Formula E, Hong-Kong : début de saison en fanfare pour Buemi !

Le champion en titre remporte la première course de la saison à Hong-Kong. Retour sur un ePrix très mouvementé.

La Formula E est entrée dans une nouvelle dimension. Pour sa troisième saison, le championnat 100 % électrique découvre six nouvelles villes dont Hong-Kong, qui a reçu ce dimanche la discipline pour la première course de la saison. Dans le paddock, de nouveaux visages apparaissent : l’écurie Jaguar et ses pilotes Adam Caroll et Mitch Evans, Techeetah avec Jean-Eric Vergne et Ma Qing Hua ou encore José Maria Lopez, le triple champion du monde de WTCC, arrivé chez DS-Virgin Racing.

Fe Hong Kong Octobre 2016Malgré ces nouveautés, il y a un aspect qui n’évolue pas en Formula E : c’est la domination de Renault e.dams. L’écurie française, dont la monoplace arbore une nouvelle couleur bleue, a fait l’étalage de son expérience et de son talent en s’offrant la première victoire de la saison grâce au Suisse Sébastien Buemi, auteur de son 7e succès dans ce championnat. Le pilote essayeur chez Red Bull en F1 a offert une démonstration de gestion sur un tracé difficile à maîtriser (1,80 km, 10 virages). « L’asphalte est très glissant, c’est vraiment compliqué de trouver la vitesse maximale » expliquait Sébastien Buemi avant de s’élancer.

Pour contrer ce phénomène de manque de grip, variable selon les circuits urbains, Michelin a pourtant développé un pneu spécifique à la discipline. Le Pilot Sport EV2 présente la particularité d’être utilisable par tous les temps et de tenir toute la journée de course. C’est un fait unique dans le monde de la monoplace, d’autant que les pneus ressemblent à ceux d’une voiture de série alors qu’ils sont montés sur des jantes de 18 pouces. Pour Serge Grisin, le manager de Michelin en Formula E « le Pilot Sport EV a révolutionné l’approche du pneu de compétition.

La version EV2, que nous venons de lancer, va encore plus loin. Nous avons gagné 5 kg de masse sur un train (4 pneus) ce qui correspond à 250 pneus en moins sur la saison. Sur le plan écologique, c’est parfait car nous utilisons moins de matière, fabriquons –et recyclons- moins de pneus. Tout cela reste dans l’esprit du championnat. »

Du show et de la casse

Fe Hong Kong Octobre 2016Si la course s’apparente à un casse-tête pour les pilotes et les ingénieurs, cela a réjouit le public qui s’est donné rendez-vous autour du tracé. Plus de 22 000 billets ont été vendus pour cette grande première qui s’est jouée à guichet fermé, dans une ambiance familiale et mixte : de nombreuses femmes ont en effet assisté à ce premier ePrix de la saison et bravé la forte chaleur dominicale.

Le spectacle a débuté dès le début de la journée avec les essais et les qualifications où le grand vainqueur du jour, Sébastien Buemi, n’a signé que le 6e temps.

C’est l’écurie Nextev Nio qui s’était offert une démonstration en s’offrant un doublé avec Piquet Jr (pole position) et Oliver Turvey (2e). Les deux pilotes ont notamment bénéficié de la suppression de la « superpole », l’ultime stade des qualifications après l’accident dont a été victime le Néerlandais Robin Frijns (MS Amlin Andretti) qui a désintégré sa monoplace contre un mur. Il prendra finalement le départ, son équipe ayant réalisé un important travail de remise à niveau.

DS-Virgin patine, Buemi assure

Fe Hong Kong Octobre 2016De la casse, il y en a eu beaucoup pendant la course. Le Chinois Ma Quing Hua se manque dès le premier virage et Di Grassi, qui ne peut l’éviter, détruit son aileron avant. Un peu plus tard, Lopez, complètement déstabilisé en course (il passe de la 2e à la 17e place en l’espace de quatre tours), termine sa course lui aussi contre le mur (17e tour). En fait, il a frotté contre la monoplace de Sam Bird, son coéquipier, dans les premiers virages, et a endommagé ses suspensions. Il n’a donc pu ensuite que tenté de suivre, jusqu’à ce que la pièce, jusqu’alors tordue, ne vienne à lâcher. Les mésaventures ne s’arrêtent pas là chez DS-Virgin.

Alors que Sam Bird a longtemps mené la course, l’Anglais perd un temps précieux à l’issue de son changement de monoplace et ressort avec un tour de retard sur les meilleurs (29e tour). « Je ne sais pas pourquoi DS-Virgin a opté pour un relais aussi long » expliquait après la course Sébastien Buemi. En réalité, un problème technique a obligé le pilote britannique à faire un « reset » soit une remise à zéro, des circuits électroniques de sa voiture, soit une procédure qui demande 45 secondes.

Le pilote suisse en a en tout cas bénéficié puisqu’après avoir pris le meilleur sur Di Grassi (24e tour), il prend la tête de la course et ne la quittera plus. Derrière, c’est l’Allemand Nick Heidfeld (Mahindra) qui complète le podium, lui qui a terminé la course avec seulement 1% de batterie. Il termine devant Nicolas Prost (4e) qui permet à Renault e.dams de déjà mener au championnat des constructeurs, que l’écurie avait remporté l’an dernier. La Formula E va quitter la moiteur asiatique pour découvrir la chaleur de Marrakech, le 12 novembre prochain. Voilà qui promet !

Didier LAURENT

Photos : Christophe HUNSICKER

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