Alfa Romeo Giulia 2023 : on s’aimait bien…

Le constructeur italien offre un dernier restylage à sa Giulia 2023, avant d’abandonner peu à peu les moteurs purement thermiques, et de plonger dans le 100 % électrique.

L’Alfa Romeo Giulia 2023 évolue dans une grande douceur. Les modifications esthétiques se limitent aux feux avant et arrière, et sous le capot, rien de nouveau. « Tu te rends compte qu’on est en train d’essayer des phares ! » souligne mon co-équipier du jour. Avant d’ajouter : « comme c’est leur dernière thermique, ça valait quand même le coup de venir. » Car c’est là toute la question. En évoluant une dernière fois avant la fin de sa carrière commerciale, la Giulia signe aussi les dernières pages de l’aventure du moteur à explosion pour la marque au Biscione. Aussi, il convenait de ne pas manquer ce moment.

Un peu de nostalgie

Si passer au « zéro émission » n’est pas un problème pour des grandes marques généralistes qui suivent les tendances, la marche est un peu plus haute quand il s’agit de tourner le dos à son histoire pour des constructeurs qui ont construit leur réputation sur leurs mécaniques. Dès lors la Giulia a envie de montrer une belle résistance. En 2020, son intérieur avait été revu pour grimper en qualité. Il demeure en l’état. En revanche, l’extérieur évolue. Les feux avant adoptent des projecteurs Matrix Full LED 3+3, qui répondent au « trilobo », les trois entrées d’air caractéristiques de la face de l’auto. A l’arrière, les feux deviennent transparents, mais les modifications s’arrêteront là. Le conducteur gagne tout de même un nouveau combiné d’instruments de 12,3 pouces. L’écran central reste le même, et comme il était déjà dépassé quand la voiture a été lancée en 2016, ça ira bien comme ça…

Changement de cap

Dans le cas présent, il s’agit de passer du chant du V6 à celui du cygne pour les moteurs thermiques. Pour franchir le cap, une version de transition diesel de 210 ch sera parfaite. Dès les premiers tours de roue, on se souvient de deux choses : que c’est agréable de conduite une voiture non électrifiée, et que la Giulia est l’une des berlines les plus dynamiques de son segment. Une BMW avec un supplément d’âme, pour qui les émotions comptent davantage que la finition. Changement de cap, filtration des suspensions… Aucune berline récente ne fait mieux. Dommage que la direction manque de consistance. A priori, il s’agirait selon Alfa Romeo bien plus d’un manque d’adaptation des conducteurs français que du souhait des autres pays. Soit… Néanmoins, même en mode dynamique le compte n’y pas pour l’amateur hexagonal de la marque. Il aurait fallu trouver un « entre deux» sur ce sujet, d’autant que tout le reste distille un bel agrément de conduite. La plateforme Gorgio, pas née de la dernière pluie, a de beaux restes. Sur les routes de l’arrière-pays champenois on s’amuse franchement au volant.

Que retenir se cet essai ?

La Giulia a du mal à cacher son âge, pour autant, elle a de beaux restes. Sa ligne est intemporelle, et semble même avoir influencé les designers de la dernière Mercedes Classe E pour ce qui est de la partie arrière. Côté mise à jour technologique, l’intérieur est dépassé depuis longtemps mais, curieusement, ce n’est pas gênant. En fait -et c’est ainsi depuis des décennies- les Alfa sont pleines de défauts, mais ce n’est pas grave car il s’agit d’Alfa… qui s’en plaindra ? D’autant que la Giulia est authentiquement une bonne voiture pour les amoureux de conduite, et qui reste bien plus confortable que le Stelvio, un SUV fatalement plus haut. Dès lors, souhaitons lui une belle fin de carrière, avant même qu’elle ne devienne un collector dans le monde de l’occasion.

Les plus 

-Le design, qui résiste au temps

-Le caractère direct et instinctif du châssis

-L’agrément général

Les moins

-Le diamètre de braquage et le « ripage » du train avant

-L’écran et le système multimédia, dépassés

-L’insonorisation du diesel, on n’est plus habitués !

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