Essai de la nouvelle Mondeo: La Ford des temps modernes

C’est au cœur d’un segment aux ventes difficiles que débarque la quatrième génération de Mondeo. Lancée en 2012 aux Etats-Unis, cette Ford grand modèle a néanmoins quelques atouts à faire valoir.

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Chahutées par les monospaces, les crossovers et les SUV, les berlines familiales sont maintenant davantage des véhicules de flottes d’entreprise que la voiture principale des familles. Les versions break sont souvent prisées –comme c’est le cas, pour les concurrentes Peugeot 508 ou Volkswagen Passat (voir essai de la volkswagen Passat)- et l’immense majorité des ventes se fait en diesel.

Malheureusement, au regard des deux versions dont nous avons pris le volant, c’est en essence que la nouvelle Mondeo s’exprime le mieux, grâce à un bloc 1.5 Ecoboost qui génère un agrément de conduite élevé, alors que la livrée 180 ch diesel –soit 20 ch de plus- fait moins bien, aussi bien en termes plaisir que de sentiment de puissance -nous y reviendrons plus loin.

Technologie avancée

essai ford mondeo 9Afin de donner de la valeur ajoutée à leurs modèles en mal d’amour, les constructeurs font descendre des équipements hier réservés à des véhicules très haut de gamme dans ces berlines plus conventionnelles  vendues à des tarifs acceptables. Ainsi la nouvelle Mondeo reçoit des airbags logés dans les ceintures de sécurité latérales arrière, que la Mercedes Classe S a étrenné il y a quelques mois. Ces coussins gonflables sont censés amoindrir les blessures au thorax en cas de choc frontal. Attention, il s’agit d’une option, facturée 700 € dans un pack qui comprend un système d’alerte en cas d’endormissement (donc l’efficacité n’a nulle part été prouvée) et du système d’avertissement de la présence d’un véhicule dans l’angle mort, matérialisé par des diodes dans les rétroviseurs extérieurs.

Longue –près de 4,90 m– la nouvelle Mondeo sait aussi se garer toute seule (elle gère la direction, le conducteur garde le contrôle de l’accélérateur et du frein. A l’opposé il abandonnera ces fonctions en roulant par exemple sur autoroute, où le régulateur de vitesse adaptatif pourra gérer la position de la voiture dans le flux, voire dans la ligne, ce qui ne dispense pas de tenir le volant.

Equipée d’une caméra qui filme la route, la Mondeo sait aussi lire les panneaux, notamment ceux des limitations de vitesse. Le conducteur a de moins en moins d’excuse…

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Un intérieur revu

essai ford mondeo 10Terminé la console centrale pleine de boutons : elle accueille seulement maintenant quelques commandes et paraît presque… vide. Plus épurée, elle est relayée par un système multimedia et des commandes qui obligent à entrer dans des sous-menus pour activer ou inhiber certaines fonctions, ce qui est peu pratique. Mais il fallait bien faire des choix.

Néanmoins, le niveau de finition est de facture correcte, et le GPS Europe sur grand écran couleur se montre performant, tout comme l’installation audio, optionnelle (650 €) et de marque Sony, qui se montre à la hauteur grâce à ses 11 haut-parleurs.

Au chapitre des regrets on notera que si le modèle a grandi (+ 9 cm) et s’est néanmoins (un peu) allégé –d’environ 30 kg– l’habitabilité ne progresse pas, à l’avant comme à l’arrière, même si elle reste correcte aux deux rangs.

Sur les berlines, le hayon de coffre finit sa course bien trop haut pour pouvoir être ouvert dans un garage, mais le volume disponible est de bon aloi, en dépit d’un compartiment taillé long mais pas très haut.

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Efficace sur route

essai ford mondeo 3Equipée ou non de la suspension pilotée (compliquée à paramétrer car son ajustement nécessite d’entrer dans des sous-menus), cette Ford est une bonne surprise. Seul le mode Confort, dans le cas du choix d’une suspension paramétrable, se montre trop mou pour assurer une tenue de route suffisamment précise à nos yeux. Mais dans tous les autres cas, cette nouvelle Mondeo donnera satisfaction à ses utilisateurs, en se montrant docile, précise et dynamique à la fois.

Pour démontrer ses talents en matière de comportement routier, elle pourra recevoir plusieurs moteurs, dont notamment un bloc Ecoboost à trois cylindres d’un litre de cylindrée développant 125 ch, une première dans la catégorie. Il arrivera courant 2015. En essence, c’est donc un bloc à quatre cylindres de 1.5 l de cylindrée développant 160 ch qui constitue l’offre de lancement. Il est recommandable et tout à fait brillant. La gamme essence est coiffée par un moteur de 2.0, 240 ch, en attendant des versions plus affûtées qui porteront le label ST. Côté diesel, la gamme s’étend de 115 à 210 ch, avec un cœur de gamme à 150 ch et 180 ch, ce dernier étant le seul diesel dont nous ayons pu prendre le volant sans être totalement convaincu par son caractère.

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Bilan

Ford lance actuellement beaucoup de modèles qui vont faire du bien à son image. La Mustang, qui arrivera en France dans quelques mois, puis le grand SUV Edge, qui deviendra le fleuron de la gamme en Europe. A côté de ces deux modèles à la forte personnalité, la Mondeo tentera de vendre ses charmes à une clientèle restée fidèle aux berlines familiales, mais surtout aux entreprises qui ont toujours besoin de véhicules discrets. Reste pour les citadins la possibilité de choisir une livrée hybride-essence -187 ch de puissance cumulée– qui pourrait leur permettre de traverser la ville sans la vibration d’un diesel, et sans consommer beaucoup d’un carburant devenu trop cher à leurs yeux.

Les Plus

– Bloc 4 cylindres de 1.5 l de cylindrée développant 160 ch

– Niveau de finition intérieure (GPS + installation audio Sony)

– Technologie avancée

Les Moins

– Moteur diesel 180 ch

– Plus grande et plus légère mais pas plus habitable

– Un système multimédia pas très intuitif

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Galerie Photos

Texte Didier Laurent