Essai Jaguar F-Type R Coupé: Sportive sans complexe

Pour tous les conducteurs, ou presque

Le V8 déplace les 1 650 kg de la bête (relativement lourde malgré l’emploi massif d’aluminium dans la construction de sa coque) avec la force d’une tornade, qui se retrouve dans les échappements à chaque décélération. Impossible de progresser discrètement en milieu urbain, même sans avoir actionné la touche « échappement sport ». Chaque montée en régime s’accompagne d’un sourire, qui se crispe lorsqu’on regarde le compteur de vitesses… et de rechercher nerveusement l’adresse du circuit le plus proche pour enfin profiter de son achat.  Car 4,2 s pour effectuer le 0 à 100 km/h et 300 km/h en vitesse de pointe, ça génère d’autres envies que de rouler sur nationale ou aurotoute !

Essai Jaguar F Type-R Coupé 22

Et 550 ch sur les roues arrière, même s’ils sont contrôlés par un ESP bien calibré, peuvent réserver quelques surprises. En mode coulé, avec la boîte de vitesse et l’amortissement sur le mode Confort, les conducteurs peu habitués aux voitures puissantes n’auront qu’à s’habituer aux mensurations de l’engin et composer avec la visibilité périphérique très différente de celle d’un modèle de grande série.

En revanche, lorsque le mode Dynamic est enclenché, celui-ci raidissant les suspensions, améliorant la réactivité du moteur, retardant les interventions de l’ESP (par ailleurs déconnectable) et faisant passer la boîte de vitesse en mode Sport (auquel il vaut mieux préférer le mode manuel pour un meilleur contrôle du régime de passage des rapports), c’est une autre histoire et la voiture demande alors plus de doigté pour être exploitée. Ajoutez à cela une météo automnale et des pneus ultra sportifs, qui n’aiment pas l’humidité et/ou le froid, et c’est cette fois de solides bases de pilotage qu’il vous faudra afin d’exploiter convenablement la belle. Car chaque accélération en courbe devient alors une opportunité de pratiquer le déhanché, et même si il reste toujours suffisamment de moteur pour ramener la rebelle dans le droit chemin, on frôle le politiquement incorrecte, et pour les plus inexpérimentés les ennuis.

Il convient tout de même de préciser que ce comportement olé-olé est sacrément rafraîchissant au cœur d’une époque automobile où tout est aseptisé, mais simplement qu’il surprendra ceux qui n’ont pas connu les sportives de pointe de génération précédente. Moins drôle, mais sûrement plus efficace, une transmission intégrale viendrait assagir et rendre plus fréquentable pour le commun des mortels cette sportive qui a bien des atouts à faire valoir. Cela tombe bien, la version 4X4 sera présentée la semaine prochaine au salon de Los Angeles.

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