L’Alpine aux essais ELMS sur le circuit Paul Ricard

Pour beaucoup de passionnés du sport automobile, Alpine reste une référence. La marque, lancée par Jean Rédélé en 1955, a été titrée en rallye, en monoplace et en prototype. En 1978, Didier Pironi  et Jean-Pierre Jaussaud réalisaient  l’exploit de remporter les 24 heures du Mans à bord de la Renault Alpine A442B. Depuis ce succès il y a  35 ans, Alpine n’est plus en compétition. Le 8 mars dernier, on annonce le retour de la marque en Endurance, en LMP2, pour les 24 heures du Mans et l’European Le Mans Series avec l’équipe Signatech-Alpine. Les essais  ELMS sur le circuit Paul Ricard mardi 26 mars étaient l’occasion de vivre ce come-back.

Alpine n°36 leMans 47

A première vue, force est de reconnaître que l’Alpine présentée n’est autre que l’Oréca 03-Nissan rebadgée Alpine. Elle a le titre et le châssis mais pas encore la technologie. Pour ce retour on aurait pu s’attendre à un peu plus de développement signé Alpine. En revanche, esthétiquement parlant, il n’y a rien à redire.

Nelson Panciatici et Pierre Ragues, binôme déjà l’an dernier chez Signatech, formeront l’équipage engagé en ELMS et Tristan Gommendy les rejoindra pour les mythiques 24 Heures du Mans. « Nous sommes très heureux de représenter Alpine,  » soulignent Nelson Panciatici et Tristan Gommendy. Pour obtenir un bon résultat, il faut que l’équipage formé s’entende. Et pour cela, Philippe Sinault a fait confiance à des garçons qu’il connaît bien. Le plus jeune d’entre eux, Nelson Panciatici, 24 ans, reconnaît établir une réelle complicité avec Pierre Ragues. « Quand je suis arrivé en endurance l’an dernier chez Signatech, je n’avais fait que de la monoplace. Il a fallu que je m’adapte aux relais, à la gestion des pneus et du carburant. Pierre Ragues m’a fait partager son expérience avec une grande simplicité. J’ai vraiment pu évoluer grâce à lui. Notre entente sera certainement une force et je pense que Tristan s’intégrera très vite aussi. Il va nous apporter son expérience. » Tristan Gommendy a connu Philippe Sinault quand il est devenu champion de France F3 et Signature l’a engagé en 2003 pour participer à l’Eurocup Formula Renault V6.

Nelson Panciatici

Nelson Panciatici

Officiellement l’objectif de la Signatech-Alpine n°36 pour les 24 heures de Mans est « d’aller jusqu’au bout » et de « faire les choses sérieusement » comme l’a expliqué Bernard Ollivier. « Il faut que l’aventure Alpine redémarre sur de bonnes bases. » Mais officieusement comme le souligne Tristan Gommendy, « s’il pouvait y avoir une bonne surprise on la prend! » Nelson Panciatici ajoute « qu’après avoir terminé au pied du podium en LMP2 on ne peut que prétendre à plus« .

Après quelques essais sur la piste de Magny-Cours, le trio travaillait hier au Paul-Ricard sur les réglages notamment des pneumatiques. « Nous savons qu’il y a une bonne base. Cette année nous évoluons avec des  pneus Michelin. Il faut donc adapter les réglages. Pierre a essayé 7 trains de pneus cet après-midi (lire hier) afin de tester leur résistance, » précise Nelson Panciatici. Pierre Ragues, qui évolue en endurance depuis plus de 6 ans maintenant, débute ainsi le développement pneumatique car le choix doit se faire au plus vite.

Alpine, une philosophie

Lors de la présentation, Bernard Ollivier parlait d’un état d’esprit développé par Jean Rédélé. Les passionnés recherchent une émotion. Tristan Gommendy a voulu parfaire sa connaissance d’Alpine et lit les magazines spécialisés de la marque qui existent toujours alors qu’elle a cessé son activité depuis longtemps. Ce dernier, âgé de 34 ans n’a pas connu la belle époque d’Alpine mais il reste très informé sur l’histoire de la marque et l’impact qu’elle a dans le monde. « C’est une grande émotion de rouler pour une marque comme Alpine. Avec le passé extraordinaire et victorieux qu’elle a eu en compétition, on sait qu’on n’a pas droit à l’erreur quand on monte dans la voiture. Quand on intègre une équipe comme Alpine qui a pratiquement tout gagné,  on prend conscience que la personne qui se trouve entre le volant et le moteur a intérêt à faire son job. On n’est pas en train de faire revivre un mort, on remet simplement Alpine au-devant de la scène. Jean Rédélé a réalisé quelque chose d’incroyable avec les moyens dont il disposait. Il était à la limite du génie. Quand on sait qu’il existe 70 clubs actifs dans le monde pour une marque qui n’existait plus, on prend conscience de l’impact de cette marque française à l’échelle internationale. »

Rappelons que Renault a annoncé en novembre 2012 le retour en production d’une Alpine pour 2016. Pour l’instant, elle n’est qu’au stade de maquette mais en cas de succès aux 24 heures du Mans, il ne serait pas inenvisageable que les pilotes contribuent au développement de l’Alpine de route. « On ne l’a pas encore évoqué…mais si on me le propose j’accepterai avec grand plaisir« , avoue avec le sourire Tristan Gommendy.

Pour info, après les essais ELMS mardi et mercredi, les passionnés d’endurance pourront suivre les essais du WEC samedi sur le circuit Paul Ricard. En effet, la journée du 30 mars est ouverte au public, l’entrée est gratuite (sur invitation à demander sur le site du HTTT ici).

Photos RP

Fiche technique Alpine-Nissan n°36

Châssis: Alpine

Moteur: V8 Nissan V8 type VK45

Puissance: 500 ch

Boite de vitesses: X-Trac séquentielle 6 rapports

Direction assistée hydraulique

Freins: Carbone -Brembo

Pneumatiques: Michelin

Longueur: 4610 mm

Largeur: 2870 mm

Poids: 900 kg

Vitesse maxi: 330km/h