Histoires insolites : en 1986, la Buick Riviera avait un écran tactile

Aujourd’hui, dans les années 2020 quand vous montez à bord d’un véhicule récent, il y a de grandes chances qu’il y ait un écran tactile. Mais en 1986, c’était tout simplement impossible, sauf sur une américaine : la Buick Riviera.

Quand Buick anticipe de quelques années l’avènement de l’écran tactile

Ils envahissent nos intérieurs et les consoles des tableaux de bord : eux, ce sont les écrans tactiles. De pratique à envahissant, il n’y a qu’un pas, mais aujourd’hui, aucun constructeur ne peut s’en passer. Les utilisateurs également en redemandent, bien que pour certains, cela dénature le charme d’un tableau de bord classique avec les formes propres aux constructeurs. Vous pouvez jouer à ce petit jeu : masquez le logo sur le volant et essayez de deviner le modèle du véhicule. Oui, c’est très difficile, et pour cause, qu’est-ce qui ressemble plus à un écran qu’un autre écran à peine plus grand ?

Ils ont évidemment épuré les intérieurs, faisant disparaître les boutons, parfois pour le bien, parfois en mal ! Un écran tactile (si réactif soit-il) est très bien pour afficher des informations vitales. Mais en même temps, quitter des yeux la route, pour glisser son doigt sur un écran peut être parfois dangereux. D’ailleurs à ce sujet, l’agence EuroNCAP qui attribue les notes de sécurité des véhicules, souhaite que les fonctions essentielles restent des boutons physiques. Mais, au siècle dernier et au milieu des années 80, ces considérations n’existaient puisque les écrans étaient absents des habitacles. Absents sur la plupart des véhicules, car la Buick Riviera faisait exception.

Mais pourquoi cette idée d’écran tactile ?

Au début des années 80, Buick veut introduire dans sa gamme le meilleur de la technologie possible. Mais dans l’histoire de l’industrie automobile, le divertissement embarqué a parfois été une réussite, comme un échec. Il faut remonter à 1930 pour voir les débuts des autoradios AM grâce à Motorola. Il faudra ensuite attendre 1953 pour que le premier autoradio FM arrive dans les habitacles, alors que le tourne-disque, lui, fut un échec. Viendront ensuite les lecteurs de bandes 8 pistes en 1966, les autoradios stéréo en 1969, les lecteurs de cassettes en 1970 et les lecteurs de disques compacts en 1984.

Les origines de l’écran tactile remontent à son invention en 1965 par E.A. Johnson au Royal Radar Establishment, à Malvern, au Royaume-Uni. Utilisés pour la première fois dans les années 1970 sur les systèmes de contrôle du trafic aérien, il a fallu des années de développement par les entreprises pour que les écrans tactiles atteignent le marché grand public. Le premier étant le Hewlett-Packard HP-150, un ordinateur personnel doté d’un écran tactile Sony à tube cathodique (CRT) de neuf pouces. Fonctionnant avec le logiciel MS-DOS, il était vendu au prix de 2 795 dollars, soit 7 000 euros d’aujourd’hui. À ce prix, il ne s’agissait manifestement pas d’un achat grand public.

La première utilisation par Buick d’un écran tactile arrive dans la Riviera de 1986, ce qui fut vraiment avant-gardiste. Surtout si l’on considère qu’il fallait jusqu’à cinq ans pour développer de nouveaux modèles à cette époque. En novembre 1980, les responsables de Buick souhaitent produire une voiture avec l’électronique la plus avancée de l’industrie. Une équipe de travail a été formée pour évaluer les fonctionnalités électroniques alors en développement qui pourraient être disponibles.

Page 2 : les dessous de la technologie, l’introduction dans la gamme

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