Avec l’électrique Ford se veut révolutionnaire, comme sa Model T

Ford lancera une nouvelle gamme de voitures électriques abordables reposant sur une plateforme inédite. Le constructeur à l’ovale bleu l’a confirmé après avoir annoncé un investissement de 5 milliards $ pour une nouvelle ligne d’assemblage et la production de batteries.

Texte : Gaël Angleviel / Images : Ford

Une révolution électrique pour Ford, comme la Model T

Cet investissement servira notamment à fabriquer un nouveau modèle encore non nommé, présenté comme le pick-up électrique le plus abordable du marché. Ford précise que cette annonce permettra de créer ou de “sécuriser” 4 000 emplois aux États-Unis. “Nous nous sommes inspirés de la Model T, la voiture universelle qui a changé le monde”, a déclaré Doug Field lundi. Présentée comme aussi révolutionnaire que l’arrivée de la Model T, la Ford Universal Electric Vehicle Platform a nécessité trois ans de développement confidentiel. Elle équipera d’abord un pick-up intermédiaire attendu en 2027, proposé à 30 000 $ sur le sol américain. Cela pourrait faire écho à la volonté de Slate Auto et son offre low-cost du pick-up multi-visages. En revanche, la société détenue par Jeff Bezos (patron d’Amazon), vise un prix plus low-cost, sous les 20 000 $.

Le patron de Ford, Jim Farley, a confirmé que d’autres modèles suivraient, dont un crossover et un SUV à trois rangées. Ces modèles devraient débuter à un tarif similaire. Actuellement, le modèle Ford le moins cher en électrique est le Puma Gen-E, juste au-dessus de la barre des 30 000 € (33 990 €). La presse a déjà évoqué que cette plateforme modulable pourrait donner naissance à une nouvelle gamme de petites voitures. Elle pourrait notamment accueillir des remplaçantes spirituelles des Fiesta et Focus. Les véhicules seront produits dans l’usine de Louisville, aux États-Unis, et proposés à l’échelle mondiale. Farley a résumé cette ambition par la formule “du Kentucky au monde entier”.

Ford Model T

Exporter depuis les USA, une victoire pour Ford / Trump

L’ambition de ce plan industriel est plus qu’économique, il est politique. Construire ces véhicules aux États-Unis et les exporter sera perçu comme une victoire pour le pays, et pour Donald Trump. Cela intervient après de récents accords commerciaux avec le Royaume-Uni et l’Europe, réduisant les droits d’importation sur les voitures américaines. Le premier modèle à sortir des chaînes de production visera principalement le marché domestique. Il devra aussi stimuler les ventes sur un marché américain encore sceptique vis-à-vis des électriques. Il rejoindra la Mustang Mach-E, le F-150 Lightning et l’utilitaire E-Transit dans la gamme électrique.

Selon plusieurs sources, il pourrait reprendre le nom Ranchero, s’inscrivant dans la tendance Ford de réutiliser des noms historiques. Aucune donnée technique complète n’a été communiquée. Toutefois, le pick-up utilisera des batteries prismatiques LFP produites dans le Michigan. Farley promet une autonomie “impressionnante” et la capacité d’alimenter une maison pendant six jours. Il affirme aussi qu’il sera “plus rapide qu’une Mustang bi-turbo” et bénéficiera d’une recharge “très rapide”. Le véhicule fonctionnera avec un système d’exploitation pouvant être mis à jour à distance.

Elle offrira plus d’habitabilité qu’un Toyota RAV4, SUV le plus vendu aux États-Unis, et disposera d’un coffre avant (frunk). Malgré l’enthousiasme, Farley reste prudent. “Nous avions besoin d’une approche radicale pour créer des véhicules abordables. Mais il faut aussi rester rentable.” Il reconnaît le risque : “Aucune garantie. Je ne peux assurer à 100 % que cela fonctionnera. C’est un pari.” Farley insiste sur la fabrication nationale, en critiquant la concurrence : “Nos rivaux produisent en Asie et importent. Nous ne faisons pas cela. Ce projet dépasse la Ford Motor Company. C’est aussi une question de pays.”

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