Interview : Jean-Eric Vergne, pilote DS PENSKE

Le double champion de Formula E nous a accordé une interview dans le cadre du E-Prix de Mexico, qui aura lieu demain samedi 14 janvier. A l’approche du début de saison avec des voitures 100 % nouvelles, les inconnues sont encore nombreuses mais la confiance est de mise pour le pilote DS PENSKE.

Quels enseignements avez-vous tiré des tests de Valence, en décembre dernier, en présence de toutes les écuries ?

Quand on créée une nouvelle voiture, on a toujours besoin de se rassurer. Car auparavant, lors des tests privés, on n’a aucune idée de nos performances par rapport à celles de autres écuries. L’idée était donc de tout vérifier et je pense qu’on n’est passé au travers de rien, mais on n’a pas encore fait de course. Nous avons une bonne voiture, une bonne base et nous devrons évoluer tout au long de l’année.

Est-ce que vous avez trouvé des pistes pour mieux exploiter des pneus jugés trop durs ?

Non, les seules améliorations à attendre ne peuvent venir que de Hankook, et je crois que ce ne sera pas pour cette saison mais plutôt pour la suivante.

Jean-Eric Vergne nous a reçu à l’arrière de son garage, dans les paddocks du E-Prix de Mexico. © Germain Hazard / DPPI

Comment vous-êtes-vous préparé pour cette première course de la saison avec une voiture 100 % nouvelle ?

Ma préparation a commencé au mois d’août, dès que nous sommes rentrés de Séoul, en fin de saison dernière. Mon fils est né et je n’ai pas eu de vacances, nous sommes restés à Londres. Cette saison de Formula E qui démarre, c’est celle pour laquelle j’ai fait le plus de préparation physique et mentale. Sur ce dernier point, il y avait plusieurs choses à débloquer et on a besoin de professionnels pour cela. Avec l’expérience on accumule un grand nombre d’informations mais il faut toujours continuer de travailler. En sport automobile, on peut toujours s’améliorer, quel que soit le parcours réalisé précédemment. Ce serait une erreur de croire le contraire.

Que pensez-vous du calendrier de cette saison, des lieux, de la densité des dates ?

Le début de saison est très dense, mais je n’ai pas vraiment de critique à faire. Pour moi il n’y a pas de bon ou de mauvais circuit. Je fais avec ce qu’on me donne, d’autant que je n’ai pas que la Formula E et que je roule aussi en WEC (avec Peugeot, Ndlr). Selon les années, sur une même piste les résultats peuvent être très différents. Cette année les cartes sont redistribuées avec des nouvelles voitures, je me sens à l’aise partout, sans a priori.

Vous avez souvent été aux avant-postes à Mexico, est-ce que le fait d’avoir beaucoup de public change votre approche de cette course ?

C’est vrai que c’est très sympa d’avoir du monde. Ca donne une dimension tout à fait différente de rouler avec des tribunes pleines. Cela ne permet pas de surpasser en termes de performances, mais c’est quand même mieux d’être uniquement entouré des gens de son équipe quand on fait un podium.

Jean-Eric Vergne, pilote DS PENSKE, ici devant son garage lors du E-Prix de Mexico © Joao Filipe / DPPI

Est-ce que vous aussi vous déclarez avoir eu des problèmes de freins sur votre monoplace en essai, comme ont pu le dire certaines équipes et particulièrement Jaguar ?

Comment vont s’organiser les journées de travail entre le calendrier très serré des courses de FE en ce début d’année, et les essais en vue de Sebring en WEC ?

J’ai un calendrier chargé, et la grande différence avec d’habitude est que je n’ai pas de place pour l’imprévu. Tout est planifié à l’avance, les courses, les essais, les journées de simulateurs, les déplacements… C’est plus difficile pour moi car j’aurai moins de temps de récupération et moins de temps avec ma famille.

Votre famille vous suit sur les courses ?

Ma femme oui, mais pas mon fils, il est encore trop petit (Léo Vergne est né en août 2022). Ensuite, sur des courses qui ne sont pas éloignées de chez moi, nous verrons ce qu’il est bien de faire. Mais dans tous les cas mon fils ne viendra pas dans les paddocks cette saison.

Est-ce que la paternité a changé votre vision de la course ou de sa dangerosité ?

Absolument pas. Pour le moment, mon fils n’a que quelques mois et je ne suis pas dans ce genre de considérations. Plus tard, peut-être que je changerais d’avis, mais pour le moment la paternité n’a pas changé mon approche de la course.

Le départ du E-Prix de Mexico sera donné demain à 21 h, heure de Paris. A suivre sur la chaîne l’Equipe TV