Jaguar Land Rover (JLR) confirme le départ de son PDG

Le groupe Jaguar Land Rover, filiale du groupe indien Tata Motors, confirme le départ de son PDG, Adrian Mardell. Après 35 ans chez le constructeur, dont trois comme PDG, il quittera ses fonctions le 31 décembre.

Texte : Gaël Angleviel / Images : JLR

JLR se sépare de son PDG

Le groupe JLR traverse actuellement des turbulences, notamment à cause de Jaguar. Car, JLR vient d’enchaîner un dixième trimestre consécutif dans le vert. L’exercice clos en mars a généré 2,5 milliards de dollars. Mais c’est le penchant Jaguar qui pose problème, le constructeur britannique opère une transition historique et électrique. Les défis qui s’annoncent sont colossaux. Début juillet, JLR a annoncé la suppression de 500 postes de managers. L’objectif est d’anticiper une baisse des marges et un dollar affaibli. Rappelons que les États-Unis représentent le premier marché du groupe.

Le Defender, produit en Slovaquie, est désormais frappé par une taxe d’importation de 15 %. Il en va de même pour le Discovery, bien moins vendu. Par ailleurs, le reste de la gamme (Jaguar F-Pace et six Land Rover) est fabriqué au Royaume-Uni. Ces modèles sont désormais taxés à 10 %, contre 2,5 % auparavant. Au-delà de 100 000 véhicules exportés, ce taux grimpe à 25 %. Début juillet, JLR a également repoussé le lancement des Range Rover électriques. On ignore également si la nouvelle Jaguar GT à 125 000 dollars sera présenté cette année.

Jaguar a plombé le groupe

Pour opérer sa transition électrique, Jaguar avait pris l’étonnante décision de ne plus vendre de véhicules neufs au Royaume-Uni en 2025. La firme britannique devrait basculer au tout-électrique dès 2026 avec la commercialisation d’une berline, synonyme du renouveau. Puis, il y a eu l’affaire du rebranding de la marque, avec un nouveau logo topographique qui est aux antipodes de l’emblématique félin qui bondissait vers l’avant. En plus d’une communication très colorée et très (trop ?) woke, Jaguar a présenté un prototype, un monolithe dont il est difficile de voir l’héritage de la marque. Le concept Type 00 a déconcerté par sa rupture esthétique et ses choix de communication. Récemment, Jaguar souhaitait changer son agence de communication après une campagne jugée désastreuse.

Sous la direction de Mardell, JLR a peiné à redresser sa réputation en matière de fiabilité. Depuis deux ans, le groupe est en bas du classement J.D. Power. JLR publiera ses résultats du premier trimestre 2026 le 8 août. Ils devraient refléter une baisse des volumes. Cela s’explique notamment par un arrêt des livraisons aux États-Unis pendant 30 jours au printemps. Et par la réduction progressive de la gamme Jaguar. « Adrian Mardell a exprimé son souhait de partir après trois ans à la tête de JLR, » a déclaré l’entreprise. « Son successeur sera annoncé ultérieurement. »

Les chaises musicales de l’industrie automobile

On ignore si le futur PDG sera issu de l’interne, de l’extérieur ou même d’un autre secteur. Une option possible : Rawdon Glover, directeur de Jaguar. Il s’est exposé publiquement lors du lancement du Type 00 en décembre. Puis il a su garder son calme face aux critiques en ligne. Le départ de Mardell s’ajoute à d’autres changements de direction dans l’industrie. Renault, Stellantis et Volvo ont tous nommé de nouveaux PDG récemment.

Le secteur est affaibli par la chute des ventes en Chine et le faible appétit pour l’électrique en Europe. Aux États-Unis, les tensions commerciales alimentées par Donald Trump pèsent aussi lourdement. Propriété de l’indien Tata Motors, JLR refuse désormais de donner des prévisions financières. Le climat protectionniste ajoute trop d’incertitude. JLR ne possède d’ailleurs aucune usine aux États-Unis. Et une vidéo de teasing de la future gamme 100 % électrique a essuyé de vives critiques.

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