Interview : Ulysse de Pauw, pilote AF Corse

Ulysse de Pauw, pilote AF Corse en FIA-WEC

Le jeune pilote belge Ulysse de Pauw prendra pour la première fois le départ d’un championnat du monde ce vendredi 17 mars, dans le cadre des 1000 Miles de Sebring. A seulement 21 ans, il sera au volant d’une Ferrari 488 GTE de l’écurie AF Corse. Rencontre avec une étoile montante du sport automobile.

Comment vous-est venu l’amour du sport automobile ?

Mes parents ne sont pas du tout de ce milieu, mais mon parrain avait une écurie de course nationale en Belgique. A l’occasion de mon anniversaire, j’ai eu l’opportunité de faire du karting. Cela m’a beaucoup plu, mon père a accepté que je fasse quelques courses, lesquelles se sont bien passées. Ensuite, mes parents m’ont aidé à aller plus loin, tout comme des connaissances. Mes premières courses internationales se sont bien passées, et je suis devenu pilote d’usine pour une marque de karting. Fin 2017, j’ai gagné le volant RACB (organisé par la fédération belge) je suis passé en F4 puis les choses se sont enchainées.

Êtes-vous pilote officiel Ferrari, et quel est la longueur de votre contrat avec l’écurie italienne ?

Je suis pilote officiel AF Corse, et le but c’est que mon contrat d’un an avec Ferrari se renouvelle pour plusieurs années.

Ulysse de Pauw se sent bien dans son rôle de pilote AR Corse

Comment expliquez-vous que votre fédération nationale vous ai oublié lors de sa cérémonie annuelle de remises des prix ?

J’ose espérer que c’est un simple oubli. C’est dommage car pour un pilote c’est important d’être reconnu par sa fédération, et surtout un jeune comme moi qui essaie de faire une carrière. Ils se sont excusés au lendemain de l’annonce de mon engagement avec AF Corse en WEC.

La catégorie GT, c’était votre choix numéro 1 ?

Après le volant RACB, je n’ai pas eu d’autre choix que de faire de la F4 pour sortir du karting. L’adaptation n’a pas été évidente mais ça s’est assez bien passé. Ensuite, j’ai réussi à faire une saison de F3 en Angleterre, puis je me suis trouvé coincé car les budgets étaient trop élevés, quel que soit le niveau sur la grille. Ensuite, comme je regardais la GT depuis que j’étais petit, je ne regrette absolument pas ce que m’arrive aujourd’hui ! 

Courir au Mans, c’était votre objectif ?

Au départ, c’était plutôt les 24 heures de Spa. C’est arrivé deux années d’affilée, et ça s’est bien passé. Au début du mois de décembre dernier, je n’aurai jamais pensé me retrouver au Mans en juin 2023. C’est une surprise qui fait plaisir mais c’est aussi grâce aux bons résultats de l’année dernière. 

Ulysse de Pauw partage sa Ferrari 488 GTE avec Stefan Constantini et Simon Mann

A quoi peut-on rêver à votre âge quand on roule à ce niveau ?

Je veux être pilote professionnel depuis que j’ai commencé le karting, mais c’est seulement l’an passé que j’ai commencé à y croire. Je savais que j’avais un potentiel, je croyais en moi mais je n’avais jamais réussi à me le prouver. Ëtre capable de me battre avec des pilotes de référence, c’est un accomplissement. Gagner des grandes courses serait la concrétisation d’un rêve, qui peut néanmoins s’arrêter du jour au lendemain. C’est maintenant que le plus dur commence.

Que pensez-vous du circuit de Sebring ? Y-aviez-vous déjà roulé ?

J’ai roulé ici avec une GT3 il y a une dizaine de jours. C’est un circuit à l’américaine et comme j’ai roulé beaucoup en Angleterre je m’y retrouve un peu. Ce n’est pas facile mais une fois qu’on trouve le rythme et qu’on est en harmonie avec la voiture, on s’amuse bien.

Quelle approche avez-vous quant à la suppression des cabanes de chauffe pour les pneumatiques ?

Je ne critique pas car je n’ai pas assez d’expérience. Cette année nous avons les pneus des GTE Pro de l’année dernière, il s’agit de pneus très performants avec lesquels il faudra être très prudent en début de relais. Peut-être pas ici à Sebring, mais sur des pistes comme Spa-Francorchamps, avec des voitures qui n’ont pas d’ABS et 5°C au sol, c’est certain que ça va être difficile. Quand une Hypercar arrive à 330 km/h sur toi, que tu dois pousser pour chauffer les gommes et en même temps être sur des œufs pour rester sur la piste, c’est forcément compliqué. Il y aussi l’effet pilote, avec des niveaux différents. C’est aussi là que ça va se jouer.