Essai Nissan Juke R 2.0: Ils ont remis ça !

Après le Juke R de 485 ch fabriqué à quelques exemplaires et vendu 500 000 €, Nissan vient de produire un Juke R 2.0 qui cache sous sa robe noire mate toute la technologie d’une GT-R Nismo de 600 ch (voir article Nissan Juke R 2.0).

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Essai Nissan Juke 58Le Juke de série, lancé en 2010 puis restylé en 2014 est la seconde poule aux œufs d’or de Nissan. Après le Qashqai, best-seller des ventes de la marque en Europe, il représente 700 000 immatriculations depuis son lancement, dont 80 000 en France. Vendu à plus de 10 000 unités depuis le début de l’année 2015, il se destine à une clientèle qui a envie de se faire plaisir en portant Essai Nissan Juke 1son choix sur une carrosserie originale et un modèle bien équipé, puisque 2/3 des ventes se font sur les deux plus hauts niveaux de finition (sur cinq proposés). Sans être exclusif, le Juke souffle donc un vent de différence, que le service marketing de Nissan exploite au travers d’idées un peu folles comme celle de lui greffer une mécanique de super sportive telle que celle de la GT-R Nismo.

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Au volant d’un SUV de 600 ch

Essai Nissan Juke 40Le Juke R 2.0 reprend toutes les entrailles (châssis, moteur, boîte de vitesses, trains roulants) mais aussi la planche de bord de la GT-R Nismo. Nissan n’annonce aucune performance pour ce modèle unique, mais la supercar étant censée réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h en seulement 2,7 s. Le Juke étant à la fois moins bon sur le plan aérodynamique mais moins lourd de 300 à 400 kg (entre 1 300 et 1 400 kg) il est alors permis d’envisager des chiffres de même valeur.

Essai Nissan Juke 65Extérieurement, le Juke R 2.0 reçoit des boucliers, des passages de roue, des bas de caisse, et un aileron arrière en carbone. A l’avant de plus grandes entrées d’air ont été prévues pour refroidir le moteur V6 3.8 bi-turbo, à la fois au niveau du bouclier mais aussi sur le capot.

Essai Nissan Juke 55Bien sanglé par de gros harnais dans les sièges baquets uniquement accessible après avoir enjambé une barre de renfort latérale, on se sent comme enfermé dans une machine de guerre indestructible. Les premiers tours de roue permettent d’entendre des bruits mécaniques et aérodynamiques que l’on perçoit habituellement à bord d’une voiture de course. Après quelques centaines de mètres parcourues à vitesse modérée sur le circuit de Mortefontaine (60), le moniteur de pilotage qui se trouve sur le siège de droite autorise à hausser le ton.

D’abord en mode automatique (il s’agit d’une boîte de vitesse robotisée à 6 rapports avec palettes au volant). Et là, évidemment il se passe des choses, notamment au niveau de la poitrine, où l’on sent un poids appuyer de plus en plus fort. Les changements de cap se font sans aucune oscillation latérale de la caisse, rigide comme une barquette de course et confortable comme… comme… ce n’est pas le problème.

Sanglés dans une machine à laver inclinée à 43°

Essai Nissan Juke 59Après un peu d’accoutumance, il s’agit ensuite d’emprunter les voies les plus hautes de l’anneau de vitesse du circuit, dont la piste supérieure est inclinée à 43 °. L’exercice, réalisé à partir de 140 km/h et en accélération maximale jusqu’à 240 km/h, permet alors de se rendre compte, outre le peu de temps pour passer d’une allure à l’autre, des capacités de ce gentil SUV à tenir le cap, changer de voie en un clin d’oeil tout en étant collé au sol par une force centrifuge qui donne la nausée.

Essai Nissan Juke 51Alors que nous progressons largement au-dessus de 200 km/h, sanglés dans une machine à laver inclinée à 43 ° et que l’on a l’impression de friser le bord supérieur de l’anneau de vitesse, mon moniteur du jour, tel un professeur de golf qui fait travailler son swing à un élève un peu tendu, m’indique que pour cet exercice il est important Essai Nissan Juke 62d’avoir les avant-bras bien relâchés. C’est alors le moment d’être de la plus grande mauvaise foi possible et d’indiquer au moniteur que tout va bien, comme en témoigne les gouttes de sueur qui deviennent de plus en plus visibles…

Mais j’ai une excuse. L’habitacle n’étant pas climatisé, c’est très certainement là que se trouve l’explication de cette sudation soudaine. La sensation d’être un pilote de chasse en plein virage, mais sur terre, prendra fin quelques minutes plus tard, lors d’un ralentissement en douceur afin de ne pas être trop malade en descendant de l’anneau…

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Notre Avis

Alors qu’il semble préférable de pratiquer ce genre d’exercice dans les mêmes circonstances que lorsqu’on va faire une prise de sang matinale, autrement dit à jeun, il convient de préciser que prendre le volant de ce genre d’engin, à mi-chemin entre le prototype et la voiture de course, est une expérience intéressante. Alors qu’il n’y aurait aucune raison objective à utiliser un Juke R 2.0 sur la route, il serait tout de même permis, dans la mesure où Nissan consente à vous en vendre un, de se rendre au circuit par la route. Et de prendre beaucoup de plaisir.

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Le Juke R 2.0 qui nous a été confié a été fabriqué par la société anglaise RML, qui produit les 370 Z GT4 et les GT-R GT3 engagées dans le championnat Blancpain Series. Compte tenu du caractère exclusif du produit, elle n’en fabriquera pas des centaines et Nissan indique qu’il n’est d’ailleurs pas prévu d’en vendre, qu’il n’y a pas de prix défini, mais que si un client potentiel se faisait connaître tout reste possible. Il y a donc fort à parier que cet exemplaire aujourd’hui unique ne le restera pas très longtemps.

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