Essai SUV : Mitsubishi Outlander PHEV, un bon compromis sur son segment

Les hybrides ont le vent en poupe et si certains constructeurs semblent avoir un train de retard, ce n’est pas le cas de Mitsubishi qui propose une évolution de son SUV Phev (Plug-in Hybrid Electric Véhicle) sur la base du Outlander dont la version 2017 apporte son lot d’évolutions.

Positionnement haut de gamme mais pas premium

Le positionnement de Mitsubishi, après le rachat par Nissan de 34% de son capital, va évoluer dans les prochaines années.

En effet, si on connait déjà, pour Renault, Nissan, Infiniti et Dacia, leurs cibles de clientèles et leurs rayonnements géographiques, il en va autrement de la marque Mitsubishi qui, malmenée par le scandale du non respect des normes de pollution, va devoir rebondir.

Pour cela, une stratégie de développement est actuellement à l’étude. Elle pourrait déboucher sur un positionnement « haut de gamme », supérieur à celui de Renault, mais pas « premium », secteur dévolu à Infiniti, avec une expertise liée à aux 4×4. Une sorte de Range Rover japonais ? Seul l’avenir nous le dira.
Ce qui est déjà sûr, c’est que Renault, qui n’a pas pour le moment de solution hybride à offrir à ces clients, a aussi acheté Mitsubishi pour son expertise dans le domaine.

Outlander, premier dans sa catégorie

Dès 2014, Mitsubishi a lancé le premier SUV hybride rechargeable sur la marché. Depuis il s’est écoulé à 100 000 exemplaires a travers le monde, dont 80 000 pour le seul vieux continent.
Avec le millésime 2017 arrivent de nouvelles fonctionnalités comme le commutateur « EV » qui force le Outlander à fonctionner en mode 100% électrique.

A ce mode de conduite il convient d’ajouter le frein de stationnement électrique, l’alerte d’angle mort et celle de circulation transversale arrière qui vous avertit dès qu’un autre véhicule s’approche par l’arrière sans que vous l’ayez remarqué.

Un mode 100% électrique

Lors de notre essai, l’Outlander PHEV a commencé par puiser dans sa batterie pour parcourir environ 40 kilomètres (sur les 54 annoncés comme possibles par Mitsubishi).
Il est possible d’aller au bureau tous les jours sans consommer une goutte de carburant.
On apprécie aussi cette capacité à s’élancer promptement et à se glisser dans la circulation urbaine et périurbaine sans aucune difficulté grâce aux deux moteurs de 60 kw, un situé à l’avant et l’autre à l’arrière.

Ensuite, c’est le moteur thermique qui prend le relais (il intervient aussi en cas de forte accélération). Ce 4 cylindres atmosphérique de deux litres de cylindrée développe 121 chevaux mais il est pénalisé par la transmission CVT (à variation continue) qui le fait « mouliner » et le rend bruyant.

Avec un poids annoncé de 1860 kilos, il ne faut pas attendre des performances décoiffantes : le 0 à 100 km/h est abattu en 11 secondes et la vitesse de pointe est de 170 km/h.

En plus du mode de conduite 100% électrique, on dispose du mode hybride série : le moteur thermique se met en route pour produire de l’électricité lorsque le niveau de charge de la batterie est faible ou pour gagner en puissance le cas échéant; et du mode hybride parallèle : le moteur thermique entraîne le véhicule, avec si nécessaire la propulsion par le moteur électrique.

Par rapport au Pajero ? Les deux produits n’ont rien à voir…

Nous avons eu, en une autre occasion, la possibilité de tester le Mitsubishi Pajero Long 3.2 Instyle BVA 4WD; les deux produits n’ont bien sûr rien à voir…

Le Pajero est un aventurier, capable d’affronter des terrains hostiles grâce à son moteur 4 cylindres diesel de 3200 cm3 développant 190 chevaux et 441 Nm dès 2000 tr/mn. Il peut aussi, et surtout, s’appuyer sur sa transmission intégrale Super Select (SS4-II) ainsi que sur le blocage de différentiel arrière et le mode « rapports courts » pour les franchissement compliqués.
Il ne se classe pas dans la catégorie des SUV même s’il dispose de 7 places et de tout le luxe issu d’un tel véhicule (cuir, hifi, sièges électriques…). Bruyant et gourmand (comptez au moins 12 litres pour parcourir 100 kilomètres… il faut bien tirer les 2 375 kilos à vide), il reste le compagnon idéal pour une expédition hors des routes goudronnées.

Au final

Avec le PHEV, Mitsubishi fait progresser l’Outlander qui dispose d’une présentation flatteuse (même si certains plastiques ternissent le tableau), d’une solution d’hybridation satisfaisante, d’un comportement et d’un confort qui n’appellent aucun reproche.

On a aimé

L’autonomie en mode 100% électrique
La technologie embarquée

On regrette

La boite CVT
Certains détails de finition

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Philippe HORTAIL
Photos : P.H.

Mitsubishi Outlander PHEV : le diaporama de L’Agenda de l’Automobile