Les 24 heures du Mans, côté pneus.

Le temps d’une journée, Sport-Cars fut l’invité du leader mondial du pneumatique, société clermontoise dont la mascotte n’est autre que Bibendum : Michelin. C’est par le biais de cette invitation que nous vous invitons à découvrir l’envers du décor, côté pneus, d’une mythique et célèbre course automobile : les 24 Heures du Mans.

Cette année Michelin équipe 32 des 56 voitures inscrites à cette 80e édition des 24H, soit environ 60% du plateau. Pour vous donner un petit aperçu, cela représente environ 6000 pneumatiques qui sont acheminés dans la Sarthe par 18 semi-remorques. Ces derniers transportent également le matériel nécessaire au montage/démontage/équilibrage des roues, les camions-bureaux, le motor-home, etc.

Chargés le jeudi et vendredi de la semaine précédente au siège du constructeur, ces semi-remorques se mettent ensuite en route pour le Mans. Le paddock est installé du dimanche au mardi et les premiers pneus sont montés sur les jantes le mercredi matin avant la première séance d’essais. A partir de cet instant, une « semaine du Mans » particulièrement intense commence pour les hommes de Michelin.

En effet, ce sont une cinquantaine de monteurs qui se répartissent sur les quatre ateliers. Ces derniers sont divisés en deux équipes pour assurer un roulement pendant la fameuse « nuit des 24 Heures ». Dans le meilleur des cas les monteurs dorment quatre heures d’affilée dans des dortoirs mobiles situés à côté du paddock. A contrario les techniciens n’ont pas ce loisir puisqu’ils sont sur le pont pendant toute la course afin de gérer les pneumatiques (relais, chauffe, pression, analyse, etc).

Ainsi chaque team-partenaire de Michelin dispose d’un technicien qui les conseille dans l’utilisation des produits et vérifie leur bon fonctionnement. De leur côté, développeurs, ingénieurs, analystes et chimistes sont présents pour analyser les produits sur le terrain pendant la course et réfléchir au développement des pneus de l’année suivante.

Quatre machines de montage/démontage sont utilisées, elles permettent de réaliser trois opérations consécutives : décollement du pneu, démontage et montage. Il y a moins de 5 ans, deux machines et deux monteurs étaient nécessaires pour réaliser ces trois opérations.

Michelin dispose de la structure le plus imposante du paddock, les pneus sont stockés à l’intérieur d’une structure de 800 m2, une seconde structure de taille similaire abrite quant à elle les quatre bancs de montage/démontage.

De manière générale il est important de garder en mémoire que profondément ancrée dans les gènes de la marque Michelin, la compétition est le berceau des technologies innovantes qui seront mises ensuite à disposition du grand public.

Emulation ?

Michelin refuse de s’engager dans une compétition si un autre concurrent n’est pas présent. En endurance, c’est Dunlop qui donne la réplique. Toutefois, le duel n’a pas forcément lieu dans la mesure où 9 teams LMP1 sur 10 (12 voitures – l’exception est la Oak Pescarolo – Judd) ont choisi des pneus français et que, pour des raisons de capacité industrielle, Michelin ne fournit aucun team en LMP2, ce qui profite à Dunlop.

Par contre, en LMGTE (pro/am), les deux marques s’affrontent.