Continental Winter Tour : Tout schuss en pneus hiver

La conduite sur neige ne s’improvise pas. Et lorsqu’on est sudiste et qu’on s’imagine que la différence ne doit être si importante que ça entre un pneu hiver et un pneu été – ou que c’est juste une question de marketing pour vendre des gommes – quoi de mieux qu’une petite session de pilotage sur une piste enneigée avec des pneus adaptés ?

Alpes d’Huez. Un samedi de décembre. Malgré le grand ciel bleu et la température légèrement au dessus de zéro, le beau manteau blanc est au rendez-vous. Ouf ! Il aurait été bien dommage de tester des pneus neige… sans neige. En arrivant sur le circuit qui accueille habituellement les épreuves du Trophée Andros, notre petit groupe de blogueurs invité sur une journée du Conti Winter Tour découvre avec bonheur une brochette de Renault Clio RS prêtes à faire parler la poudre(use). Chaussées de ContiWinter Contact TS 830 P, nos tractions avants de 203 chevaux doivent nous « faire » la matinée. Alors attention à ne pas casser le matériel durant les deux exercices qui nous sont proposés. Mais avec de tels pneus, on va vite se rendre compte qu’il faut sacrément pousser – ou être très très optimiste – pour se faire piéger sur une piste mêlant neige et glace.

De dérive en dérives

Lors notre premier exercice, le but est de prendre la pleine mesure de la conduite sur neige. Accélérations, prises de trajectoire et freinages sur la première moitié du circuit nous montrent à quel point ces pneus sont efficaces. En balançant notre Clio RS d’un virage à l’autre, on part facilement en sur-virage mais, la dérobade du train arrière se contrôle très facilement d’un léger contre braquage et la voiture se remet en ligne sans la moindre mauvaise surprise. Pas de coup de raquette en perspective. Sans expérience particulière de la conduite sur glace, on peut très facilement « jouer » et prendre du plaisir. Au freinage, l’ABS et les pneus hiver permettent de freiner fort et parfaitement en ligne. Mais gare au sous-virage en cas de freinage un peu tardif à l’approche d’un virage.

En fait, en oubliant nos tentatives désespérée d’être le nouveau champion du Trophée Andros, on sent surtout qu’il est possible de rouler en toute sécurité sur une route enneigé grâce à ces pneus adaptés. Ce qui est tout de même le but de cette journée. En effet, les gommes des pneus été ont tendance à durcir lorsque la température descend en dessous de 7°C. Ce qui réduit l’adhérence et augmente les distances de freinage. A titre de comparaison, sur une route enneigée, il faut 62 mètres pour stopper une voiture lancée à 50 km/h. Avec les pneus hiver Continental que nous testons aujourd’hui, cette même voiture n’a plus besoin que de 31 mètres pour s’arrêter.

Un grip bluffant

Nous nous rendons compte de leur pleine efficacité lors de notre deuxième atelier du jour. Toujours au volant d’une Clio RS, nous rejoignons l’autre partie du circuit de l’Alpes d’Huez. Un slalom en légère montée nous attend ainsi qu’une zone pour tester des manœuvres d’évitement au freinage. La aussi, le grip est assez impressionnant. Le slalom se passe raisonnablement bien à vitesse réduite et la tentative d’évitement est loin de se transformer en figure de patinage artistique. Nous essayons les mêmes exercices avec une Subaru Impreza 2.0 D de 150 chevaux. Les quatre roues motrices sont bien sûr efficaces mais, le poids de l’auto et sa direction moins directe que celle de la Clio RS laissent perplexes notre petit groupe à l’unanimité. En arrivant à 50 km/h sur la zone d’évitement, il y en a plus d’un – dont votre serviteur, je dois l’admettre – qui s’est retrouvé en grande difficulté pour éviter le double axel…

Pour résumer, par rapport à des pneus été qui clouent sur place n’importe quelle traction avant à la moindre montée sur une route recouverte de quelques centimètres de neige, les ContiWinter Contact TS 830 P offrent de nombreux avantages en conditions hivernales. Les performances au freinage sont nettement boostées sur les chaussées mouillées, la neige et la glace, et la traction est meilleure sur la neige. La direction répond bien mieux et offre une meilleure maniabilité. Quant à l’usure, elle est censée être régulière sur toute la bande de roulement grâce à une bonne répartition de la rigidité.

Jouet de l’après-midi

De retour après le déjeuner, nous découvrons la surprise de l’après-midi. Des Polaris RZR nous attendent pour disputer une « course » en relai sur l’intégralité du tracé. Équipés de pneus cloutés, ces engins qui se pilotent en 4 roues motrices ou en propulsion vont nous régaler ! Casqué, ganté, et bien emmitouflé dans mon blouson, j’attaque pied au plancher le toboggan de l’Alpes d’Huez. Ici, le but est de… s’amuser ! Sans casser de machine si possible. Ce qui n’est pas évident car les réactions sont très changeantes d’un tour sur l’autre vu que la piste est tout aussi changeante. Et c’est finalement beaucoup plus simple de profiter pleinement de ce Polaris RZR avec ses pneus cloutés sur une surface bien enneigée que sur une piste qui a déjà bien souffert après les passages répétés en dérapage des fous furieux que nous sommes. Au bout que quelques minutes, on a même arrêté de compter les têtes à queue des uns et des autres… Ce qui ne nous a pas empêché de redescendre de la montagne avec une joli diplôme de pilotage sur glace ! Et avec la certitude que de bons pneus hiver sont réellement indispensables quand les conditions l’imposent. La sécurité en dépend.

Texte et photos : JMS