Tarifs douaniers US : le pire évité pour l’Union européenne ?

Les constructeurs automobiles de l’Union européenne, déjà confrontés à la concurrence asiatique et au passage coûteux à l’électrique, subissent une nouvelle pression. En effet, le président américain Donald Trump a imposé de nouveaux droits de douane sur les véhicules importés d’Europe.

Texte : Gaël Angleviel / Images : BMW AG

Tarifs douaniers US, l’Union européenne échappe au pire ?

Que va-t-il se passer dans les prochains mois / années pour le secteur de l’industrie automobile ? Le président américain Donald Trump a gagné la partie des négociations avec l’Union européenne. Un accord dimanche a permis d’éviter une guerre commerciale totale entre l’Union européenne et les États-Unis. Toutefois, le tarif réduit à 15 % (au lieu de 27,5 %) représentera tout de même des milliards de coûts pour les constructeurs. De plus, l’incertitude persiste sur des marchés actuels qui vacillent. Certains constructeurs anticipent même sur leur feuille de route, comme Alpine qui retarde l’introduction de ses modèles dédiés aux USA.

« Malgré un accord meilleur que le pire scénario, l’absence de perspective positive rend le secteur vulnérable », a noté Barclays. L’industrie salue la visibilité apportée par l’accord, mais regrette le manque de détails. Elle appelle aussi à d’autres mesures pour réduire les barrières commerciales qui menacent leurs activités tournées vers l’exportation. L’association allemande VDA estime que le tarif de base à 15 % coûtera des milliards à l’industrie automobile allemande chaque année.

Les États-Unis, premier importateur mondial de voitures allemandes, avaient imposé en avril une taxe punitive de 25 % sur les voitures européennes. Les entreprises avaient alors revu leurs prévisions à la baisse et envisagé des investissements ou des relocalisations pour apaiser Trump. L’accord de dimanche entre Trump et Ursula von der Leyen fixe un taux de 15 %, soit six fois plus que les 2,5 % appliqués avant la guerre commerciale. Les actions du secteur automobile européen ont brièvement augmenté lundi, avant de rechuter de 1,2 %.

Des constructeurs plongés dans une grande incertitude

Ces taxes douanières ne vont pas impacter les constructeurs de la même manière. Certains feront fassent à ces nouvelles pénalités d’importation, d’autres bénéficieront de leurs usines américaines. Les baisses ont été menées par Volkswagen, BMW, Mercedes et Stellantis. « Nous saluons l’accord entre l’UE et les États-Unis et la sécurité de planification qu’il apporte », a déclaré Volkswagen à Reuters. Le plus grand constructeur européen espère conclure un accord spécifique, en plus du cadre commercial UE–États-Unis en renégociation. Mercedes-Benz a appelé à un « dialogue constructif » entre Bruxelles et Washington pour la mise en œuvre de l’accord.

Certaines parties de l’accord nécessitent encore des négociations. Les droits de douane ont coûté environ 1,5 milliard de dollars à Volkswagen au premier semestre 2025. L’entreprise a abaissé ses prévisions de ventes et de rentabilité. Ses marques de luxe Porsche et Audi, également touchées par les hausses de droits, n’ont pas de production locale aux États-Unis. Audi a d’ailleurs révisé ses prévisions lundi.

La contrepartie acceptée par l’UE

Évidemment, en plus d’accepter des tarifs douaniers « revus à la baisse », l’UE va devoir se plier à une contrepartie. L’accord signé par von der Leyen avec Trump comprend aussi une promesse de 600 milliards de dollars d’investissements européens aux États-Unis. Oliver Blume, PDG de Volkswagen, a indiqué discuter avec le Département américain du Commerce. Il a mentionné une « offre d’investissement très attrayante », évoquant même une éventuelle usine Audi aux États-Unis. On ignore si ces projets sont inclus dans les 600 milliards annoncés par von der Leyen.

Cela soulève des questions sur la marge de négociation des constructeurs pour obtenir des exemptions sectorielles. L’Union européenne a de son côté accepté de baisser ses droits de douane à 2,5 % sur les voitures américaines. Selon un responsable européen, ces droits pourraient encore être abaissés à zéro. BMW et Mercedes pourraient en profiter, puisqu’ils produisent des SUV aux États-Unis pour les marchés mondiaux. Les deux entreprises soutiennent un mécanisme visant à compenser les importations et exportations pour obtenir de meilleures conditions commerciales.

Les prochains exercices nous diront quel impact cela aura sur le marché automobile mondial. Cela vise principalement les grands groupes qui exportent leurs marques aux USA, notamment les allemands. Du côté des marques françaises, peu d’impact à déplorer, à l’exception du groupe Stellantis, bien que, certaines marques du groupe disposent d’usines aux USA.

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