Le marché de l’automobile sauvé par les flottes automobiles

Le marché de l’automobile fait face à d’importantes évolutions. Les ventes de véhicules neufs s’effondrent, le marché des flottes automobiles reste quant à lui à flots tandis que de nouvelles mobilités se développent.

L’automobile, un marché en tension

La vente de véhicules a chuté de 22,3% aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels.

Les constructeurs automobiles comme PSA et Fiat, du groupe Stellantis, rencontrent eux-mêmes une baisse de leurs ventes de l’ordre de 35,9%. Chez Renault, les ventes se sont affaiblies de 23,4%.

Le secteur de l’automobile connaît des évolutions notoires. En 2020, la crise sanitaire a fait progresser le marché de l’occasion de 16,55% ainsi que de nouvelles formes de mobilités. Toutefois, d’autres facteurs expliquent également ces changements de comportements.

L’un d’entre eux résulte de la volonté de mutualiser les biens. Pour les jeunes générations, la voiture n’est plus un bien à posséder mais un service. C’est ainsi que se développe des solutions de covoiturage et de location entre particuliers. Ces pratiques permettent également le partage des frais inhérents à la possession d’un véhicule (entretien, frais d’assurance, etc.).

La digitalisation du secteur ouvre à d’autres formes de mobilité telles que l’autopartage, la location courte, moyenne ou longue durée, l’abonnement, etc. Ces solutions sont souvent assorties d’applications mobiles permettant de réserver un véhicule en quelques clics sur une période souhaitée.

Depuis peu, plusieurs solutions émergent également en ce qui concerne la livraison de véhicule à domicile. Un mouvement libéré par la crise sanitaire puisque les achats en ligne se sont encore davantage démocratisés.

Le marché doit donc s’adapter en conséquence et proposer des solutions en lien avec les nouvelles mobilités et les attentes des clients.

Les flottes automobiles redressent la barre

Bien que le marché automobile connaisse des bouleversements évidents, les flottes d’entreprises ont su maintenir la barre. Les ventes de véhicules aux flottes d’entreprises représentent tout de même 48,5% des ventes nationales.

La location longue durée (LLD) s’installe de plus en plus dans les flottes d’entreprises. La LLD est une solution qui s’est imposée comme mode de financement automobile absorbeur de crise. En France, 60% des immatriculations de véhicules d’entreprises résultent de la LLD.

Le prouve également les chiffres des grands gestionnaires de flottes tels que ALD et Arval, filiales respectives de Société Générale et BNP Paribas. Arval affiche, par exemple, des résultats en nette progression, +59% de son résultat net et +6,4% de sa flotte louée.

La LLD offre, en effet, plusieurs avantages aux entreprises :

  • Simplicité de gestion au quotidien
  • Réduction de la mobilisation de capitaux
  • Souplesse des contrats
  • Large choix de services associés
  • Tranquillité liée à la revente des véhicules
  • Livraison des véhicules directement dans les entreprises

Certaines agences permettent même aux entreprises de compléter leurs solutions de mobilité avec d’autres services complémentaires comme l’autopartage par exemple.

L’électrification des flottes automobiles d’entreprise

Les flottes automobiles connaissent également des évolutions quant aux types de motorisation représentés.

Les voitures électriques progressent. Associées aux voitures hybrides, leurs ventes représentent dorénavant plus que celles des voitures à moteur essence.

L’hybride rechargeable sort son épingle du jeu avec une évolution de +720,7%, les hybrides classiques ont quant à elles progressé de 280,5% et les ventes de voitures électriques s’envolent également avec +100,9%. C’est le chant du cygne de l’essence et du diesel. Le marché des voitures essence perd 21% et celui du diesel connaît une baisse de 27,8%.

D’ailleurs, ALD et Arval le constatent, 25% de leurs véhicules livrés sont électriques ou hybrides rechargeables. L’acquisition de voitures électriques a bondi de 43% dans les parcs automobiles d’entreprises. Dans la même lignée, 57% des entreprises disposant d’une flotte automobile veulent investir dans une énergie alternative, ils n’étaient que 30% l’année dernière. Marielle MAURE, Responsable Communication d’Europcar Niort, spécialiste de la location voiture et utilitaire courte durée, le remarque : « Nos clients sont de plus en plus demandeurs en matière de location de véhicules électriques ou hybrides ».

Du côté des constructeurs automobiles, là aussi la part de leurs modèles électriques progresse. Volkswagen, par exemple, souhaite atteindre 25% de véhicules électriques dans sa gamme d’ici 2025.

Ces évolutions sont fortement liées aux enjeux climatiques actuels. En France, le durcissement des lois en matière d’environnement engage une transformation du paysage automobile. La loi d’orientation des mobilités (LOM) demande notamment à toutes les villes de plus de 150 000 habitants de disposer d’une zone à faibles émissions (ZFE) d’ici 2025 interdisant donc l’accès aux véhicules polluants. Dans la même optique, cette loi impose un minimum de 10% de véhicules à faibles émissions dans les flottes automobiles d’ici 2022 (jusqu’à 50% en 2030). Cette loi va de pair avec les objectifs de réduction de la pollution et de l’encombrement des centres-villes engagés par les municipalités.

L’électrique s’impose comme une évidence en France et partout dans le monde d’ailleurs. D’ici 2030, 28% des véhicules vendus dans le monde seront rechargeables. En Europe, ce chiffre devrait même atteindre 42%, un objectif qu’il va falloir assortir d’une multiplication des bornes de recharge publiques pour devenir atteignable.