Essai – Alfa Master drive…

Une Alfa 8C competizione, des Giulietta 1750 Quadrifoglio Verde 235 cv, des MiTo Mito MultiAIR 170 cv, une 159 3,2 V6 256 cv et une 159 SW 1750 TBI 200 cv :  voici les modèles qui attendaient sagement leurs conducteurs du jour pour un stage sur le circuit de Fontange (piste d’essai Michelin) sous le beau soleil de Provence pour le Alfa Master drive.

Le but de cette journée ?  Non pas nous transformer en pilote, mais nous amener à mieux appréhender une voiture moderne et découvrir que les limites de leur tenue de route sont souvent bien plus repoussées qu’on ne l’imagine… J’ai testé pour vous !

Rien ne vaut la pratique…

Alain Galzot (photo ci-dessous), le responsable du Alfa Master drive, explique le déroulement de la journée à tout le monde. Et très vite, on passe à la pratique. Au programme : un slalom basé sur la « double tache  » (gardez les gaz constant et manœuvrer), un freinage d’urgence pour comprendre à quoi sert l’ABS, un autre mais avec un évitement et enfin un « lâché d’accélérateur » en plein appui… S’en suit une dernier cours théorique et, après une pause déjeuner bien méritée, rendez-vous sur le petit circuit arrosée et, cerise sur le gâteau, place à la prise en mains de sa majesté la 8C !

Si le slalom se passe très simplement, l’exercice qui consiste à (je cite nos moniteurs)  « défoncer la pédale de frein » permet de voir que les capacités de décélération à 80 km/h sur une piste sèche sont étonnantes. Il faut juste penser à « monter sur les freins » et à leur demander de fournir leur effort maximal avec un déclenchement de l’ABS. Et c’est bien souvent ce que l’on n’ose pas faire au début du freinage… Et l’exercice, répété trois fois d’affilée, ne se traduit pas par une baisse d’efficacité ou un allongement de la distance d’arrêt.

L’évitement en fin de freinage est aussi très instructif : on reprend l’exercice précédent sauf que l’on attend l’ordre du moniteur pour se jeter sur la pédale du milieu et donner un coup de volant afin d’éviter le petit plot qui tremble à la vue de la voiture qui semble en vouloir à son intégrité physique. Mais il a de la chance le petit plot… car on dispose de l’ABS et on conserve tout le pouvoir directionnel grâce à lui ! Hop, un coup d’œil sur l’endroit où on veut aller, un coup de volant à droite, on évite l’accident et on s’arrête. Notre moniteur  du Alfa Master drive avait sans doute une haute estime de votre serviteur car il prenait un malin plaisir à donner son « top » assez tard… Et un plot ne s’en est pas remis !

Certes, on est dans les conditions optimales (pas de stress, exercice connu à l’avance…) mais nul doute que si cela reste gravé dans une zone de votre cerveau dédiée à la survie, le jour où le problème se présente, vous pouvez espérer vous en sortir !

Le quatrième et dernier test a pour but de démontrer que l’invention du VDC (ou ESP) n’a pas mobilisé des ingénieurs pour rien… En effet, le démarrage se fait tranquillement, puis sur ordre du moniteur, on accélère a fond en seconde, on relâche d’un coup l’accélérateur tout en donnant un grand coup de volant sans rien toucher d’autre (freins ou accélérateur) et on laisse faire le contrôle de stabilité. C’est assez étonnant… Là où il faudrait contrebraquer finement et faire attention de ne pas se prendre une belle « raquette » qui vous renvoie de là où vous venez, tout se passe en totale sécurité.

A la différence d’un pilote, le système peut, lui,  freiner la roue qu’il veut pour contrer le sous et le sur virage… Quand on voit cela, on se plait à penser que ce ne sont pas seulement les radars qui ont fait baisser le nombre tués sur la route !

Reprise…

A la fin de cette matinée complète, Alain Galzot termine sur un dernier théorique et l’heure du déjeuner sonne. Le plateau repas est vite avalé car on nous attend sur la piste à faible adhérence Michelin pour quelques tours de circuit ! C’est une sorte de recréation où on apprend les techniques de base du pilotage : position des mains sur le volant, regard correctement projeté vers l’avant, accélération en sortie de courbe et respect des trajectoires. C’est l’occasion de se faire plaisir en toute sécurité !

Enfin, last but nos least, la 8C a eu le temps de chauffer et nous attend pour deux tours de l’anneau de vitesse… je vous en dirai plus dans un autre article !

Les forces en présence.

D’un côté, une vingtaine de stagiaires (trois par voiture) et de l’autre, 4 moniteurs. Les voitures sont les dernières évolutions de la gamme et les deux Giulietta 1750 Quadrifoglio Verde 235cv viennent  à peine d’intégrer le parc. Une 8C est présente pour le plaisir et le rêve. Enfin, pour ce qui est du rêve, il devient réalité avec deux tours de piste et le droit de mettre « gazzzzzz » en grand dans les deux grandes lignes droites afin faire rugir le 8 cylindres et constater la rapidité de la boîte robotisée…

Au total, une quarantaine de sessions seront organisées pour cette sixième année d’activité, sur des pistes aussi variées que Croix en Ternois, Morte Fontaine, Lohéac, Pau ou encore Bordeaux. Et il est possible de réserver tout un stage pour une entreprise (prise en charge par le budget formation…) Et mon petit doigt me dit que des journées circuit pour les clients Alfa sont en prévision…

Echantés

Pierre et Valérie, deux stagiaires rencontrés au Alfa Master drive sont repartis satisfaits de leur journée. Si Valérie en était à son troisième stage, Pierre découvrait la formule. Mais pour les deux, les apports et les conseils de l’équipe de moniteur les amènent à penser la route différemment, avec une maîtrise qui n’a pas pour but de leur permettre de faire un temps et de rouler plus vite, mais au contraire, de rouler plus tranquille.

Pour ma part, je trouve que ces stages apportent une vision de la sécurité qui tranche avec celle qu’on nous impose à longueur de spot télé.

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