Bentley Continental GT Speed Hybrid : premier essai

Voici la Bentley Continental GT Speed Hybrid, l’ultime grand tourisme de Crewe forte de 782 ch cumulés, désormais liés à la fée électricité. Même les emblèmes de l’automobile britannique s’inclinent face à la nécessaire transition énergétique.

Bentley n’a jamais eu pour vocation de suivre les tendances. Pourtant, même les institutions les plus prestigieuses ne peuvent plus ignorer la volonté de l’Europe, Brexit ou non. Avec cette Continental GT Speed Hybrid, Bentley réussit un exercice de funambule : proposer une voiture plus responsable sans trahir ses valeurs fondamentales. Et si ce modèle hybride était, au fond, la plus aboutie des Bentley modernes ?

Une transition sans reniement

À première vue, rien ne distingue vraiment cette GT Speed Hybrid d’une version thermique classique. La silhouette reste fluide, agressive sans être outrancière, mais imposante (4,90 m de long). On reconnaît immédiatement l’ADN Bentley : capot long, calandre massive, épaules musclées. Ce n’est qu’en observant discrètement la trappe de recharge, sur l’aile gauche, ou en percevant son silence en modes EV ou Hybrid que l’on comprend que quelque chose a changé.

Sous le capot, les V8 et W12 ont cédé la place à une motorisation V8 biturbo de 4,0 litres (600 ch) couplée à un moteur électrique de 190 chevaux. L’ensemble délivre une puissance cumulée de 782 chevaux et un couple ahurissant de 1000 Nm. Le tout passe au sol via une transmission intégrale intelligente et une boîte à double embrayage à 8 rapports. Voilà pour le pédigrée.

Luxe, calme et vélocité

L’habitacle, lui, reste un chef-d’œuvre artisanal. Cuirs cousus main, boiseries méticuleuses, isolation travaillée. Mais ce qui impressionne ici, c’est le silence de fonctionnement en mode électrique, renforçant la sensation de cocon roulant. Le système audio Naim, toujours aussi magistral, trouve une nouvelle justification : on l’écoute désormais sans devoir couvrir un grondement mécanique constant. Dommage que l’ergonomie des commandes soit un peu compliquée.

Si la planche de bord est habillée en façade d’un très bel aluminium brossé, le cuir des sièges (sur-option dans ce cas, facturée 2 640 €) est assez spécial. Bentley indique qu’il provient de peaux de bêtes ayant été élevées dans le nord de l’Europe, dans des prairies sans barbelés et sans insectes, les piqures sur la peau pouvant faire des tâches. Eviter les barbelés, c’est facile, mais les insectes… Ils sont forts, chez Bentley !

Au volant : une Bentley, plus vivante que jamais

Dès les premiers tours de roue, une évidence s’impose : Le poids – près de 2,5 tonnes – semble s’effacer sous l’effet combiné de la direction hyper précise et suffisamment directe, du châssis actif, des roues arrière directrices et des barres antiroulis pilotées par l’électronique. En courbe, la voiture pivote avec une grâce inattendue, souvent à plat, et avec une belle maîtrise de l’assiette au freinage comme à l’accélération.

En mode « Confort », l’auto flotte sur la route comme un yacht sur une mer calme, avalant les imperfections avec un mépris souverain. En basculant en mode « Sport », la GT se tend et révèle une autre facette : celle d’un fauve déluré mais parfaitement dompté. Les passages de rapport claquent avec autorité, l’échappement (à clapets) rugit sans vulgarité, et les appuis deviennent d’une rigueur impressionnante. Cette grande GT britannique (mais à la technologie allemande puisque tout vient du groupe Volkswagen) a de quoi impressionner.

Un caractère toujours Speed

Malgré cette greffe électrifiée, la ContinentalGT Speed reste fidèle à son nom. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,2 s (contre 4 s pour le modèle précédent), et la vitesse maximale atteint 335 km/h. L’hybridation, loin de brider les performances, les sublime : les relances sont foudroyantes, le silence en mode électrique ajoute une étrange sensation, et le couple du moteur électrique comble chaque micro-hésitation du V8. A bas régime, les reprises sont immédiates en termes de réactivité et le muscle est là. Les accélérations continues semblent ne jamais s’arrêter, jusqu’à des vitesses très vite prohibées.

La batterie de 25 kWh permet environ 70 km d’autonomie 100% électrique (85 km sur la fiche technique), de quoi traverser une ville en silence ou accéder aux zones à faibles émissions sans sourciller. La recharge se fera plus volontiers sur une borne de 11 kW, afin de retrouver 100 % de batterie en moins de 3 heures. Sur une prise classique, il faudra plus de 12 h pour « faire le plein » de la partie électrique. Le mode Sport permet aussi, au prix d’une consommation un peu plus élevée, de régénérer les cellules. Voilà qui est pratique à l’approche lorsqu’on manque de prise.

Retrouvez le bilan de l’essai et la fiche technique page suivante

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