Renault Espace 6 : un air de déjà-vu ?

Renault a dévoilé le nouvel Espace de sixième génération. Il est présenté par le Losange comme le nouveau grand SUV 5 ou 7 places. Ses lignes vous évoquent-elles un autre modèle de la gamme ?

Espace : « ça ne marchera jamais ! »

En 1979, chez Matra, on cherche un successeur au célèbre Rancho, premier SUV de l’histoire. A l’époque, on le considérait comme un OVNI du paysage automobile, mais il donnait les premières idées d’un monospace. Matra voudra aussi transformer l’idée du « van » américain pour l’adapter aux familles. Rapidement de la planche à dessin aux premiers concepts, le monospace s’affirme. On a en effet droit à un poste de conduite surélevé, le moteur en position transversal et surtout, trois rangées de sièges.

C’est en juin 1979 qu’une maquette est réalisée, l’auto mesure 4,00 m, c’est le projet P16 qui est né. Et c’est à l’état major de PSA que la maquette sera alors présentée en novembre 1979. Un accueil plutôt positif, bien qu’intrigués, les responsables demanderont d’affiner le concept. Le P16 deviendra P17 dans une version plus compacte (de 4,00 m à 3,84 m) mais devenu peu habitable, il ne sera pas retenu. Le concept P18 s’allonge à 4,18 m, en 1981 sa carrosserie devient définitive. Des versions fourgon ou pick-up sont même imaginées en cas de succès. Si les ventes ne sont pas là, une version utilitaire pourrait peut-être alors sauver le projet.

Mais Peugeot a un autre projet en tête, la 205 qui sauvera l’entreprise. Le projet P18 n’obtient pas de suite chez le Lion, Matra va proposer le concept à Citroën. Le concept P20 basé sur la plateforme de la BX n’obtient pas le feu vert non plus.

Matra se tourne chez Renault !

C’est en 1982 que Matra tente le tout pour le tout et se tourne vers Renault. Le projet devient P23, assouplit ses lignes et on obtient les formes définitives du futur Espace. En juin 1983, Matra et Renault signent un accord prévoyant l’étude et la fabrication du projet par Matra, à partir des organes provenant de chez Renault. En janvier 1984, les modèles de présérie sortent des chaînes d’assemblage, les modèles de série à partir de mars. Le projet J11 en interne chez le Losange devient le Renault Espace et débute sa carrière en 1984.

La Renaulution de l’Espace !

Renault qui a popularisé la « voiture à vivre » avec le premier Espace nous fait un coup de nostalgie en voulant conserver l’appellation Espace ! Après cinq générations, dont la plus vendue sera l’Espace 4 avec une carrière de 12 ans, contre 6 ans pour l’Espace 3 (le dernier de Matra), les ventes ont chuté avec la dernière itération. Un peu plus de 190 000 exemplaires pour l’Espace 1, 317 000 pour son successeur, 365 000 pour le dernier fabriqué par Matra, 372 000 pour l’Espace 4 et à peine 100 000 pour la cinquième génération.

Les quatre premiers Renault Espace étaient de vrais monospaces habitables, étudiés pour la famille avec de nombreux rangements. Des véhicules baignés de lumière avec de larges surfaces vitrées comme le voulait la catégorie. Mais avec l’avènement des SUV, le modèle monospace s’étiole, les clients désertent le format popularisé par l’Espace. Renault décide de transformer son gros best-seller en crossover, mi-SUV / mi-monospace. La proposition était intéressante, sinon réussie en terme de design, mais n’a pas trouvé son public.

L’Espace 6, la nostalgie, ça marche ?

Renault a donc décidé de conservé le nom « Espace » pour son ‘nouveau’ modèle destiné aux familles. Ce n’est plus un monospace mais un SUV maxi-format qui se veut le plus accueillant possible. Pour les clients de la marque au losange, ils reconnaîtront immédiatement le nouvel Austral qui pavane actuellement sur nos écrans dans une campagne publicitaire vantant les mérites du modèle et son moteur hybride de 200 ch !

Design extérieur, le SUV familial

Le nouvel Espace adopte tous les codes stylistiques du Losange et copie fortement le petit frère Austral. La calandre verticale, le capot sculpté, une ligne de pavillon fuyante sui se termine par un spoiler arrière. Renault a soigné les détails de la ligne du « nouvel » Espace. Il est assemblé sur la plateforme CMF-CD, partagée avec l’Austral, il affiche une hauteur globale plus basse de 32 mm mais surtout un gain de poids de 215 kg par rapport à son prédécesseur.

Les dimensions sont plus contenues que l’Espace 5, il est ainsi 13 cm plus court (4,72 m contre 4,85), 4 cm plus étroit (1,84 m contre 1,88) et donc 3 cm moins haut (1,64 m contre 1,67). Sous tous les angles, la ligne de nouvel Espace est élégante, athlétique et dynamique.

Sur la partie basse du véhicule, on a tous les attributs d’un SUV, avec des passages de roues marqués et protégés. Les bas de caisse sont peints en noir, les hanches sont bien dessinées. La stature de l’Espace en impose à l’arrière avec des feux étirés jusqu’au centre où trône le logo. Le spoiler appuie son assise, la dynamique des lignes est traduite par les ouïes latérales des ailes arrière.

Page 2 : Habitabilité intérieure, galerie photo

Pages : 1 2