24 Heures du Mans 2015: Retour en images

Retour en images sur la plus grande course d’endurance au monde, suivie par 263 500 personnes sur place, et des millions autour de la planète.

Une fois de plus la plus grande course automobile a tenu ses promesses. Après deux semaines de préparation et d’animations au cours desquelles la ville du Mans a vécu au rythme de la course, l’épilogue sportif a eu lieu le dimanche 14 juin à 15 heures, après 24 heures d’intenses bagarres, notamment entre Porsche, qui signe sa 17e victoire dans la Sarthe et réalise même le doublé, et Audi, le grand dominateur des dix dernières années, seulement troisième sur le podium.

Record de la piste battu

classement

Record de la piste battu et les trois premières places pour Porsche en qualification

Les essais libres et qualificatifs du mercredi et du jeudi avaient permis à  Porsche de se positionner aux trois premières places de la grille de départ, devant trois Audi, deux Toyota et deux Rebellion. Les Nissan LMP1, qualifiées au-delà des 110 % réglementaires, auraient pu ne pas prendre part à la course. Mais les commissaires de l’ACO en ont décidé autrement,  et les ont finalement autorisés à prendre le départ, derrière les LMP2 et devant les GT (pour des questions de sécurité, les unes allant plus vite que les autres). A  noter que la Porsche n°18, alors aux mains du Suisse Neel Jani a également battu le record de la piste (en 3 min 16,887 secondes, soit une moyenne de 250 km/h), lequel datait de 2008 et était détenu jusqu’ici par Stéphane Sarrazin sur la Peugeot 908 HDI.

Une foule incroyable et le Président de la République sifflé

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Ambiance during the 2015 Le Mans 24 hours race, from June 13 to 14th 2015, at Le Mans circuit, France. Photo Francois Flamand / DPPI

Photo Francois Flamand / DPPI

Dès les premières heures de la matinée, les spectateurs se pressaient aux abords du circuit des 24 Heures, et alors que le warm-up (45 minutes où les concurrents peuvent faire des tours de chauffe et repérer une dernière fois la piste) démarrait, les tribunes étaient déjà à moitié pleines. Au total, 263 500 personnes, plus quelques milliers de travailleurs, auront peuplé le circuit des 24 Heures les 13 et 14 juin derniers. Aux alentours de 11 heures, la visite officielle du président de la République François Hollande, accompagné de Pierre Fillon, président de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) et Jean Todt, président de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), a été accompagnée de nombreux sifflets depuis les tribunes. A croire que les amoureux de sport automobile apprécient peu la politique de répression routière exercée aujourd’hui par le gouvernement, et que de moins en moins de personnes ont le respect de la fonction présidentielle, même s’il semble logique de croiser tous les profils dans ce genre de manifestation populaire.

Un sprint de 24 heures plutôt qu’une course d’endurance

Après une procédure de départ en règle,  Les voitures de tête, ultra-performantes, ont déjà pris un tour aux GT (catégories LM GTE Pro et Am) après vingt minutes de course. Les 24 Heures du Mans ne représentent plus, au yeux des observateurs mais aussi de ceux des compétiteurs, une véritable course d’endurance mais un sprint qui dure pendant deux tours d’horloge. Les vitesses moyennes sont très élevées et, même si le circuit est rapide, on observe des vitesses de passage en courbe hallucinantes. Les LMP1 sont des machines de guerre avec un appui aérodynamique incroyable, qui leur permettrait de rouler au plafond en fonction de leur vitesse. Elles sont collées au sol et les pneus ont fort à faire pour résister à autant de contraintes.

L’une des favorites trop souvent au garage

07 FASSLER Marcel (CHE) LOTTERER Andre (GER) TRELUYER Benoit (FRA) AUDI R18 ETron Quattro team Audi Sport Joest ambiance during the 2015 Le Mans 24 hours race, from June 13 to 14th 2015, at Le Mans circuit, France. Photo Francois Flamand / DPPI

07 FASSLER Marcel (CHE) LOTTERER Andre (GER) TRELUYER Benoit (FRA) AUDI R18 ETron Quattro. Photo Francois Flamand / DPPI

Chez Audi, même si personne n’a essayé d’aller chercher les Porsche en qualification, les équipes savaient qu’il serait possible d’aller chercher la victoire avec un peu de stratégie dans la gestion des relais et des pneus, une bonne fiabilité et une grande régularité dans l’effort. A ce petit jeu, la numéro 7 de Fassler/Lotterer/Tréluyer, gagnante en 2013, faisait office de favori. Mais des incidents de course, des petits pépins techniques, ont fait que l’Audi a passé plus de temps dans son box que les Porsche, et finira sur la troisième marche du podium. « Seule la victoire compte, » disait Lotterer à l’arrivée, qui semblait ne pas se contenter de cette troisième place. Audi, victorieux lors des deux premières courses de la saison (à Silverstone en Angleterre, et à Spa en Belgique) va maintenant se concentrer sur le championnat dont Porsche vient de prendre la tête après son doublé au Mans, comptant dorénavant 16 points d’avance sur son cousin.

Le retour de Ford en championnat du monde d’Endurance

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C’était un secret de polichinelle, qui a enfin été officialisé le vendredi 12 juin dans une structure éphémère montée près du virage du Raccordement, et en présence de Bill Ford (à droite sur la photo) en personne. Ford reviendra donc en Endurance à compter de janvier prochain, à la fois dans le championnat USC américain et en WEC, avec deux voitures de chaque côté. Ford parle également d’engager 4 GT au Mans, ce qui fera un joli plateau en LM GTE Pro, puisque c’est par cette catégorie que le constructeur américain revient, avec une version de la très spectaculaire GT dévoilée en début d’année au salon de Detroit. Lors de sa conférence de presse, Ford a également annoncé un partenariat d’ampleur avec le manufacturier de pneumatiques Michelin, qui concerne non seulement les voitures de course, mais aussi la première monte des voitures de série à connotation sportive, dont Ford compte lancer une vingtaine de modèles dans les 4 ans qui viennent.

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Nissan Nismo, ou l’un des plus beaux ratés du sport automobile

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23 PLA Olivier (FRA) CHILTON Max (GBR) MARDENBOROUGH Jann (GBR) NISSAN GT-R LM NISMO . Photo Frederic Le Floc’h / DPPI

Darren Cox, le team manager de Nissan Nismo avait annoncé, avant même de dévoiler sa voiture, que Audi, Porsche et Toyota allaient être dominés dès cette année… Mais au Mans, la meilleure des trois Nissan pointait à 23 secondes de la pole position et se trouvait derrière des LMP2… Il faut dire que, technologiquement, la Nissan est une révolution… « qui appartient au siècle dernier, » selon Henri Pescarolo, qui a gagné quatre fois au Mans en 33 participations. Et si Nissan a tout de même été au bout des 24 Heures du Mans avec une de ses trois voitures, celle-ci ne sera pas classée car elle n’aura pas parcouru 70 % de la distance réalisée par la voiture de tête. Le Mans a néanmoins été un bon test pour l’équipe japonaise aujourd’hui en souffrance. Il lui reste désormais la fin de l’année et quatre courses pour se mettre en ordre de bataille et tenter à nouveau sa chance en 2016. Mais le retour du constructeur nippon est pour l’instant un cuisant échec.

L’ALPINE

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L’équipe Alpine, engagée en LMP2, est 100 % française en termes de pilotes : Chatin, Capilaire et Panciatici. Paul-Loup Chatin perdra malheureusement le contrôle de la voiture dans le virage de Mulsanne, finira sa course dans un bac à gravier. Le moteur de la voiture ne repartira pas et conduira l’équipe à l’abandon.

photo 11Pendant ce temps, le service de presse de Renault avait organisé la première apparition du concept-car Célébration qui, extérieurement est à 90 % fidèle à ce que sera le premier modèle du renouveau de la marque, lequel pourrait être présenté début septembre à Dieppe, à l’occasion d’une fête commémorative pour les 60 ans de la marque.

Le nouveau modèle arborera donc un style néo-rétro, qui nous a semblé flagrant lorsque Renault a fait Rouler l’une derrière l’autre les deux voitures pour un tour de démonstration sur le grand circuit du Mans.

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