Jules Bianchi: « Né pour piloter »
Depuis sa disparition vendredi soir, les hommages rendus au jeune pilote niçois sont nombreux. Parti si tôt, à seulement 25 ans, il aura marqué les esprits de toutes les personnes qu’il a côtoyées, que ce soit de l’univers du kart, de la presse ou de la F1.
Comme Obelix pour la potion magique, il est tombé dans l’univers de l’automobile quand il était tout petit. Dans la vidéo mise enligne sur notre facebook son papa qui avait le circuit de Brignoles l’a installé sur un kart il avait seulement 3 ans. Un endroit qui a formé des futurs pilotes de F1, car avant la famille Bianchi, c’est le père de Franck Montagny qui gérait ce circuit.
Hormis le lieu, il y a une vrai histoire de famille avec son grand-père Mauro et son grand-oncle Lucien qui ont mis à l’honneur le nom Bianchi dans le sport automobile.
Avait-il une voie toute tracée? Certainement, mais il a tout fait pour atteindre son objectif: la F1. Comme nous l’explique notre confrère Charles-Bernard Adréani, qui l’a suivi dès son plus jeune âge, il avait en lui cet instinct de gagneur. « Il n’y avait pas de petites courses. Il donnait le meilleur à chaque fois. C’était un gagneur. Il se savait investi d’une mission et il avait l’humilité de ceux qui savent. Il était né pour courir. »
Lorsqu’on interroge des personnalités de la F1 ou ses amis d’enfance, deux mots reviennent pour le définir: Talentueux et humble. Deux qualités qui lui ont permis de gravir les échelons sans coups bas, sans écraser les autres. Quand il était gosse, Ferrari dominait outrageusement le championnat de Formule 1 avec un pilote qu’il admirait, Michael Schumacher. Lorsque Charles-Bernard Adréani et Christian Dewaet l’avaient interrogé en 2012 à l’occasion des World Series by Renault, toujours avec autant de simplicité et d’humilité, il disait qu’il faisait son maximum pour courir en Formule 1. Ce sera chose faîte dès l’année suivante. Il avait pourtant connu deux ans plus tôt un grave accident en GP2, le blessant à la colonne vertébrale. Mais tel un guerrier, ce grain de sable dans son parcours sans faute jusque-là ne l’a pas empêché de redoubler d’efforts pour y parvenir. La rage de vaincre!
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sIkyMNg_0uI[/youtube]
Il mettait donc beaucoup d’énergie dans sa carrière car c’était un teigneux dans le bon sens du terme, mais en parallèle, le jeune pilote niçois est toujours resté très accessible pour ses proches et même ceux qui l’ont connu au tout début de sa carrière. « Comme je le dis souvent il y a peu d’élus en F1, il est plus facile d’être président d’un pays. Lorsque Jules a endossé le costume de pilote de F1, il est resté le même, je pense que cela vient de son éducation. Lorsqu’il changeait de numéro de téléphone, il m’envoyait un petit message pour m’en informer.«
L’Aubagnais, Jérémy Iglesias, pilote officiel INTREPID KART KZ1 qui fut vice-champion d’Europe et vice-champion du Monde de kart, a souvent roulé avec Jules Bianchi. Même quand celui-ci a commencé à s’approcher de la F1, le jeune Niçois ne perdait pas une occasion de se faire une petite course de Kart avec Jérémy. C’était un vrai passionné. Il ne se contenter pas de courir, parfois juste pour le plaisir il venait faire de la mécanique avec Kart In Pro Competition en compagnie de Yannick Iglesias et de François Lyard.
L’année 2014 aurait du être la plus belle, avec les premiers points obtenus sur un Grand Prix de F1, et pas n’importe lequel, celui à deux pas de chez lui, le circuit de Monaco. Il a plongé dans les bras de son papa Philippe et venait de donner un sacré coup de pouce à son écurie Marussia, en difficulté financière.
En Septembre 2014 seulement 15 jours avant le drame, Christian Dewaet avait interviewé Jules Bianchi à l’Abbaye de la Celle alors qu’il était en train de vendanger avec Alain Ducasse. Celui-ci revenait sur sa saison, la satisfaction d’avoir obtenue ses premiers points et révélait aussi toutes les difficultés que connaissait son team sur le plan financier pour développer la voiture mais également sur l’incertitude quand à son avenir au sein de l’écurie.
Aujourd’hui, à 10h, Demain, le monde de l’automobile mais aussi ceux qui ont pu apprécier les valeurs humaines de ce jeune surdoué pourront dire adieu à Jules Bianchi en la cathédrale Sainte-Réparate de Nice.
La rédaction de Sport-Cars.fr présente ses sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Voir articles de Charles-Bernard Adréani
Jules_BIANCHI-20-Juin-2008 Dernier_Grand-Prix de France
Jules Bianchi ses premiers points à Monaco – La Provence
Photos: Raymond Papanti et DR
Texte: Valérie Maurel