
Les ventes 2024 en Europe stagnent à cause des électriques
Les ventes automobiles en Europe stagnent en 2024 en raison de la baisse de la demande pour les véhicules électriques.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Ford
Les électriques font stagner le marché automobile européen en 2024
Les ventes de voitures en Europe ont à peine progressé, freinées par l’inflation et des coûts d’emprunt en hausse constante. De plus, l’intérêt pour les modèles électriques a nettement diminué, affectant un marché déjà fragile. Selon l’ACEA, les immatriculations dans l’UE, l’EFTA et au Royaume-Uni ont augmenté de 0,9 %, atteignant 13 millions d’unités. Cependant, la croissance reste modeste, surtout en comparaison des années précédentes. Les ventes de véhicules électriques ont chuté de 1,3 %, conséquence de la suppression des subventions dans plusieurs pays, comme l’Allemagne. Ainsi, leur part de marché a reculé pour atteindre seulement 15 % en 2024.
Une année 2025 à venir déjà complexe ?
Les constructeurs européens se préparent à une année complexe, confrontés à des objectifs d’émissions encore plus stricts imposés par l’Union européenne. Cela les oblige à vendre davantage de véhicules électriques, malgré une demande en baisse continue. Par ailleurs, ils doivent composer avec la chute des ventes en Chine, le plus grand marché automobile mondial. En outre, des droits de douane supplémentaires aux États-Unis sous l’administration Trump aggravent encore la situation. Selon Patrick Hummel d’UBS, ces défis forment une « tempête parfaite » pour les fabricants européens. Les pressions sur les prix, les pertes de parts de marché et des réglementations strictes compliquent leurs opérations en 2025. Des analystes de Bloomberg Intelligence prévoient une baisse des ventes au premier semestre 2025. Cependant, ils anticipent une légère reprise grâce à des baisses de prix dans la seconde moitié de l’année.
Les ventes de véhicules électriques restent timides, alors que les modèles hybrides attirent de plus en plus de consommateurs. Ces véhicules combinent batterie et moteur thermique, répondant aux inquiétudes liées à l’autonomie limitée des électriques. Les ventes d’hybrides rechargeables ont globalement diminué, mais elles ont progressé en décembre. Cette hausse contraste avec la faible performance des véhicules entièrement électriques sur la même période. Cette préférence complique les stratégies des constructeurs, qui doivent ajuster leurs gammes de modèles. Certains envisagent d’introduire davantage d’hybrides pour répondre à cette demande croissante.
Une pression croissante sur les régulations et les subventions
En décembre, les immatriculations de véhicules électriques ont chuté de 10 % dans l’UE, hors Royaume-Uni. Parallèlement, les ventes globales de voitures ont augmenté de 5,1 % en Europe, un contraste significatif. Sous la direction d’Ola Kallenius, l’ACEA appelle à revoir les réglementations sur les émissions de CO2 des flottes. Les constructeurs risquent des amendes élevées s’ils n’augmentent pas la part des ventes de véhicules électriques.
Kallenius plaide pour un « grand accord » entre l’Union européenne et les États-Unis pour éviter des représailles douanières. Ces tensions commerciales pourraient compliquer encore davantage les relations transatlantiques. En Allemagne, la suppression des subventions a causé un effondrement des ventes de véhicules électriques. Les constructeurs réclament un soutien accru à l’approche des élections anticipées en février. Le candidat conservateur Friedrich Merz propose de prolonger la vente de véhicules thermiques au-delà de 2035. De son côté, le chancelier Olaf Scholz plaide pour des incitations fiscales en faveur des véhicules électriques.