
Salon Rétromobile 2025 : nos coups de cœur
Le 47ème Salon Rétromobile se déroule du 5 au 9 février 2025 pour le public. L’Agenda Automobile était présent sur place pour découvrir ces joyaux exposés, dont certains font partie de nos coups de cœur.
Nos coups de cœur de Rétromobile 2025
Comme chaque année, visiter le Salon Rétromobile, s’est se plonger dans le grand livre de l’industrie automobile. On y redécouvre en effet les plus pages des constructeurs, avec des modèles phare. Pour cette 47ème édition, les organisateurs ont décidé de mettre en vedette la DS Ballon de 1959. C’est effectivement elle qui pose pour l’affiche officielle du salon, puis exposée à la vue des visiteurs.
La Toyota Sports 800 exposée sur le stand Toyota reçoit le Trophée Rétromobile de la Préservation, catégorie après-guerre. Ce prestigieux prix met en lumière l’importance de sauvegarder le patrimoine automobile et de le transmettre aux générations futures. Il récompense les véhicules préservés dans un état aussi fidèle que possible à leur configuration d’origine. Chaque année, un jury d’experts internationaux issus du monde automobile décerne cette distinction. Il est composé de cinq figures reconnues : François Melcion, cofondateur du salon Rétromobile, Chip Connor, grand collectionneur américain, Laurent Hériou, vice-président de la FIVA en charge des aspects techniques, Mathias Doutreleau, créateur du Concours d’élégance Suisse et responsable du sport automobile historique à la FIA, ainsi que Sylvain Reisser, journaliste automobile au Figaro et auteur de plusieurs ouvrages référents.
Après deux jours passés à arpenter les allées de ce temple éphémère de l’automobile de collection, le jury a tranché. Deux récompenses sont attribuées : l’une pour les modèles d’avant-guerre, l’autre pour ceux d’après-guerre. Dès sa première participation, Toyota a eu l’honneur de se voir décerner ce prix pour son élégant Toyota Sports 800, préservé dans un état exceptionnel. Ce modèle, d’une rareté certaine, a été gracieusement mis à disposition par Louwman’s Toyota World (Pays-Bas).
Toyota Sports 800, la première sportive de la firme japonaise
Sortie en 1965, la Toyota Sports 800 incarne leur première tentative dans l’univers des voitures de sport. Conçue par Shozo Sato, cette petite targa à deux places mesure 3,58 m de long. Elle se distingue aussi par un bicylindre à plat refroidi par air. Avec une cylindrée de 790 cm3 et une puissance modeste de 45 ch, ce modèle compensait par son poids plume de 580 kg, fruit du travail de l’ingénieur Tatsuo Hasegawa. Grâce à cette légèreté, elle affichait des performances surprenantes, atteignant une vitesse de pointe de 155 km/h.
Cette vivacité lui a permis de briller en compétition. Elle a notamment terminé troisième aux 24 Heures de Fuji en 1967, derrière deux Toyota 2000 GT. Au total, seulement 3 131 exemplaires de la Sports 800 ont été produits, exclusivement pour le marché japonais. Dans son pays natal, elle est affectueusement surnommée « Yota-Hachi », contraction de « Toyota 8 ». Parmi ces modèles, seuls 300 exemplaires ont été fabriqués avec un volant à gauche. Selon une rumeur persistante, ils étaient destinés aux militaires américains stationnés à Okinawa. Un clin d’œil à l’histoire qui ajoute encore à son charme intemporel.





Un anniversaire pour la DS à Rétromobile
Dans un espace privilégié du hall 1 du Parc des Expositions, une exposition d’exception prendra vie : « La DS, une œuvre d’art depuis 70 ans ». Imaginée par Rétromobile en partenariat avec DS Automobiles et L’Aventure DS, cette rétrospective mettra à l’honneur des modèles emblématiques de la marque. Dès l’entrée, le visiteur sera accueilli par une rencontre symbolique entre passé et modernité. Une DS 21 Pallas de 1969, modèle inédit, fera face à la N°8, exposée pour la toute première fois en France. Un hommage appuyé à l’esprit visionnaire de DS.
Lancée le 6 octobre 1955, la DS a marqué l’histoire avec 1 456 115 exemplaires produits jusqu’en 1975. Véritable icône de l’élégance française, elle fut adoptée par plusieurs présidents comme voiture officielle. Son ingénieuse suspension hydropneumatique a même joué un rôle décisif dans l’histoire : grâce à elle, le général de Gaulle échappa à l’attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962. Mais la DS ne s’est pas contentée de briller sur les routes. Son design avant-gardiste en a fait une star du grand écran, immortalisée dans des films cultes tels que Fantomas se déchaîne (1965) avec Louis de Funès, Le Samouraï (1967) avec Alain Delon, ou encore Retour vers le futur 2 (1989) sous l’œil de Steven Spielberg.
Bien plus qu’un véhicule, la DS est une œuvre d’art. En 1957, une version épurée, sans roues et posée en équilibre sur un pied central, remporta le Prix d’art industriel lors de la Triennale de Milan. Aujourd’hui encore, elle trône parmi les prestigieuses collections du musée MoMA de New York. L’influence de la DS dépasse aussi le monde de l’automobile. Le sémiologue Roland Barthes, dans Mythologies, la décrit comme un objet céleste, un chef-d’œuvre superlatif. Il n’hésite pas à la comparer aux grandes cathédrales gothiques, lui conférant un statut d’icône architecturale et culturelle.




Une Mazda MX5 comme on l’aurait voulue
La Mazda MX-5 Superlight, apparu en 2009, célébrait les 20 ans du roadster le plus vendu au monde. Mazda ne produire pas ce modèle qui restera un concept. L’objectif du Superlight ? Pousser la philosophie du léger jusqu’à son paroxysme. Exit donc le toit et le pare-brise, remplacés par des arceaux aérodynamiques sculptés derrière les sièges, intégrant des feux stop à LED. Devant le conducteur, un unique rétroviseur panoramique assure la rétrovision. Le tableau de bord minimaliste mêle plastique allégé et fibre de carbone, alors qu’une extension en carbone prolonge le capot jusque dans l’habitacle.
À l’intérieur, seul l’essentiel subsiste. Climatisation, ventilation, moquette et insonorisation disparaissent ainsi au profit d’un gain de poids maximal. Les sièges en carbone sont habillés d’un cuir brun assorti aux accoudoirs et à la planche de bord. Le conducteur dispose d’un démarreur à bouton-poussoir et d’un levier de vitesses en aluminium.
Côté châssis, la largeur de voie augmente de 5 cm, la hauteur de caisse baisse de 2,8 cm, et le Superlight adopte des amortisseurs Bilstein ainsi que des barres antiroulis Eibach. Le freinage gagne en puissance grâce à des disques percés plus grands et des étriers à quatre pistons. Sous le capot, on retrouve le 1.8L quatre cylindres Euro-spec de 125 ch et 167 Nm, légèrement retravaillé par Mazdaspeed avec une admission et un échappement spécifiques. Grâce à son poids plume de 1000 kg, soit près de 140 kg de moins que la version américaine, le Superlight revendique un 0 à 100 km/h en 8,9 secondes et une consommation réduite à 6,4 l/100 km.

















