Au volant de la BMW M5 Touring

Après plus de 15 ans d’absence, la BMW M5 Touring revient avec fracas. Sous ses lignes élégamment tendues et son logo « Touring », se cache une arme à double tranchant. Car ce break, qui sait faire la navette maison-école avec sérénité, peut aussi vous catapulter de 0 à 100 km/h en 3,6 secondes.

Didier LAURENT

Pour les puristes, le nom « M5 Touring » évoque des souvenirs rares : E34 (1992, 6 cylindres, 340 ch), puis E61 (2007, moteur V10, 507 ch). Deux générations, deux ovnis mécaniques, qui sont aujourd’hui des modèles recherchés en occasion. La version 2025 renoue avec cet héritage de break sportif et familial en y injectant la potion magique du moment : l’électrification. Annoncée de longue date, la nouvelle BMW M5 Touring (type G99) est apparue pour la première fois l’année dernière lors de la Monterey Car Week, un événement devenu incontournable en marge du concours d’élégance de Pebble Beach (Californie).

Cette septième génération de Série 5 reprend la motorisation hybride rechargeable de la nouvelle M5 Berline, composé d’un moteur V8 4,4 litres et d’une machine électrique logée dans la boîte automatique à 8 rapports. L’ensemble offre une puissance cumulée de 727 ch, dont la mission est de mouvoir les plus de 2,5 tonnes de l’engin. Et malgré le poids, ça bouge plutôt bien.

Vie à bord : digne d’une limousine

L’intérieur est un salon techno haut de gamme : écrans incurvés, sellerie cuir étendue, inserts carbone, affichage tête-haute, attributs sportifs haut de gamme, rien ne manque. L’espace est bon aux deux rangs, mais on aurait aimé un peu plus de coffre pour une voiture de cette longueur (500 litres à 1 630 litres banquette rabattue), d’autant que les câbles de recharge prennent de la place. Si vous voulez roulez uniquement à l’électrique sur les premières dizaines de kilomètres, il vous faudra d’abord brancher la voiture environ  3 heures sur une wallbox afin de recharger la batterie. Ou alors vous contenter du mode hybride un fois l’accu à plat, ce qui est fort convenable en termes d’agrément.

La voiture aux 1 000 visages

Les premiers kilomètres mettent en avant un confort de bon niveau, malgré la présence de jantes de 20 pouces (21 à l’arrière) montées de Michelin Pilot Sport 4 S, dont le profil sportif est à-propos pour ce genre de modèle. La gestion entre électrique et thermique est imperceptible et comme l’insonorisation est soignée, on ne se rend compte de rien si la radio fonctionne. Pédale douce, on peut rester en électrique jusqu’à 140 km/h, et parcourir jusqu’à 65 km (selon l’homologation WLTP). Ou réveiller le V8 et libérer l’enfer mécanique avec le pied droit, ou d’une simple pression sur l’une des touches M1 ou M2 situées de part et d’autre du volant. Ces deux programmations affinent les réglages châssis et moteur pour prendre davantage de plaisir. Dans les deux cas, votre permis est en danger.

Hybride qui vise le compromis

Nous étions un peu restés sur notre faim au début de notre prise en mains. En mode Confort la tonalité du moteur se montre trop discrète pour un V8 sportif. Mais il convient de ne pas confondre l’excitation d’un essai routier et la nécessaire quiétude d’un propriétaire. Vient alors le moment tant attendu que constitue l’analyse des sensations en conduite. Dans des conditions dynamiques -il faudrait un circuit pour parler de sportivité-, la M5 Touring nous a tout de même étonnés. Ce break imposant et lourd donne l’impression de plier les lois de la physique. A l’inscription le train avant semble chasser le point de corde avec précision, mais la puissance rappelle qu’il y a de la masse et qu’il est mieux d’élargir la trajectoire. Les différents modes permettent d’améliorer cette situation et de gagner en précision. En conduite encore un peu plus musclée, on sent tout le sérieux du châssis, sans sacrifier le confort de conduite, qui reste il faut bien l’avouer, assez bluffant.

Le V8 hybride développe 727 ch pour 1 000 Nm de couple. De quoi donner des performances de premier plan.

727 ch, ça fait quoi ?

C’est une question que tout le monde se pose. En réalité, compte tenu du poids, le caractère explosif attendu n’est pas ce qui marque le plus. Les ingénieurs ont travaillé dur pour faire oublier la masse, grâce à une transmission M xDrive capable de basculer en propulsion pure, un différentiel actif, et une suspension pilotée rigoureuse. Mais la force de ce V8, c’est d’être bien plein, très coupleux (à partir de 1 800 trs/mn) et réactif, mais surtout d’être constant dans l’effort. Nous sommes rendus sur autoroute pour en avoir le coeur net, et il est vrai que le trait de caractère le plus profond de cette mécanique est sa force discontinue, même en reprise à vitesse élevée. Rares sont les voitures familiales qui impressionnent autant sur ce point.

Retrouvez le bilan de l’essai et la fiche technique de la BMW M5 Touring en page suivante

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