu’elle favorise injustement les compétiteurs étrangers. Les groupes comme VW ou Renault hésitent à dévoiler les montants des paiements, les échanges de crédits restant souvent confidentiels.

VW devrait presque doubler ses ventes électriques en un an pour atteindre les objectifs européens, sans nouveau modèle prévu en 2025. Renault, de son côté, espère renforcer ses ventes avec le lancement d’un modèle électrique à 25 000 € (la R4). Bruxelles est sous pression pour assouplir les règles car les ventes d’EV ayant baissé en Allemagne et en France après la réduction des subventions. Le commissaire européen au climat, Wopke Hoekstra, a rencontré des représentants de l’industrie pour discuter des prochaines stratégies.

Oh bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous pour recevoir une fois par semaine du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !