Moto – BMW HP2 Sport.

BMW HP2 Sport

Sport-cars est toujours en vacances, et nous poursuivons nos petits plaisirs de l’été, sortant un peu de l’automobile et après  un reportage sur le karting au circuit Paul Ricard, nous voici sur une moto. Mais pas n’importe laquelle : la BMW HP2 sport.  C’est certainement une des plus belles moto BMW actuelles.

HP2 sport essai 24

Positionnement :

En 2008, BMW Motorrad a engagé la HP2 Sport en course, dans le cadre du Championnat du Monde d’Endurance et d’autres courses d’endurance de renom. La version routière est la « supersport » du moment chez BMW, en attendant l’arrivée de la S1000 RR.

Par rapport à cette dernière, on n’est pas dans la même catégorie : l’une est une pure BMW, avec son « flat twin» poussé dans ses derniers retranchements, embarquant avec elle tout ce qui peut être en carbone et aluminium, un châssis doté du paralever et du téléver, le tout accompagné d’un prix élitiste : 22 700 euros ! L’autre sera une « japonaise made by BMW », avec un 4 cylindres en ligne rageur,  des suspensions classiques, un peu de carbone… et un prix de 15 000 en entrée de gamme.

Pour ma part, je n’ai pas à dire laquelle je préfère, car la S1000RR sera dans les concessions en décembre 2009. Mais je dois avouer que la HP2 sport m’a vraiment emballé !

Sport, sport et encore un peu de sport !

Donnons d’entrée de jeu les chiffres de base :  le moteur délivre plus de 96 kW (130 ch mais 107 en France) à 8 750 tr/mn (zone rouge à 9 500 tr/min). Le couple maximal est de 11,5 daNm à 6 000 tr/min. Par rapport à une Ducati 1198 S, le moteur est plus agréable, plus  coupleux à bas régime et donne plus l’impression de vouloir prendre des tours. On a à la fois un moteur qui sait rouler en ville et faire résonner les parois rocheuses d’une petite route de montagne… Petit détail rassurant : tant que le moteur n’a pas atteint sa température idéale, les diodes de couleur restent allumées et un système empêche de trop accélérer.

L’autre avantage de cette moto est son poids : 178 kilos à sec.

Pour accompagner et maitriser la HP2 Sport, BMW a mis les moyens : éléments de carénage autoporteurs en matière synthétique renforcée par fibres de carbone (CFRP), shifter, combiné d’instruments racing, roues en aluminium matricé, système de freinage racing avec étriers radiaux, entre autres. Et pour aider au pilotage, BMW a réussi à faire passer la nouvelle ligne d’échappement en acier inoxydable sous le moteur : la prise d’angle en bénéficie !

De son coté, le shifter est bien plus qu’un gadget ! En pleine accélération, les diodes rouges s’allument pour vous signaler que vous pouvez monter le rapport supérieur ! Et là, comme sur une boite SMG pour les voitures BMW, un petit coup de pied sur le sélecteur et en une fraction de seconde, le rapport supérieur est enclenché, sans couper les gaz ! Et la poussée repart…. Ainsi de suite jusqu’en 6ème. Au départ d’un péage, tout se passe très vite (les rapports de boite sont resserrés par rapport a R1200S) et ce n’est qu’à compter de 240 kh/m que la poussée marque le pas. Le compteur digital indique 250 km/h et il est alors temps de relâcher l’effort…

(note :  par rapport au K1300 R doté du shifter, il m’a semblé que celui de cette dernière est plus rapide et moins violent que sur la HP2 Sport. Cela est sans doute lié au fait que le K1300 R dispose d’un quatre cylindres qui prend plus de tours…)

Les courbes arrivent et on est alors très content de pouvoir compter sur  une  partie cycle extraordinaire.  Les fameux Telelever à l’avant et Paralever à l’arrière sont bien présents,  associés  à des combinés Öhlins entièrement réglables (l’arrière possède en outre un réglage en longueur pour ajuster l’assiette de la moto).  Une trousse à outils exclusive permet  de procéder à tous les réglages de la partie cycle.

Et quand le joli monospace gris de papa avec la petite famille décide de changer de file pour se lancer dans un hypothétique (pathétique ?) dépassement en faisant comme si le phare qui arrive à allure raisonnable était en fait un reflet du soleil dans les lunettes, on est alors tout heureux de compter sur le système de freinage Brembo doté à l’avant d’étriers fixes à quatre pistons vissés radialement, associé à deux disques de 320 millimètres de diamètre et couplé à un ABS déconnectable !

En selle…

La position de conduite, on s’en doute, n’est pas de tout repos… Les amortisseurs sont réglables et vous permettent de choisir entre dur, très dur, pas mou et pas du tout mou. Du coup, on se prend à éviter les mégots de cigarette qui se trouvent sur le sol !

Les repose-pied réglables, les guidons-bracelets en aluminium matricé également réglables ainsi que les leviers à maître-cylindre radial Magura doivent permettre de régler l’ergonomie de la moto à la morphologie de chacun.

Le tableau de bord, issu de la compétition, dispose d’un  combiné d’instruments avec grand visuel numérique, commandé par deux contacteurs sur le commodo gauche : régime, vitesse, heure, kilométrage, autonomie restante, temps écoulé, mise en température du moteur (en mode racing : temps au tour, régime maximal, vitesse de pointe, nombre de passages de rapports. Les données mises en mémoire peuvent aussi être lues sur un ordinateur portable. Dans sa partie supérieure, le combiné d’instruments intègre huit diodes pouvant être utilisées pour indiquer le régime ou comme shift-lights (témoins lumineux de passage des rapports). Les informations affichées peuvent être programmées librement. Nombreuses possibilités d’extension (laptimers, tracking GPS ou enregistreur de données).

Les sensations.

Comment expliquer cela. Je ne suis pas un fan du Flat twin (j’ai eu un R1100 RS), je roule au quotidien sur un  K1200R (un quatre cylindres). Mais là… j’en veux à la personne qui m’a prêté cette HP2 sport. Le bruit est très agréable. Le pot est un peu comme Max… il est libre ! La ligne d’échappement est une « 2 en 1 » en acier inoxydable avec volet d’échappement actif et un pot catalytique trifonctionnel.

Il accompagne les rétrogradages de quelques explosions et les accélérations donnent un son particulier au Flat twin. Par contre, comme sur une Ducati, la position du pot d’échappement aura vite fait de vous rappeler que celui-ci chauffe beaucoup. Le premier à s’en rendre compte n’est pas le passager (la HP2 Sport n’est pas une bi-place !) mais votre séant.

De toute façon, ledit séant aura vite fait de vous servir non pas de thermomètre, mais à accompagner le déhanchement qui permet une très facile mise sur l’angle pour avaler des courbes à des vitesses inavouables. Ce qui est sûr, c’est que, comme sur beaucoup de sportives, si vous en abusez, vous risquez de finir ici…

HP2 sport essai 12

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Vidéo youtube (non, ce n’est pas votre serviteur au guidon sur cette vidéo !)

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Merci à BMW Bavaria à La Garde (Var) pour le prêt de la HP2 Sport.