
#GPFranceF1 : un « poison-pilote » au circuit Paul Ricard
60e Grand Prix de France F1 au circuit Paul Ricard : avec des « si » les spectateurs se seraient bousculés, et l’équipe Mercedes AMG aurait même pu voir rouge… Mais, dimanche, ce fut juste le cas du Dauphin, le finlandais Valtteri Bottas, lorsque le monégasque Charles Leclerc (Ferrari) apparut dans ses rétroviseurs à l’approche du drapeau à damier.
Au coeur du peloton Daniel Ricciardo (Renault) faisait le spectacle et se battait comme un diable pour récolter six précieux points, dont une double pénalité allait le priver. Décidée par des individus qui confondent régulièrement la loi et l’esprit de la loi, comme ce fut déjà le cas à Montréal pour Sebastian Vettel. A force de juguler les pilotes ça va partir en vrille. D’ailleurs, juste après l’arrivée, Ricciardo leur a donné un conseil sur la chaîne néerlandaise Ziggo Sport : « Fuck them all », en français « qu’ils aillent tous se faire niquer ». Bref.
Pendant ce temps, devant, loin devant, un certain Lewis Hamilton jouait encore et toujours au « poison-pilote » – vous lisez bien poison – devant la meute des bébés requins…
Lewis 79e victoire, Mercedes 50e doublé
Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a donc remporté sa 79e victoire en F1, sa sixième de la saison 2019 et sa deuxième en France en partant depuis la pole position, et son coéquipier le suomi Valtteri Bottas a franchi la ligne d’arrivée en deuxième position pour assurer à l’équipe Mercedes-AMG Petronas un 50ème doublé, devant une étoile montante le monégasque Charles Leclerc (Ferrari).
Au classement provisoire du championnat du monde des pilotes F1, le « poison-pilote » caracole en tête avec 187 points, devant son compère Bottas (151pts). Et côté constructeurs, pour Mercedes-AMG Petronas Motorsport c’est aussi l’échappée belle avec 338 points, devant Ferrari (198pts).
Lewis Hamilton : « Cela peut sembler facile de l’extérieur »
Pour Lewis Hamilton, c’est avant tout une victoire de son équipe, Mercedes AMG Petronas : « Je cours depuis très longtemps rappelle-t-il, mais ma passion pour le pilotage et la compétition ne vieillissent jamais. Chaque Grand Prix est un défi, j’adore travailler pour prendre l’ascendant sur les autres pilotes en maîtrisant parfaitement mon auto. »
Que pensez-vous du circuit Paul Ricard ?
« C’est vraiment une piste fantastique où conduire en course met en évidence les zones vraiment techniques. Cela peut sembler facile de l’extérieur, mais je peux vous dire que ce n’était pas facile du tout de gagner encore ici, car le rythme est très rapide on est toujours à la limite. Pourtant, à chaque tour, quand je le pouvais, j’économisais les pneus, le moteur et du carburant. Les pneumatiques avant grainaient et avaient même « de grosses ampoules » en surface, ce qui m’inquiétait un peu. Mais nous sommes allés au bout et je n’aurais pas pu le faire sans cette incroyable équipe Mercedes. Je suis tellement fier de tout le monde et de faire partie de cette team. Je considère que c’est notre meilleur début de championnat et nous devons en profiter ! »
Valtteri Bottas : « mes pneus avant s’effondraient… »
Valtteri Bottas sait qu’il a à apprendre de Lewis Hamilton : « Même si on a pu croire qu’il n’en était rien en voyant les images à la télévision, jusqu’à la fin ce fut une course assez calme. Lewis a fait un bon départ et le mien s’est déroulé comme prévu. Si j’avais eu une opportunité de l’attaquer je ne m’en serais pas privé, mais il a été très rapide du début à la fin. J’essayais bien de le suivre, mais mes pneus avant commençaient à s’effondrer, tant les medium et que les durs sur la fin. La seule chose qui m’ait préoccupé, ce sont les « bulles » apparues en surface en fin de course. Il restait certainement de la marge, mais j’ai un peu soulagé car nous voulions être prudents et aller jusqu’au bout. D’autant que devant Lewis était plus rapide tout en maintenant ses pneus en meilleur état. Je dois regarder toutes les données, apprendre et comprendre pourquoi… »
Public : un titanesque chantier de reconquête de la passion
En ce chaud dimanche provençal, le 60e Grand Prix de France F1 n’a pas vraiment été des plus enthousiasmants au circuit Paul Ricard. C’est le moins que l’on puisse dire. Principalement à cause d’un championnat qui tient plus du Salon du marketing et de la punition des pilotes qui font le spectacle qu’autre chose, mais aussi de spectateurs échaudés l’an passé, et de l’absence de ce je ne sais quoi qui vous donne envie d’avoir envie.
Certes, la gabegie du plan de circulation et des « parkings » 2018 a été rangée dans le tiroir des souvenirs à oublier, et jeudi la journée de la jeunesse initiée par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur a encore tenu toutes ses promesses. Mais il en faudra plus afin de retisser les mailles d’un bonheur partagé par tous.
Chacun a beau dire ce qu’il veut, en dix ans d’absence le charme de notre Grand Prix s’est peu à peu évaporé, et l’an passé le retour au bercail n’a pas été celui de l’enfant prodigue. C’est triste à dire, mais hélas le lien a été rompu.
Si vous ajoutez à cela un contexte économique catastrophique pour la classe française moyenne qui ne cesse d’être tirée vers le bas, celle-là même qui aimait à casser la tirelire pour se faire quelques petits plaisirs chaque année, vous comprenez que le chantier de reconquête s’annonce pour le moins intensément sportif, voire titanesque.
Mais attention, le sport n’est pas la politique et l’on ne remplit pas les tribunes de passion d’un coup de baguette magique. On compte pourtant sur le tandem de choc Renaud Muselier – Christian Estrosi pour permettre au #FrenchGP de retrouver, non le chemin de la notoriété mais bel et bien celui de la popularité !
A l’Agenda Automobile, nous avons pour habitude de dire qu’un image vaut mille mots. Notre illustration, réalisée au moment du départ du 60e Grand Prix de France F1 se passe de tout commentaire. A l’instar de celles d’autres tribunes, présentes dans notre diaporama, prises à quelques minutes d’intervalle du #GPFranceF1 et non la veille ou l’avant-veille.
A l’heure où vous lisez ces lignes, le grand cirque de la F1 trace déjà vers l’Autriche, où il fera également très chaud le week-end prochain… dans les échappements des Mercedes.
De même qu’il y aura 40 ans exactement le 1er juillet prochain sur le circuit de Dijon-Prenois, où Jean-Pierre Jabouille offrit à Renault son premier succès en F1. Pour « Mamouille », 76 printemps, c’était hier encore un jour de gloire et d’histoire au coeur du circuit Paul Ricard. Où l’histoire des sports mécaniques s’écrit et se renouvelle sans cesse depuis près d’un demi-siècle !
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Charles-Bernard ADREANI
Photos : Raymond PAPANTI