#MonacoGP 2014 : l’exploit de Jules Bianchi (Marussia)

Le dimanche 25 mai 2014, les 78 tours du 72e Grand Prix de Monaco, 6e manche de la saison, auraient pu être un chemin de croix pour Jules Bianchi. Du haut de ses 24 ans, il les a pourtant transformés en marche vers la gloire : premiers points en F1 pour lui et pour l’équipe Marussia – motorisée par Ferrari – au palmarès du championnat du monde de Formule 1. Qui s’en souvient !?
Le 5 octobre, pendant la course du Grand Prix du Japon, Jules était victime d’une succession de décisions aberrantes et d’une sortie de piste qui allait entraîner son décès le 17 juillet 2015.

Jules Bianchi (Marussia-Ferrari), Team Marussia F1, au Grand Prix de Monaco 2014.

Sur la grille de départ du 72e Grand Prix de Monaco, en ce beau dimanche 25 mai 2014, Jules Bianchi n’était pas vraiment en position idéale… Tout d’abord, le plus célèbre niçois de Brignoles avait été pénalisé, contraint à s’élancer depuis la dernière place, pour avoir été contraint de changer la boîte de vitesse de sa Marussia-Ferrari #17 à cause d’un diffuseur aérodynamique cassé pendant les qualifications. Difficile de se voir infliger pire sanction.
Ensuite, l’absence de Maldonado (Lotus-Renault), victime d’un problème d’alimentation en carburant sur la grille, fit qu’avec deux autres pilotes Jules fut mal positionné. D’où une deuxième pénalité de 5 secondes à subir dans les stands au moment du changement de pneus. Ce qu’il fit, hélas, lors de l’une des interventions de la Voiture de sécurité.
Enfin, au terme de sa course – son 25e Grand Prix F1 – le jeune azuréen était 8e et meilleur Français sous le drapeau à damier. Cependant, il subissait sa troisième et dernière pénalité du jour, l’ajout de 5 secondes à son temps de course pour avoir effectué la précédente punition sous Safety car. Des secondes qui le rétrogradaient finalement sur tapis vert à la 9e place. Les astres n’étaient pas alignés, mais qu’importe car il en fallait plus pour arrêter la trajectoire ascendante de Jules Bianchi !

L’hyme Russe et un flot d’applaudissements

Pour accueillir Jules Bianchi, après que le Brignolais né à Nice ait marqué ses deux premiers points en F1, de même que le team désormais Anglo-Russe Marussia motorisé par Ferrari, nous n’étions pas forcément dans le bon tempo mais, avec nos confrères, nous avons entonné avec émotion l’hymne russe et noyé le minot sous un flot d’applaudissements et de « Spasibo (merci) Jules » !
Parce que le fils de Philippe Bianchi, qui lui donna le goût du pilotage dès l’âge de l’école communale sur le circuit de kart de Brignoles – désormais dirigé par son ex-manager Yannick Iglesias -, où il s’entraînait régulièrement comme le faisait Michael Schumacher, est aussi attachant que talentueux. Il est vrai que bon sang ne saurait mentir, puisque son grand-père et son grand-oncle furent aussi d’excellents pilotes.

Jules radieux : « Je savais qu’à Monaco tout était possible ! »

C’est un Jules radieux mais d’un calme olympien qui nous racontait son beau dimanche : « Je savais qu’à Monaco tout était possible, mais ça avait pourtant mal commencé sur la grille, car avec Guttierez et Chilton nous étions tous une ligne en avance. Quand je me suis rendu compte que j’avais dépassé la place de Kobayashi il était trop tard… »

« Dès le départ j’ai doublé Max et Kobayashi. Et j’ai fait ma course tranquillement jusqu’à la fin. La seule chose qui m’ait un peu stressé c’est le deuxième run de 52 tours avec le même train de pneus. Pour la première pénalité, on a tenté un coup de poker pendant la safety car… J’ai bien aimé la bagarre avec Jean-Eric Vergne et quand je me suis retrouvé 10e je me suis dit, ça y est tu es dans les points. J’arrivais à maintenir l’écart sur Grosjean mais pas au point d’arriver à avoir plus de cinq secondes pour conserver ma 8e place avec ma troisième pénalité du week-end. Neuvième c’est pour nous un très bon résultat. Nous allons le savourer, mais il nous faut garder les pieds sur terre. Et les sensations que j’ai valent celles d’une victoire… Ma dernière remontait à 2012 en World Series. »

« Cette performance, c’est le fruit du travail de toute l’équipe Marussia qui la méritait bien. J’ai aussi un autre sujet de satisfaction, celui d’avoir couru devant ma famille qui était à mes côtés pour la première fois de l’année. Maintenant je vais continuer à travailler et chercher à progresser, Fernando Alonso m’a dit d’être patient et que les choses évolueraient progressivement. Evidemment cela me plairait et ce serait une très belle chose de pouvoir me comparer à lui. Mais là on va se calmer ! »

Jules Bianchi et Nicolas Todt au circuit Paul Ricard, sur la route de l’accession en F1.

Devant, l’Allemand Nico Rosberg (Mercedes) signait un 2e succès consécutif en Principauté devant son coéquipier Lewis Hamilton, Daniel Ricciardo et Fernando Alonso.
Nicolas Todt, le manager de Jules Bianchi qui l’a mené en F1, pouvait être fier de son protégé. Et Fernando Alonso lui prédisait un bel avenir.

Charles-Bernard ADREANI
Photos : Marussia et Raymond PAPANTI

Le dimanche 25 mai 2014, Jules Bianchi et le Team Marussia F1 célèbrent leurs premiers points en Championnat du monde de Formule 1 lors du Grand Prix de Monaco.

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