Essai Avinton : une moto française !

En matière de motos, la France a eu une belle période entre 1930 et 1950 (rendez-vous au musée de la moto de Marseille pour le constater). Mais cette époque est révolue (malheureusement). Alors quand des passionnés titillent notre fibre nationale et que en plus il est possible d’essayer les produits, on enfile le casque et on essore la poignée.

Quel look !

Question de goût bien entendu… mais je dois bien avouer que la ligne générale de la Avinton ne laisse pas indifférent. J’ai même un faible pour la version roadster (guidon haut) qui est plus polyvalente que celles qui disposent de guidon bracelets positionnés bas voire très bas.

Le châssis poutre accueille une carrosserie minimaliste soignée et un ingénieux système d’alimentation en air. Les très belles jantes usinées dans la masse reçoivent un système de freinage à simple disque mais si vous souhaitez un produit plus évolué et sportif, il suffira de le demander.

Même le nom a été étudié : il est la résultante de la contraction entre « Aston Martin » et « Reventon » de chez Lamborghini…

A l’unité

Car quand on fabrique des motos à la main, il est possible de répondre à toutes (ou presque…) les attentes des acheteurs. C’est ce que propose la gamme « Cult » avec une sellerie, des coloris, des amortisseurs, une ligne d’échappement, des jantes et une position de conduite qui sont laissés au libre choix de la personne qui signe le chèque…

Une équipe de deux personnes se charge de monter chaque exemplaire. Il est même possible pour le client de venir assister voire de participer à la fabrication !

Pour l’entretien, il peut-être réalisé soit chez Avinton, soit par le propriétaire lui-même après une formation, soit par un service à domicile soit par des concessions agréées.

A fin juin, 4 Avinton circulent et une dizaine sont en commande. A 30 000 euros le tarif de départ, il faut saluer le bon démarrage de la commercialisation depuis le 7 avril 2012 (Sunday Ride Classic au Paul Ricard) et l’objectif en année pleine est de 70 motos. Sachez que, entre la commande et la livraison, il faut compter 3 mois pour poser votre séant sur la selle.

1640 cm3…

Pour mouvoir cette belle moto, Avinton utilise un moteur S&S bicylindre en V à 45 degrés, à refroidissement par air, 4 temps et 4 arbres à cames latéraux avec carter sec. Fort de 120 chevaux (en version libre) à 5 750 tr/mn, il tracte fort grâce à son couple de 165 Nm à 4 250 tr/mn. Grâce au système Vortec s’ouvre à 3 500 tr/mn et force l’arrivée d’air, comme sur un gros V8 américain ! Pesant seulement 195 kilos (tous pleins faits), l’Avinton avionne ! Le bruit du moteur est canalisé par une sortie d’échappement très permissive… un régal !

Grâce à un centre de gravité assez bas (le réservoir d’essence est sous la selle), la prise en mains est rapide. Toutefois, la version que j’ai pu tester, avec le guidon très bas, demande d’adopter une position de conduite très « racing » fatigante quand on n’en a pas l’habitude. Le freinage, endurant et puissant, n’appelle pas de commentaires particuliers et la mise sur l’angle est un jeu d’enfants ! Les suspensions sont fermes et on sent bien les irrégularités de la route.

Au rayon des reproches, en faisant la fine bouche, j’aurais aimé un monobras pour le look et un tarif plus doux pour mon banquier… Mais bon, sur le dernier point, c’est moi qui suis pauvre !

Pour en savoir plus : http://www.avinton.fr/

Avinton est installé pas loin de Montpellier.

Texte et photos : Philippe HORTAIL

En complément… : Les Motards en colère (FFMC) appellent à la désobéissance civique !