FIA-WEC : Toyota et Ferrari champions à Bahreïn

Sans surprise, Toyota a remporté le championnat du monde d’Endurance ce week-end à Bahreïn, et semble avoir une sacrée avance sur la concurrence alors que la saison prochaine sera marquée par l’entrée de nouveaux concurrents.

S’il a fallu attendre la dernière manche du championnat 2022 FIA-WEC pour connaître le nom des champions -Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Hirakawa, c’est parce que leur voiture, la Toyota GR 010 Hybrid, a avant tout été challengée par le modèle sœur, la numéro 7, quant à elle confiée à Mike Conway, Kamui Kobayashi et José Maria Lopez, les champions 2021. Car de véritable concurrence, cette saison, il n’y avait point. Ni du côté d’Alpine, dont la vieillissante A480 thermique ne peut rivaliser en nombre de tours avec la même quantité de carburant, ni de côté de Glickenhaus, partiellement présent en début de saison, ni du côté de Peugeot, qui est train de régler ses 9X8 pour la saison prochaine et qui n’a participé qu’à trois courses après Le Mans, qui fait partie du championnat FIA-WEC.

Une BoP qui aurait dû avantager Peugeot à Bahrein mais…

A Bahreïn, après une pole position remportée par Toyota avec une seconde d’avance sur la Peugeot #93, les organisateurs du FIA-WEC ont modifié la « balance of performance » pendant la nuit, afin de ralentir un peu les japonaises, que l’on soupçonne toujours de cacher un peu leur vrai niveau pendant les essais. La direction de course avait donc un peu bridé l’écurie japonaise, au point que celle-ci avait déclaré ne pas prendre le risque d’aller chercher les Peugeot en course, préférant assurer les titres.

Toyota intouchable et Ferrari finalement vainqueur du championnat 2022 FIA-WEC en catégorie GTE Pro

Mais finalement les bolides nippons se sont montrés intouchables, les Peugeot perfectibles et l’Alpine, malgré une exécution parfaite, incapable de rivaliser. Même si Di Resta a pris un bon départ à bord de la Peugeot 9X8, tentant d’intimider la Toyota de tête, les deux bolides du Lion ont été rattrapés par leur manque de fiabilité. Ils ont tous les deux été arrêtés lors des deuxième et troisième heures, notamment pour des problèmes de boîte de vitesse pour l’un et électroniques pour l’autre, qui a pu reprendre la piste suite à un « reset » global effectué par le pilote.

Un autre dénouement du FIA-WEC

Puis il y a eu un petit moment de tension entre les deux Toyota, notamment entre Brendon Hartley et Mike Conway, qui se sont d’abord écharpés par radio, avant que le premier laisse passer le deuxième afin d’assurer les titres pilotes. Car cela était uniquement possible en finissant devant les pilotes Alpine, qui ont fait un super boulot cette saison et qui y ont cru jusqu’au bout. « Pour certains, c’est le rêve d’une vie » nous a d’ailleurs intimé Philippe Sinault, le patron de l’écurie, sur la ligne de départ. Le miracle n’aura pas lieu tellement les Toyota étaient au-dessus ce week-end, mais il convient de souligner l’humilité et la résilience du team français, qui a souvent été désavantagé cette saison. A Bahrein, Nicolas Lapierre, Mathieu Vaxivière et André Negrao ont même délivré un excellent travail, terminant sur la troisième marche du podium, derrière les Toyota et devant les deux Peugeot. Alpine est désormais hors jeu et ne prendra pas part au championnat l’année prochaine (leur voiture ne correspond plus au règlement FIA-WEC) mais devrait revenir avec une Hypercar en 2024. 

En GT, le titre pour Ferrari

Comme l’an dernier, le duel entre Porsche et Ferrari a davantage animé la course que la catégorie Hypercar, avec une grosse bagarre entre la Porsche 911 RSR-19 #51 de Gianmaria Bruni, et la Ferrari 488 GTE EVO #52 d’Antonio Fuoco, qui s’est construit une belle avance à la faveur d’une procédure de Full Course Yellow. Mais alors que tout semblait rouler pour Ferrari, des problèmes de boîte de vitesses sur la deuxième voiture hypothéquaient le titre du constructeur italien. Pour gagner, il fallait que l’une des deux Porsche ne finissent pas mieux que troisième. A deux heures de l’arrivée, la seconde place était solidement occupée par la Corvette C8.R de Nick Tandy, laquelle possédait 40 s d’avance sur la Porsche de Kevin Estre. Mais la victoire de la Ferrari #52 devant la Corvette a suffi à offrir le titre à James Calado et Alessandro Pier Guidi, lequel conserve ainsi son titre, tout comme Ferrari du côté des constructeurs. L’année prochaine le championnat aura une autre physionomie notamment avec la disparition de la catégorie GTE Pro, dans l’attente de l’application d’un futur règlement.