10 ans déjà…que les radars automatiques flashent en France

Doit-on fêter cet anniversaire? Dimanche dernier, la France célébrait les 10 ans d’existence de la mise en place du premier radar automatique. Quel bilan peut-on tirer après une décennie de cet objet  pour la sécurité routière.

Revenons 11 ans en arrière. En 2002, 7 600 personnes sont tuées sur les routes françaises. Le président de la République, Jacques Chirac, qui vient d’être réélu fait alors de la sécurité routière, une de ses priorités. L’implantation de nouveaux radars automatiques  fait partie des options retenues car elle devrait réduire le nombre de morts sur la route de 50%. Si dans les premières années, les Français sont assez favorable à la mise en place de ces radars automatisés, ils vont par la suite déchanter. Le nombre de ces contrôles-sanction augmentent significativement et leur utilité sur la sécurité routière est mise en doute. Pendant ce temps, ce dispositif rapporte énormément d’argent à l’Etat ( 4, 2 milliards d’euros depuis 2003 selon 40 millions d’automobilistes). Toujours selon 40 millions d’automobilistes, aujourd’hui, 80% des Français sont défavorables à la poursuite de cette politique de contrôle-sanction automatisé.

En 2011, 15 000 vies auraient été épargnées en seulement 8 ans. Puis, en 2012, ce nombre atteignait 36 000 pour finir aujourd’hui à 11 000 vies épargnées grâce à l’implantation des radars.

Que se passe-t-il chez nos voisins européens pendant ce temps?

40 millions d’automobilistes a mené son enquête outre-Manche. Depuis 2011, les Anglais ont fait le choix de supprimer 700 radars. Décision prise pour motif économique à l’origine, le Ministère des Transports anglais reconnaît aujourd’hui qu’elle a aussi une justification en termes de sécurité routière, car « les radars sont une solution par défaut pour réduire la mortalité sur les routes » et « leur efficacité à long terme sur la mortalité est limitée. » Malgré les 2 millions de procès-verbaux annuels distribués pour excès de vitesse, le Ministère des Transports avoue que l’implantation des radars n’a pas eu de véritable impact sur la sécurité routière. Ainsi, l’argent qui servait autrefois à entretenir et implanter de nouveaux radars est maintenant investi dans l’amélioration des infrastructures routières. Pour autant, l’année 2012 reste une très bonne année en termes de sécurité routière pour le Royaume-Uni.

L’Allemagne, que l’on cite souvent en exemple, a, quant à elle,  fait le choix de laisser sur certaines portions d’autoroute, la vitesse à la libre appréciation des conducteurs. Toutefois, le système de contrôle-sanction existe mais il se concentre sur les zones véritablement dangereuses et accidentogènes : les agglomé­rations et le réseau secondaire. Résultat? L’Allemagne occupe ainsi la 5ème place du classement européen des meilleurs élèves en termes de sécurité routière devant la France, 8ème.

« Nous qui aimons tant nous comparer à nos voisins européens, nous devrions prendre exemple sur leur politique de sécurité routière : préférer miser sur la qualité des infrastructures plutôt que sur le « tout-répressif » et la confiance dans l’évolution du comportement des automobilistes à l’infantilisation. Cela amène une meilleure acceptation des règles et de meilleurs résultats en termes de sécurité routière, » conclut Daniel Quéro, président de l’association 40 millions d’automobilistes.

Retrouvez plus d’infos sur: www.40millionsdautomobilistes.com