Clap de fin pour l’Autotrain

La SNCF vient d’annoncer l’arrêt de son service Autotrain, qui permettait de faire voyager son véhicule sur des wagons porte-autos, et ainsi pouvoir se reposer le temps du trajet jusqu’à destination.

Lancé dans les années 1950, Autotrain transportait les véhicules des particuliers par le rail grâce à des wagons spécifiques. L’avantage était de pouvoir éviter les bouchons autoroutiers, et aussi de ne pas passer le trajet derrière le volant. L’utilisation du ferroviaire préservait aussi l’environnement en privilégiant l’usage de l’électricité sur les parcours commercialisés.

Malgré les enjeux climatiques d’aujourd’hui, Autotrain va pourtant disparaître des grilles horaires de la SNCF le 14 décembre prochain. La compagnie met en cause le manque de rentabilité du service, qui accuse un déficit de 6 millions d’euros, correspondant à son chiffre d’affaires sur l’année 2018.

Ce manque de rentabilité est imputable au taux de remplissage des trains. En effet, avec l’offre actuelle (restreinte au seul voyage Paris-Provence) le remplissage est de 68% sur 2018. C’est 17% de plus qu’en 2017, mais ces chiffres restent en-deçà des 85% nécessaires pour qu’Autotrain soit à l’équilibre.

Un manque d’audace ?

Alors que la clientèle manque à l’appel, les dirigeants de la SNCF estiment que la politique tarifaire n’est pas assez chère. Selon nos simulations en ligne, ll en coûte environ 180 euros l’aller-retour Paris-Marseille, auquel il faut rajouter le prix des billets de train pour retrouver son véhicule sur place. En effet, AutoTrain ne dispose pas de couchettes pouvant accueillir les utilisateurs du service : ceux-ci doivent se rabattre sur un TGV faisant le trajet en quatre heures, contre une journée de transit pour leur voiture.

Encore une fois, c’est le serpent qui se mord la queue dans cette affaire confrontant le train, et la voiture. Cette conciliation maline pouvant réduire l’empreinte carbone des grands voyageurs se heurte aux principes de rentabilité désormais fixés sur le service public. Cette décision se fait donc au détriment d’une réelle volonté de démocratisation du service, qui aurait pu passer par un rajeunissement de sa clientèle, aujourd’hui cantonnée aux personnes de plus de 60 ans allant dans leur résidence secondaire. Après la suspension du transport de fruits et légumes pour Rungis, l’arrêt de l’AutoTrain, quel sort sera réservé au ferroutage ?

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Photo : Le Parisien / SNCF